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un certain temps Ce projet occupa toute sa vie. II . Habiter Occvper une maison. Il Faire travailler, employer Occuper des ouvriers. Il Posséder Occuper un emploi. Forcer à un travail du corps, de l'esprit Cette entre- prise l'occupe entièrement. – Vi. Ptre chargé d'une affaire en justice Cet avoué occupe pour moi. S'occuper, vr. Consacrer son temps à travailler à S'occuper à étudier, Il Porter son attention sur S'occuper d'une affaire. Dér. Occupant,occupante,occzcpé, occupation. Coinp. Inoccupé, désoccuper, désocctcpé, désoccupation, reoccuper, réoccu- patiozz, préoccuper, préoccupation. OCCURRENCE (occurrent), sf. Événe-, ment fortuit Occurrence fâcheuse. OCCURRENT, ENTE (1. occicrrentem) adj. Qui arrive inopinément Les a/faires il Fêtes fêtes qui tombent le même jour. Dér. Occurrence. OCÉAN (1. oceanum g. ùxeavoç), sm. Chez les Grecs des premiers âges, fleuve qui entourait la terre, qu'on croyait faite en forme de disque. il Chez les modernes, les étendues d'eau salée qui séparent les con- tinents. On verra que l'Océan, s'il n'est pas un fleuve comme le croyaient les an- ciens, est une masse toujours mise en mou- vement par de véritables fleuves qui traver- sent les eaux marines comme les fleuves terrestres traversentles continents. L'Océan occupe 375 millions de kilomètres carrés, la superficie totale du globe étant de 510 millions de kilomètres carrés. Les terres et les eaux sont d'ailleurs inégalementréparties entre les deux hémisphères sur 135 mil- lions de kilomètres carrés de superficie continentale, près de millions appar- tiennent à l'hémisphère boréal. On voit la place immense que les océans occupent au S. de l'équateur. La disposition générale des continents, et par consequent des océans, est symétrique. Les savants croient que l'océan Indien avait pour prolongement bo- réal une étendue d'eau qui occupait primiti- vement la dépression où se trouvent la mer d'Aral et la Caspienne. Les continents se détachent du N. en trois saillies formant trois pointes au S. Le lit des océans est formé de surfaces déprimées dont le relief, si les eaux disparaissaient, nous apparaîtrait sem- blable à celui des terres et formant une courbe convexe. Mais, tandis que la hauteur moyenne de la saillie des terres est d'en- viron 600 mètres, la profondeur moyenne des mers est d'à peu près 4000 mètres. En général, les grandes lignes de relief du globe forment le rivage d'une dépression marine et s'enfoncent dans les mers par leur flanc le plus abrupt. C'est unc loi qui se vérifiera par l'étude des profondeurs relatives des océans. On verra en effet que, de même que les hautes chaines de montagnes ne sont jamais centrales dans les continents, les plus grandes profondeurs des océans se trouvent toujours auprès des côtes ou des chaines d'îles, et non dans les parties centrales des dépressions qui forment le lit des mers. Lit des océans. Le lit de l'Océan est soumis à des mouvements de soulèvement ou de dépression. C'est ce que prouvent les atolls, ou récifs construits par les polypiers (V. ce mot) leur élévation au-dessus des flots ne peut s'expliquer que par un graduel exhaussement du sol sous-marin, comme leur formation s'explique par l'affaissement suc- cessif du lit des mers. A l'époque actuelle, les îles Sandwich se soulèvent du même mou- vement que l'Amérique, et peu à peu les îles Basses, le groupe de la Société, les Gilbert, les Marshall, les Carolines s'abaissent. Le soubassement de cette « voie lactée » qui s'étend en diagonale à travers le Pacifique est probablement un continent disparu dont l'affaissement continue. Au contraire, la Nouvelle-Zélandes'est élevée depuis le com- mencement de l'époque géologique actuelle récemment encore les plages de Lyttleton ont émergé d'un mètre en dix ans. L'archi- pel de la Sonde, les Nouvelles-Hébrides émergent pareillement, après une période d'affarssement ce qui démontre que des mou- vements partiels modifient parfois les mou- vements plus généraux de soulèvement ou de dépression. L'espace qui s'étend des côtes occidentalesde l'Amérique aux rivages orien- taux