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TABLEAU DE LA LITTÉRATURE GRECQUE. 299

-1° Péi*l<»elc |JiM*lil*»tofl<HM». Ce n'est que par induction (|ut' Ton peut se faire une idée de la poésie grecque à répocfue préliistorique. Les Grecs rapportaient à cet âge reculé la composi- li(in de chants sacrés qu'ils attribuaient à Lima, à Olen, k Orphée et à Musée. Ces anciens poètes appartenaient à \a race pélasgique* (pii, dans ces temps primitifs, habitait le nord de la Grèce. Il n'est lien resté de leurs hymnes; car les pièces de vers qu'on leur altribue sont apocryphes*. Il y a lieu de présumer que les chants préhistori(iues devaient avoir quelque analogie avec les hymnes sacrés des Hindous*, contenus dans les Védas*.

S" Péi*îo<ïe lïOBiiérîfBBie. On donne le nom de période homérique à l'époque (jui produisit les poésies dites homériques. Ces poésies nous sont parvenues sous la forme de deux grands poèmes : VIliadr et VOdyssée.

L'Iliade raconte la querelle d'Achille et d'Agamemnon, l'un des principaux épisodes du siège de Troie*, autrement dite lUon. Cette «luerelle survint la neuvième année de ce siège célèbre. On croit (|ue l'expédition dirigée contre Troie eut lieu au treizième siècle ou au douzième avant notre ère, et on estime que Vlllade date seule- ment du dixième siècle ou du neuvième.

L'Odyssée, que l'on a surnommée l'épopée de la mer, est le récit des aventures à'Ubjsse*, en grec Odusseus, qui, au retour de la guerre de Troie, erra dix ans sur les mers avant de pouvoir regagner l'île d'Ithaque, sa patrie (V. Exercices de Troisième Année, p. 271).

11 est à peu près certain qu'indépendamment de VIliade et de VOdyssée, il a existé d'autres chants de même nature qui, comme ces deux épopées, se rattachaient au cycle troyen.

Les poèmes homériques nous peignent la Grèce partagée en une multitude de petites principautés et organisée d'une manière qui n'est pas sans quelque analogie avec le système féodal du moyen âge. Elle nous offre donc le tableau d'une société à demi barbare. Selon une probabilité qui équivaut presque à la certitude, l'écri- ture, à cette époque, n'était pas encore connue en Grèce. C'est pour- (|uoi on y voyait fleurir les aèdes, improvisateurs que l'on pourrait comparer à nos trouvères et à nos troubadours. Le Cycle homérique est l'œuvre des aèdes, sans doute en majeure partie d'Homère, le ]ilus célèbre d'entre eux, si tant est qu'un poète unique du nom d'Homère ait été l'auteur de VIliade et de VOdyssée, ce dont on n'est pas siàr à présent. On incline à croire que ces deux granas |)oèmes ne sont l'œuvre ni d'un même homme, ni d'un même temps, ni d'un même pays, ni d'un même dialecte '.

Dans les temps qui suivirent l'apparition des poèmes homériques, on vit des hommes appelés rhapsodes, analogues à nos jongleurs du moyen âge, parcourir la Grèce en chantant des fragments de VIliade et de VOdyssée.

Enlin Pisistrate, tyran* d'Athènes (m. en rj28 av. J.-C), fit rédi-

1. Revue critique du 4 juillet 187i.

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