Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne l’attirait. On passa dans la salle à manger, Adolphe offrit le bras à Victoire et tous deux marchaient en premier. Dès qu’ils furent entrés, il se retourna pour voir mademoiselle de Cournon, qui venait avec le comte, et changea tout aussitôt d’avis sur sa fiancée. La grande porte à deux battants qui donnait sur le jardin était ouverte ; les lueurs du soleil couchant jetèrent une lumière vive et chaude sur le visage blanc de Lydie ; son front pur, dont la transparence semblait laisser voir son âme, lui donnait l’air d’une sainte. L’aspect tout mystique, la suave innocence dont cette jeune fille était enveloppée, frappèrent Adolphe d’étonnement ; ses yeux restèrent attachés sur mademoiselle de Cournon. Il la regardait, malgré lui, plus qu’il ne l’aurait voulu, et plus même que les convenances ne le permettaient. Il ne tarda pas à s’apercevoir que Lydie n’était pas maigre mais délicieusement faite, et que, si elle paraissait trop mince, c’était à cause de la petitesse de ses os. Sous la soie, les contours les plus ronds et les plus harmonieux se laissaient deviner.

Ses mouvements joignaient à la souplesse du roseau des ondulations moelleuses et une grâce irrésistible : chacun de ses gestes ressemblait à une caresse. Elle parut à Dunel la plus désirable de toutes les femmes. L’attrait de l’opposition s’établit chez lui. Les amours les plus fous, les sentiments les plus profonds, naissent