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penchant ; mais le mien est tout autre. M. le comte a la bonté de me présenter un époux, je l’en remercie ; mais cet époux, je ne l’accepterai que s’il est selon mes désirs.

— Et s’il vous déplaît, que ferez-vous donc ?

— Je retournerai au couvent.

Cette phrase tranquillisa complétement Victoire. Lydie parlait avec un tel calme et paraissait si fermement décidée, que ses parents n’essayèrent pas d’entrer en discussion là dessus. À quoi bon d’ailleurs, puis qu’elle devait leur donner si peu d’embarras ?

— Mademoiselle, dit le comte, M. Dunel désire connaître vos sentiments, et je lui ai promis de m’en informer auprès de vous. Ne mettez cet empressement que sur le compte de la vive sympathie que vous lui inspirez. Pardonnez-lui son indiscrétion et veuillez m’aider à remplir ma promesse. Que dois-je lui dire ?

Lydie entendit ces mots avec une sorte de plaisir et répondit naïvement :

— J’accepte la recherche de ce jeune homme, monsieur, il faut se voir pour se connaître, mais je me réserve le droit de cesser toute relation si quelque chose en lui me déplaisait.

— Mais quand pensez-vous le connaître assez pour exprimer sur lui votre opinion ?

— Je vous demande d’attendre huit jours avant