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TABLEAU DE LA LITTÉRATURE GRECQUE. 301

nous en est parvenu que sept : les Suppliantes, les Sept chefs devant ThèOes, les Perses, Proniétkéc, Agamemnon, les Choéphores et les Euménides.

lischyle excelle à mettre en scène les dieux et les déesses, et représente les hommes plus grands ([ue nature. Ses personnages sont le jouet de la fatalité. Ses plans sont d'une extrême simpli- cité; et son style, grave, majestueux, est orné souvent do grandes images qui atteignent au sublime. On lui a rei)roclié une luirdiessc parfois exagérée. Notre grand Corneille * lui a souvent été comparé.

Sophocle (498 ou iOo av. J.-C.) donna de nombreuses tragédies. Il ne nous en reste également que sept : Ajax, Les Trachiniennes, Philoctéte, Œdipe roi, Œdipe à Colone, Antif/one et Electre.

Sophocle peint des hommes supérieurs au vulgaire, mais tou- jours hommes. Il sait concilier la fatalité avec le libre arbitre. Son style est noble, harmonieux, châtié. Racine* est celui de nos poètes tragiques qui rappelle le mieux Sophocle.

Euripide (481 à 402 av. J.-C), surnommé par Aristote le plus traçiique des tragiques, mars généralement regardé comme infé- rieur à Eschyle et ;ï Sophocle, avait composé 75 pièces. Nous en possédons encore 18, dont les principales sont : Iphlgénie en Aulide, Hippolyte, Medée, Alceste, Oreste, Androniaque, les Phé- niciennes, Hécube, Ion, les Héraclides, les Bacchantes, le Cyclope.

Euripide, poète novateur, est en quelque sorte le représentant du romantisme chez les Grecs. 11 tombe dans le trivial. Ses pièces abondent en déclamations philosophiques; mais il peint les pas- sions d'une manière exacte et profonde. Il réussit surtout à émou- voir la sensibilité. Ses rôles de femmes sont les plus beaux. Il nous montre l'homme seul artisan de la destinée. On peut constater une certaine analogie entre le théâtre d'Euripide et celui de Voltaire*.

La comédie grecque se distingue en vieille come'die et en nou- velle. La première a pour représentant le plus illustre Aristophane (fin du cinquième siècle et commencement du quatrième av. J.-C), qui, dans ses pièces, stigmatisait les abus du gouvernement, la vénalité des orateurs, l'incapacité des généraux, le pédantisme des philosophes, l'insanité des utopistes, avec un cynisme sans bornes et une verve incomparable. Aristophane avait composé 54 comédies dont onze nous sont restées, savoir : les Acharniens, la Paix, les Chevaliers, les Nuées, les Guêpes, les Oiseaux, le Li/sistrala, l'As- semblée des femmes, le Plutus, les Fêtes de Cérès, les Grenouilles. La licence effrénée de l'ancienne comédie la fit interdire par une loi.

La nouvelle comédie n'est pas autre chose que la comédie de moeurs et de caractère. Elle réunissait déjà la plupart des traits de notre comédie moderne. Elle eut un interprète d'une grande valeur dans Ménandre (.342 à 290 av. J.-C). Ce poète avait composé plus de cent pièces dont nous ne possédons que des fragments très courts.

Le dialecte attique est la langue des poètes dramatiques de la Grèce.

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