de l'océan Indien offre deux aires de soulèvement et deux aires de dépression se succédant de l'E. à l'O. Tandis que le continent américain s'exhâusse avec lenteur et que les îles basses de l'Océanie s'abaissent sur un vaste demi-cercle, une large zone. d'iles et de plages s'élève comme pour rem- placer dans l'avenirle vieux continent d'Aus- tralie. A l'O. de l'archipel de la Sonde, Sumatra, dont les péninsules orientales ont été des îles, s'élève avec toutès les côtes si- tuées autour du golfe du Bengale. Les archi- pels de Nicobar et d'Andaman s'exhaussent ainsi que Ceylan; le mouvement se continue à Bombay, à Goa, et dans le bassin du Gange inférieur, dont le dernier cours d'eau, à l'em- bouchure, s'est déplacé de 7 kilomètres depuis le commencement du siècle. C'est à la hau- teur de Dinapoor que parait s'arrêter le sou- lèvement. Courants marins. Courants atmosphé- riques. Nous avons dit que les océans sont traversés par de véritables fleuves, cou- rants de surface ou courants de fond dont nous avons donné la carte tome I, page 355. Ces courants, qui s'établissent dans la masse liquide en raison de l'inégal échauf- fement de ses diverses parties, suivent des directions sur lesquelles on a cru que la rotation terrestre exercait une influence prépondérante. Mais l'observation compa- rative des courants du Pacifique et de l'At- lantique ne confirme pas cette explication. La direction des courants sous-marins est fixée par la configuration actuelle des con- tinents et des îles, ou plutôt des soubasse- ments qui les supportent. C'est ainsi que les eaux tropicales, poussées par les alizés dans l'espace compris entre les Antilles, la Colombie, le Mexique, l'Amérique centrale et le S. des États-Unis, échauffées dans cet espace que traverse l'équateur thermal et concentrées par l'évaporation, s'échappent par l'étroit goulet de Bahama avec une vi- tesse proportionnelle à la différence de leur températureavec celle de l'Océan et forment le Gulf-stream. Mais il est évident que ce courant serait modifié ou supprimé,si l'isthme de Panama ou la pointe qui ferme à l'E. le golfe du Mexique venait à disparaître. Les courants aériens sont produits par les différences de température qui dilatent ou condensent-alternativement les molécules d'air et de vapeur de l'atmosphère. Au tro- pique, par exemple, la terre pendant le jour a une température supérieure à celle de la mer; l'air dilaté au contact de la terre s'élève, et il se forme un courant ascendant; le vide produit par la raréfaction est comblé par un courant d'air plus froid venant de la mer et qu'on appelle brise de mer, soufflant du matin au soir. La nuit, la température s'abaisse sur la terre, qui perd sa chaleur plus rapidement que la mer. Alors se produit, pour les mêmes causes, un courant inverse, la brise de terre, qui souffle du soir au matin. L'inégalité considérablede températureentre l'équateur et les pôles produit d'immenses courants d'air qui se dirigent du N. au S. dans l'hémisphère boréal, du S. au N. dans l'hémisphère austral. Mais ces courants sont déviés par la rotation de la terre de l'O. à l'E. et paraissent souffler du N. - E. et du S. -E. Telle est l'origine des vents constants ou vents alizés, du N. - E. dans l'hémisphère boréal, du S.- E. dans l'hémisphère austral, du 30e degré de latitude N. jusqu'au 250 de- gré de latitude S. Entre les zones des alizés s'étend, dans l'hémisphère boréal, une zone calme du au 9e degré. Dans cette zone, les courants ascensionnels, produits par l'inten- sité de la chaleur, causent tantôt un calme plat, tantôt des ouragans, connus sous le nom de cyclones, typhons, etc. (V. Cyclone, Typhon.) Au-dessus des alizés, des courants de retour, qui se font sentir dans les lieux élevés, ramènent les masses d'air de l'équa- teur vers les pôles. Peu à peu, cet air se con- dense, retombe aux environs du 300 degré de latitude N. ou S. et rencontre l'air qui vient des pôles. Les deux forces se neutralisent, et il se forme au tropique du Cancer et au tro- pique du Capricorne une nouvelle zone de calmes. Au delà de ces deux zones soufflent les contre-alizés, du S. -O. dans l'hémisphère N. et du N. -O. dans l'hémisphère S. La régu- larité des alizés est troublée dans l'océan Indien par la configuration des terres que baigne cette mer. Tandis que l'alizé S. - E. souffle toute l'année entre la Nouvelle-Hol- lande et Madagascar, dans la partie septen- trionale de'l'océan Indien, d'avril à octobre, soufflent des vents S.