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ne réussissent que bien juste à ne pas laisser mourir de faim ceux qui les choisissent. Il avait le talent des chiffres, il se fit comptable.

Les bonnes dispositions qui s’étaient manifestées chez lui dès son enfance ne se trahirent pas un seul moment et, dans la vocation qu’il s’était choisie, Paul ne tarda pas à éclipser tous les autres.

Dans sa ville natale que, contrairement à la règle malheureusement trop générale, il avait tenu à ne pas déserter, ses vertus ne tardèrent pas à produire de bons effets et ses professeurs reconnurent qu’il était bon après tout, que de temps en temps, un sujet pieux et brillant « affrontât la mer houleuse » du monde et servit de pilote aux autres moins éclairés.

Après avoir été un modèle au collège, notre ami devint un modèle dans sa ville et l’orgueil de son curé qui s’en était fait non seulement un ami mais en quelque sorte un collaborateur.

Dès sa première année hors du collège. Paul fonda un cercle de l’A.C.J.C. dont il se fit attribuer la présidence ; il devint Préfet de la congrégation des jeunes gens, Président d’une conférence de St-Vincent de Paul, Président d’une Section de la Société St-Jean-Baptiste et que sais-je encore. Un jour, les Chevaliers de Colomb vinrent solliciter de lui l’honneur de l’avoir dans leurs rangs.

Une dernière fondation devait achever de consacrer sa popularité. Jugeant que le plaisir était non seulement le gage d’une bonne conscience mais aussi l’auxiliaire le plus puissant de propagande et d’action, il avait fondé le cercle social et sportif « Les Francs Coureurs » dont le chalet était sur la rive sud de l’Yamaska à quelques milles en amont de la ville. C’était chaque soir d’été de longues promenades sur l’eau, des courses en yachts etc., et, durant l’hiver, de longues randonnées en raquettes, en skis, gages très certains contre l’inaction et l’ennui et leurs conséquences souvent néfastes.