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332 HISTOIRE I.ITTElWinE DE LA FRANCE.

Jean Baptiste Massillon, évoque do Clermont-Ferrand. naquit à Hycrt's iMi KWiit et iniHiriit en 1742. Il était entré, en 1081, dans la congrégation de l'Oratoire; en 1009 il fut appelé à prêcher l'Avcnt à Versailles eu présence de Louis XIV. Il prononça aussi devant ce prince les discours de son Grand iJavème; ensuite il ne reparut plus à la cour ([ue pendant la minorité de Louis XV où il prêcha Jes dix sermons qui composent le Petit Carême.

L'enseignement de la morale constitue la partie la plus impor- tante des sermons de Massillon. Le style de cet orateur abonde en figures. Chez lui la phrase est presque toujours périodi(]ue, et au milieu de grandes qualités, on y regrette parfois de la recherche et quelques fautes de goût. La langue de .Massillon est élégante et harmonieuse.

Nicolas Malebranche (1037-1715). prêtre de l'Oratoire, célèbre métaphysicien, mcuibre de r.\cadémie des sciences, fut le disciple •de Descartes, dont il poussa les doctrines jusqu'aux dernières conséquences. Il est l'auteur de la Recherche de la vérité, des Con- versations métapliysiques et c/irétiennes, d'un Traité de la nature et de la grâce, d'un Traité de morale, des Entretiens sur la rnéta- physique et la religion, d'un Traité de l'amour de Dieu, etc.

A la suite des philosophes nous mentionnerons deux moralistes célèbres, La Rochefoucauld et La Bruyère.

Le duc de La Rochefoucauld (10I0-1G80) s'est rendu immortel par son petit livre des Marinief!, écrit avec une extrême élégance, mais qui dévelop|ie sans la condamner la triste morale de l'égoisme.

Jean de La Bruyère naquit à Paris en lOi.5. et mourut en 1090. On a peu de détails sur sa vie, qui fut du reste très retirée et tout entière consacrée à l'étude. On sait seulement que Bossuet le lit entrer dans la maison de Condé* où il fut chargé d'enseigner l'his- toire au pelil-lils du vainqueur de Hocroy. La Bruyère est le pre- mier des moralistes du xvn" siècle par la llnesse et la pénétration •qu'il a apportées dans l'analyse du coMir humain. Son unique ouvrage porte ce titre : les Caractères de Théophrasle, traduits du grec avec les caractères et les mœurs de ce siècle (V. Morceau.v choisis, p. 378). Le style de La Bruyère est le modèle de la net- teté et de la précision. Bien qu'il semble n'avoir voulu (|ue repré-

senter les travers humains en général, la tidélité de ses peintures

prêta il la malignité, et l'on prélendit reconnaître dans son livre la plupart des grands personnages contempiirains. On a reproché à La Bruvère d'avoir trop chargé quehpies-uus des princi|)aux ca- Tactères. .Mais le moraliste, aussi bien que le poêle cniiii(iue, a le droit de grossir les traits pour frapper jilus vivement l'attention. La Bruyère est compté parmi nos écrivains de premier ordre.

De tous les ouvrages du .wir siècle, ce sont peut-être les Retires qui peignent le mieux la vie intime de celte époque, et les auteurs énislulaires les plus remartiuables (lu'clle a

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