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La Villa des Ancolies

qu’est « L’Anatomie et Physiologie Végétales » du professeur Dalbis, quand la jeune fille vint l’y rejoindre.

— Depuis une semaine que je suis ici, dit-elle à sa cousine, je n’ai pas encore aperçu votre fameux adversaire, l’homme qui a tant peur des chiens…

— Si c’est la seule chose manquant à ton bonheur, tu ne saurais tarder d’être satisfaite. Le samedi, les membres du cercle se rendent au chalet de très bonne heure. Il est quatre heures bientôt, ils ne peuvent tarder à paraître. Et puisque tu mets toi-même la conversation sur ce sujet, puis-je te demander où tu en es rendue avec mon procès et ce que tu entends faire ?

— Ce que j’entends faire ? Bah ! je ne sais pas encore, je réfléchis.

— J’ai observé scrupuleusement ma part de notre pacte, j’ai fait toutes les folies que tu m’as imposées, j’ai…

— Eh oui ! Eh oui ! plaignez-vous, marraine ingrate, plaignez-vous.

— Mais enfin, tu m’avais promis…

— J’ai promis et je tiendrai. D’ailleurs, depuis la fameuse lettre, votre adversaire n’a pas donné signe de vie, n’est-ce-pas ?

— Ce qui ne veut pas dire qu’il ait abandonné la partie, loin de là. Mon avocat m’a dit hier qu’en dépit de ses efforts, il n’a encore rien pu obtenir. Monsieur Hainault est entêté à vouloir procéder.

— S’il y tient absolument, et si cela lui fait plaisir…

— J’ai peur qu’il ne soit trop tard quand tu te décideras à intervenir.

— Soyez sans crainte, il ne sera pas trop tard. Plus ils se seront embourbés, plus notre victoire sera éclatante. D’ailleurs je compte bien voir Jean dès lundi.

— Es-tu certaine de réussir ?

— J’en mettrais ma main au feu, et, vous savez, j’y tiens à ma main et mon Jean aussi y tient…