- O. et d'octobre à avril des vents N. - E. qu'on appelle moicssons. Quand la température s'abaisse sur le conti- nent asiatique aux mois d'hiver, tandis qu'elle s'élève dans les régions plus méridionales, il se produit, du N. au S., des régions froides aux régions chaudes, un courant qui est dé- vié vers l'O. par le mouvement de rotation de la terre. L'inverse a lieu quand le soleil passe de l'hémisphère austral à l'hémisphère boréal. Les courants marins et les courants atmosphériques sont des forces régulières et constantes dont la connaissance est es- sentielle pour les navigateurs. Température des océans. La tempéra- ture de surface des mers est moins variable que celle de la terre et que celle de l'atmos- phère voisine. Mais la distribution de cette température sur les océans est modifiée par les courants sous-marins, dont la constance et la régularité sont plus grandes que celles des courants atmosphériques; à leur tour, les courants sous.marins subissait, dans leur direction, l'influence de la forme des conti- nents, on peut dire que l'état géographique actuel du globe influe sur la température de surface de la mer. La ligne isotherme maxima ou équateur thermal ne coïncide pas avec l'équateurterrestre elle le coupe en deux points, au milieu du Pacifique et près de Sumatra, de sorte que les six dixièmes de cette ligne sont à 6o au-dessus de l'équateur, le reste à 30 au-dessous. Quant aux nappes profondes, on peut dire qu'au-dessous de la zone pénétrée par la chaleur solaire, la masse. des eaux océaniques est à une tempé- rature de beaucoup inférieure à celle de la surface dans une région donnée, pendant le mois le plus froid. Cette loi est constante, bien que les profondeurs du Pacifique soient, à latitude égale, plus froides que celles de l'Atlantique. La basse température des pro- fondeurs océaniques provient surtout de l'afflux des eaux antarctiques, qui commu- niquent avec les océans plus librement que celles du pôle boréal. Les océans sont salés, mais à des degrés différents, selon les lieux. La proportion de sel varie avec la profondeur. Elle s'accroît vers l'équateur et loin des côtes, et s'affai- blit vers les pôles. La densité de l'eau est en raison du sel qu'elle contient. Ces inéga- lités tiennent probablementà l'évaporation plus active à l'équateur, à la fusion des glaces des pôles et aux courants sous-marins. Côtes. Les rivages des océans présen- tent des falaises, des dunes, des plages, (V. ces mots.) La ligne et l'aspect de ces rivages se modifient sans cesse par l'effet de causes multiples hauteur des marées, force des courants, direction et intensité des vents dominants, nature de la roche qui forme la côte, mouvement d'élévation ou de dépres- sion du bord continental. Les dunes sont des collines de sable dont la hauteur dépend de l'intensité du vent de mer, de la nature du sable de la plage et de l'amplitude des marées. Celles du littoral de Gascogne attei- gnent mètres. De l'Adour à l'embouchure de la Gironde elles se prolongeant sur un espace de plus de .200 kilomètres, avec une largeur moyenne de 4 ou 5. Elles sont consti- tuées par des grains de quartz. Celles de Bre- tagne, grâce aux débris de coquilles, con- tiennent jusqu'à 68 pour cent de carbonate de chaux. Les dunes tendent toujours à s'avancer vers l'intérieurdes terres. Leur en- vahissement est-quelquefois très rapide: un district de Bretagne, près de Saiut-Pol-de- Léon, encore habité à la fin du xvne siècle, est aujourd'hui couvert d'une couche de sable de plus de 6 mètres; la dune a che- miné en ce point de 500 mètres par an. Cette vitesse est exceptionnelle la moyenne du progrès des dunes à la Teste était de 20 à 25 mètres par an. L'obstacle le plus sur pour arrêter la marche des dunes est la. consoli-