magnifique spectacle dont nous ignorons entièrement la cause. Comme ellcs sont alors directement frappées par les rayons du Soleil, il est évident qu’elles ne peuvent plus porter aucune ombre, et que leur relief doit s’évanouir complètement à nos yeux. Néanmoins chacune d’elles nous apparaît en cet instant comme entourée d’une auréole de rayons lumineux divergeant du sommet de la montagne dans tous les sens, et dont la longueur, plus ou moins considérable, dépasse quelquefois 1000 kilomètres. Ces rayons éclairent de la même manière les plaines et les montagnes inférieures sans en faire disparaître la surface et sans projeter aucune ombre. Ils semblent indiquer une sorte d’étoilcment de la surface de la Lune produit par une vitrification partielle de cette surface. Les plus belles montagnes rayonnantes de la Lune sont Tycho, la plus admirable de toutes, puis Copernic (fig. 12), qui se relie à la chaîne des Karpathes, enfin Kepler et Aristaoque, l’une et l’autre dans la Mer des Vapeurs.
On peut remarquer sur la carte de la Lune que nous donnons ici que les volcans situés dans la région que traverse l’axe vertical de l’astre ont une forme sensiblement circulaire, tandis que ceux qui se trouvent près des bords paraissent allongés du N. au S. ; ce n’est la qu’une apparence ils sont arrondis comme les premiers, et c’est un effet d’optique qui nous les fait voir transversalement en raccourci.
La Lune est-elle entourée, comme la Terre, d’une atmosphère gazeuse de densité non négligeable ? Naguère encore tous les astronomes répondaient à cette question négativement. S’appuyant sur des observations très précises, ils déclaraient que la Lune ne possède aucune atmosphère et que, par suite, il ne peut exister aucun liquide à sa surface ; car s’il y avait des liquides, ceux-ci, vu l’absence de toute pression, se réduiraient aussitôt en vapeurs et constitueraient une véritable atmosphère. Depuis quelques années un revirement semble s’ètre opéré dans l’esprit des savants sur cette question. On admet bien encore, d’après les faits, que si la Lune possède une atmosphère, celle-ci est si faible et si rare qu’elle ne peut produire aucun des phénomènesauxquels donne lieu l’atmosphère terrestre
tels que les
réfractions astronomiques, les crépuscules, etc. Mais néanmoins certains indices tendent à faire croire aux sélénographes les plus attentifs que la superficie de la Lune pourrait encore être enveloppée d’une atmosphère si ténue, si mince, si basse que l’ohservation serait impuissante à nous la révéler. Voici les raisons qui avaient porté les astronomes à admettre que la Lune n’a point d’atmosphère 10 La Lune, quand nous la contemplons par un ciel parfaitement serein, nous présentc toujours le même aspect tout nous p’araît immuable à sa surface, et nous n’y voyons point de ces taches comparables à celles qui semblent se former et disparaître sur le disque du Soleil. Or, si la Lune avait une atmosphère analogue à la nôtre, il se formerait dans cette atmosphère des nuages qui cacheraient fs nos yeux une partie plus ou moins étendue de la surface de notre satellite. Comme ce phénomène ne se produit jamais, on est induit à conclure que la Lune est dépourvue d’atmosphère comparable à l’atmosphère terrestre.2° Lorsqu’on examine la Lune soit à l’époque du premier quartier, soit à celle du dernier quartier, on la voit partagée en deux parties, l’une brillante, éclairée par le Soleil, et l’autre tout à fait obscure. Or la ligne de séparation entre ces deux parties est extrêmement nette et tranchée. A la vérité, cette ligne présente des aspérités, des indentations très marquées. Mais elles sont dues aux accidents du relief du sol et, entre la partie éclairée et la partie obscure, on n’aperçoit jamais cette dégradation dans les tons de la lumière qui accompagnerait nécessairement, l’existence d’une atmosphère suffisamment dense et produirait à la surface de l’astre un phénomène analogue à celui des crépuscules que nous observons sur la Terre. 3" Les particularités du mouvement propre de la Lune sur la sphère céleste sont aujourd’hui connues avec assez d’exactitude pour qu’on puisse calculer avec une grancle précision la durée d’un déplacement quelconque de la Lune pendant un temps donné. Lors donc que, dans sa marche dans le ciel, la Lune vient à passer au-devant d’une étoile et nous cacher cette étoile pendant un temps plus ou moins loug, on peut par le calcul estimer la longueur de la corde du disque lunaire dont les différents points recouvriront successivement l’étoile. Or, en comparant la longueur calculée de cette corde avec le temps que doit mettre la Lune pour la parcourir sur la sphère céleste avant que l’étoile redevienne visible du côté oppose de l’astre, on trouve toujours une coïncidence parfaite entre ces deux intervalles de temps. Il n’en serait point de même si la Lune avait une atmosphère non négligeable. Le rayon allant de l’étoile à l’oeil de l’observateur qui se trouve sur la Terre ne serait pas brusquement interrompu au moment où il raserait le bord de la Lune ; il continuerait à être encore visible pendant un certain temps après que l’étoile serait déjà derrière la Lune ; et semblablement, parie mêmeeffet de la réfraction, à la sortie de l’étoile, on devrait apercevoir celle-ci un peu avant qu’elle se fùt dégagée du bord de l’astre. Pour cette double cause, LUNE
MONT DE COPERNIC, D’APRÈS L’AMIRAL SMITH Fig. 12 .
