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qui est sèche et monotone et où l’on ne trouve pas le véritable sentiment des beautés de la nature.

L’abbé Jacques Delille (1738-1813) est le plus célèbre de nos poètes descriptifs, et il a une grande réputation pour ses traductions en vers. On vante surtout sa traduction des ijêorçjiques. Ses principales œuvres originales sont : les Jardins, l’iioiitme des cJiamps, l’imagination, les Trois rèçjnes de la nature, la Conversation.

Après avoir excité l’enthousiasme de ses contemporains, Delille est aujourd’hui trop dédaigné. Les défauts qu’on lui reproche sont surtout ceux du genre qu’il avait adopté. Décrire et toujours décrire devient à la longue monotone et très fatigant.

L’épître, qui rentre dans le genre didactique, est dignement représentée au xviii’^ siècle par Jean-Baptiste Rousseau et Voltaire. L’épitre à Boileau et l'épitr' à Horace, de ce dernier, peuvent passer pour des modèles.

Le xviii’^ siècle n’eut qu’un véritable poète satirique, Gilbert, né en 1751 et mort de misère à l'Hôtel-Dieu en 1780. Ses satires intitulées le Dix- huitième siècle et Mon apologie semblaient annoncer à la France un poète de premier ordre : une mort prématurée trompa ces espérances.

Florian (1700-1794) essaya dans ses fables de marcher sur les traces de La Fontaine; mais il est resté bien au-dessous de son inimitable prédécesseur.

L’Encyclopédie, œuvre gigantesque antichrétienne, qui ne se proposait rien moins que de tracer le tableau des connaissances humaines, et qui fut une arme offensive si puissante entre les mains du parti philosophique, eut pour principaux inspirateurs Diderot et d’Alembert.

Diderot (1713-1784) dirigea la publication de V Encyclopédie, pour laquelle il écrivit toute l'histoire ancienne et la partie concernant les arts et les métiers. 11 a en oulre publié un grand nombre d’écrits où abondent à la fois les idées généreuses et les paradoxes *.

D’Alembert (1717-1784), géomètre de premier ordre, mais littérateur assez froid, est surtout connu par le discours préliminaire de l'Encyclopédie et par les éloges historiques des académiciens français morts de 1700 à 1770.

La philosophie du xviii^ siècle, toute sensualisle*, eut pour principal représentant :