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très verts, le Juvénat des Frères Maristes nous sourit à travers une longue avenue de pins géants.

Enfin, le collège de Saint-Hyacinthe, avec son bosquet éternellement jeune de pins centenaires, d’ormes, de noyers et de frênes, son ruisseau, torrent impétueux au printemps, domaine incontesté des apocins aux jolies fleurs rosées dès que viennent les jours d’été, ses lacs minuscules qu’alimentent des fontaines discrètes, ses innombrables chants d’oiseaux durant le jour, ceux des rainettes quand vient la nuit ; autant de merveilles qui vous captivent avant que vous ne perceviez les imposantes constructions du collège, cachées derrière une profusion de verdure.

Le tronçon-ouest de la rue est réservé aux domiciles privés ; de jolis cottages bien modernes, retirés de la ligne du chemin et agrémentés de parterres fleuris.

Vers le centre, la Cathédrale et l’église des Pères Dominicains viennent rappeler au promeneur enthousiasmé que si Dieu a dispensé tant de merveilles, Il demande en retour que nous Lui en rendions hommage.

Mais le touriste en quête de sensations et de nouveautés a bien vite fait de se rassasier de ce spectacle, quelque ravissant qu’il soit, et, comme la basse ville avec ses rues étroites, sans ombre, le « déjà vu » de ses magasins et de ses usines, le feu de son asphalte, ne saurait le tenter, il tourne ses regards vers la rive sud de la rivière Yamaska et se trouve charmé de l’aspect sauvage et pittoresque qu’elle présente, des vieilles maisons de pierre qui la dominent.

Alors, s’il revient sur ses pas, s’il affronte pour un moment les horreurs de la basse ville, traverse la rivière sur le pont du « Tricot » près de la digue, grimpe une petite côte, il est tout joyeux de se trouver tout à coup dans le coquet petit village de la Providence, le plus joli faubourg de Saint-Hyacinthe.