la durée de l’occultation ou de l’éclipsé de l’étoile devrait donc, aux yf ux de l’observateur, avoir une durée moindre que relle qui lui est assignée le calcul. Comme la différence entre ces deux durées est trop faible pour ne pas tenir aux erreurs possibles d’observation,on est amené à conclure que la Lune n’a point d’atmosphère réfractant la lumière. Si elle en avait une, lorsqu’elle vient à passer devant une étoile, on constaterait un pliénomène analogue il celui qui, sur la Terre, augmente la durée du jour par l’effet de la réfraction. On sait que le matin nous apercevons le disque du Soleil lorsqu’il est encore au-dessous de l’horizon, et que nous le voyons le soir après qu’il s’est déjà abaissé au-dessous de ce plan. D’après les considérations précédentes, les astronomes du siècle dernier regardaient. comme démontré qu’il n’y avait autour de la Lune aucune trace d’atmosphère, qu’il n’existait ni eau, ni liquide quelconque à sa surfaces et que, par conséquent, elle ne pouvait servir de séjour à des êtres plus ou moins analogues aux animaux et aux végétaux qui se trouvent à la surface de la Terre mais, dans ces trente dernières années, on est un peu revenu sur ces conclusions on a cru remarquerdes indices fugitifs d’une légère réfraction, on a constaté de faibles variations de teintes à la surface des grandes plaines lunaires dont certaines parties prennent parfois un reflet verdâtre ; enfin on s’est assuré que ces plaines absorbent fortement la lumière comme le ferait. une couverture végétale. On n’ose donc plus dire aujourd’hui que la Lune est dépourvue de toute atmosphère, et qu’il n’existe plus à sa surface une seule goutte de liquide. On admet qu’il peut y avoir encore sur cette planète secondaire un reste de vie et qu’elle peut n’être point un globe mort comme on l’affirmait au xvmc siècle. On a même cru parfois apercevoir,dans ces dernières années, à la surface de la Lune, certains vestiges de la puissante activité volcanique dont elle fut indlbitablement le théâtre dans les époques antérieures.
De tous les mondes disséminés dans les espaces célestes, la Lune est le plus rapprochée de la Terre, puisqu’elle n’en est qu’iv une distance moyenne de 91175 lieues. La théorie cosmogoniduc qui a cours aujourd’hui explique cette proximité ; car on admet quc la Lune ne seraitqu’une parcelle, une éclaboussure détachée de la Terre l’époque ou celle-ci était encore entièrement liquide. La Lune est beaucoup plus près de la’l'erre que le Soleil, qui se trouve de nous à une distance environ 400 fois plus grande. Il résulte de là qu’en tournant autour de la Terre dans son orbite peu inclinée sur l’écliptique, la Lune donne lieu aux phénomènes astronomiques désignés sous les noms d’éclipsés de .soleil ou d’éclipses de lune. (V. Éclipse.) Il y a éclipse de soleil, c’est-à dire que cet astre devient totalement ou partiellement invisible pendant quelques temps toutes les fois que la Lune vient se placer entre la Terre et le Soleil de façon à intercepter tout ou partie des rayons lumineux que ce dernier astre nous envoie. Les éclipses de soleil arrivent douc au moment de la conjonction ou nouvelle Lune, parce qu’à cet instant le centre de la Lune peut se trouver un peu au-dessus ou au-dessous clc l’écliptique, en dehors de la droite qui joint le centre du Soleil au centre de la Terre’. Il y a éclipse de lune, c’est-à -dire disparition momentanée de la Lune, chaque fois que, la Terre se trouvant entre le Soleil et la Lune, ce dernier astre vient à passer dans le cône d’ombre que la Terre, globe opaque, projette derrière elle à l’opposite du Soleil. Une éclipse de Lune arrive donc toujours à l’époque de l’opposition ou de la pleine Lune mais pour qu’une telle éclipse soit possible, il faut que la Lune ne soit pas loin de l’écliptique, qu’elle se trouve dans le voisinage de ses nœuds, ou, en d’autres termes, que sa latitude soit inférieure u
16".
Malgré son volume relativement faible et sa masse peu considérable, la Lune, en raison de son voisinagede notre globe, exerce sur les parties les plus mobiles de celui-ci une action attractive qui donne lieu au phénomène des marées océuniques. Dans ce phénomène, l’action de la Lune est même beaucoup plus marquée que celle du Soleil, parce qu’elle s’exerce à une distance beaucoup plus petite. Deux fois en 24 heures 50 minutes 28 secondes environ, la Lune soulève et déprime alternativement le niveau de l’Océan en produisant les phénomènes désignés sous les noms de flux et de reflux. Ceux-ci ne se produisent pas toujours avec la même intensité. Les plus fortes marées ont lieu vers l’époque des syzygies, et les plus petites vers le temps des quadratures. Un outre, la grandeur de ce qu’ou appelle la marée totale varie avec la distance de la Lune à la Terre, et c’est aux équinoxes que l’on observe les marées les plus fortes. L’analogie porte il admettre, quoique aucune expérience directe n’ait permis de le constater, que l’attraction de la Lune s’exerce sur les couches supérieures de l’atmosphère comme à la surface des mers, et qu’il y a des marées aériennes comme il y a des marées océaniennes. Eu chaque lieu, les unes et les autres arrivent vers l’instant du passage de la Lune au méridien de ce lieu, mais pourtant avec un retard qu’explique le principe de l’inertie. (V. Marée.)
Telles sont les influences réelles de la Lune sur notre globe. Toutes les autres qu’on lui a supposées sont purement imaginaires ainsi, on a prétendu que la nouvelle ltene amenait 2cn changement de temps et un autre état de l’atmosphère qui se conservait pendant toute la lunaison. On a dit aussi