DE LA PROSE. 295
784. — Il y a trois genres d'éloquence : le genre délibératif, le genre judiciaire et le genre démonstratif.
Le genre dclibératif comprend les discours dans lesquels on dt'dibèi'e sur une mesure à prendre. Les discours pro- noncés dans les assemblées politiques, dans les conseils généraux et municipaux, etc., appartiennent au genre délibératif.
Le genre judiciaire comprend les discours par lesquels on accuse ou Ton défend soit devant les tribunaux propi'emen, dits, soit devant quelque autre conseil réuni pour rendre uu arrêt.
Le genre démonstratif comprend les discours qui ont pour objet la louange ou le blâme. Il résulte de cette définition que le mol démonstratif n'est pas pris ici dans son sens étymologique.
785. — Il existe une autre division des différentes sortes d'éloquence. Cette division est peut-être moins rationnelle et moins générale, mais elle est plus appropriée à la vie pra- tique. Elle consiste à distinguer l'éloquence en éloquence politique, éloquence du barreau, éloquence sacrée ou religieuse, éloquence académique.
786. — Véloguence politique ressortit exclusivement au genre délibératif indiqué plus haut.
787. — Véloquence du barreau appartient au genre judi- ciaire. Elle comprend le réquisitoire, discours par lequel l'oi-gane du ministère public cherche à prouver la culpa- bilité d'un prévenu; et le plaidoijer, discours prononcé devant un tribunal par un avocat pour soutenir les droits de son client ou pour établir la non-culpabilité de celui-ci.
788. — V éloquence sacrée ou religieuse fait partie du genre démonstratif. Elle se manifeste sous la forme de sermons, d'homélies, de prônes, de panégyriques et d'oraisons funèbres.
Le sermon est un discours prononcé en chaire dans une église sur un point de dogme ou de morale.
Vhomélie est un sermon familier.
Le prône est une instruction chrétienne faite chaque di- manche à la messe paroissiale; c'est, à proprement parler, Vhomélie des temps modernes.
Le panégyrique est l'éloge des vertus d'un saint.
L'oraison funèbre est un discours solennel prononcé après la mort d'un personnage et par lequel on fait l'éloge de ce dernier au point de vue de ses qualités, en généi'al, et spé- cialement de ses vertus chrétiennes. Bossuet (voir Morceaux
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