DE LA VERSIFICATION. 277
Boileau a dit en parlant de la césure :
Que toujours, dans vos vers, | le sens coupant vos mots, Suspende riiéinisticlie, ] en marque ie repos.
(Bon^EAU*, Art poétique.)
101 . — Dans l'alexandrin ou vers de douze pieds, la césui'e se trouve après la sixième syllabe. Ex : Il est un heureux choix | de mots harmonieux.
[l est lin heureux choix forme le premier hémistiche de six syllabes; la césure est après choix, parce qu'en cet endroit on peut observer un léger repos; le second hémi- stiche est de mots harmonieux.
708. — Dans le vers de dix pieds, la césure est après la quatrième syllabe.
Vulcain, sortant | de sa forge embrasée.
Vulcain sortant forme le premier hémistiche de quatre syllabes; la césure est après sortant; le second hémistiche est de sa forge embrasée.
Les vers au-dessous de dix syllabes n'ont pas de césure.
De la Rime.
709. — On appelle rime l'uniformité de son qui se trouve dans la terminaison de deux vers.
Je ne veux point ici rappeler le pas^e
Ni vous rendre raison du sang que j'ai verse,
(Racine*, Athalie.) Passé rime avec versé.
710. — Il y a deux natures de rimes : la rime masculine et la rime féminine.
On appelle rime masculine celle qui ne se termine pas par une syllabe muette. Dans les deux vers précédents, la rime est masculine.
On appelle rime féminine celle qui se termine par une syllabe muette.
Dans ces deux vers :
Ce que j'ai fait, Abner, j'ai cru le devoir faire. Je ne prends point pour juge un peuple téméi^aire.
(Racine*, Athalie.) la rime est féminine.
. Pour qu'une rime féminine soit bonne, il faut qu'en re- tranchant la syllabe muette finale e, es, eut, sauf la con-
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