Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 2.djvu/411

Cette page n’a pas encore été corrigée

nète secondaire qui tourne autour de notre globe comme ce dernier lui-même tourne autour du Soleil. Tout le monde a une idée nette des aspects changeants de la Lune et chacun sait que, dans sa forme la plus pleine, elle parait à la vue à peu près grande comme une assiette. En d’autres termes, son diamètre apparent égale approximativement celui du Soleil, c’est-à -dire 32 minutes d’arc environ. Une observation même superficielle permet de reconnaitre que la Lune ne conserve points une position invariable sur la sphère céleste, mais qu’elle se déplace, au coutraire, et assez sensiblement,en peu d’heures par rapport aux étoiles fixes. On peut aussi reconnaître qu’elle se meut à peu près dans le plan de l’écliptique et ne 3’en écarte que de petites quantités, soit auN., soit au S. ; mais son déplacement sur la sphère céleste est beaucoup plus rapide que celui du Soleil tandis que le Soleil s’avance d’environ un degré par jour de l’O. à l’E. sur- la sphère céleste, la Lune parcourt dans le même intervalle de temps et dans le mème sens, c’est-à -dire également de l’O. à l’E., un arc d’environ Il résulte de là qu’à partir du moment où la projection de la Lune occupe sur la sphère céleste la même position que le Soleil, elle s’écarte chaque jour davantage de ce dernier astre jusqu’à ce qu’elle s’en soit éloignée d’une demi-circonférence, puis s’en rapproche de plus en plus jusqu’à venir de nouveau se confondre avec lui. Ce qui frappe les yeux encore plus que les changements de position de la Lune dans le ciel par rapport aux étoiles fixes, ce sont ses changements de forme. Chaque mois, pendant un ou deux jours, la Lune est totalement invisible c’est qu’alors elle se trouve en face du Soleil, entre ce dernier astre et la Terre, et à peu près sur la ligne droite qui joindrait le centre du Soleil au centre de la Terre. Cette époque est ce que l’on appelle l’instant de la conjonction. Elle est caractérisée par ce fait que, pendant la révolution diurne, la Lune semble coïncider avec le Soleil ; mais un ou deux jours plus tard, si l’on examine le ciel peu de temps après le coucher du Soleil, du côté de l’occident et près de l’horizon, on aperçoit la Lune sous la forme d un croissant très délié dont la convexité est tournée vers l’O. Entraîné par le mouvement diurne comme tous les autres astres, ce croissant ne tarde pas à disparaître au-dessous de l’horizon. En vertu du déplacement que la Lune éprouve de l’O. à l’E., le soir suivant, à la même heure, on aperçoit encore la Lune dans la même région du ciel, mais un peu plus à l’E., de sorte qu’elle reste visible un peu plus longtemps au-dessus de l’horizon. Le même phénomène se reproduit en s’accentuant pendant les jours qui suivent la conjonction, et la Lune se montre le soir en des points du ciel de plus en plus éloignés de celui où le Soleil s’est couché. En même temps, son croissant s’épaissit de plus en plus en son milieu, et le coucher de la Lune retarde de plus en plus sur celui du Soleil. Au bout de 6 ou 7 jours, la Lune présente la forme d’un demi-cercle. On dit alors qu’elle est dans le premier quartier, et elle se trouve éloignée du Soleil à peu près du quart de la circonférence. Ainsi, à cette époque, tandis que le Soleil se couche, la Lune ne fait guère que traverser le méridien. Après le premier quartier, la Lune, s’arrondissant encore, passe du demicercle au cercle complet en prenant successivement toutes les formes intermédiaires. En même temps elle s’éloigne de plus en plus vers l’E., et 7 jours après qu’elle s’est montrée à nos yeux sous la forme d’un demicercle, elle apparaît tout il fait circulaire. Ce moment correspond au temps de l’opposition ou de la pleine Lune les centres du Soleil, de la Terre et de la Lune sont à peu près en ligne droite, la Terre se trouvant entre le Soleil et la Lune. Alors la Lune se lève à peu près quand le Soleil se couche, et se couche quand il se lève. Elle éclaire donc la Terre pendant toute la nuit et traverse le méridien céleste vers minuit. Les jours suivants, on voit la Lune se lever et se coucher de plus en plus en retard et repasser par les mêmes formes qu’elle avait présentées auparavant, mais dans un ordre inverse. En outre, la partie la plus convexe de son contour, qui précédemment regardait l’occident, est maintenant tournée vers l’orient. La Lune semble donc s’amincir peu à peu et, au bout de 7 nouveaux jours, elle n’a déjà plus que la forme d’un demi-cercle. A cette époque, on dit qu’elle est dans le dernier quartier. Elle n’éclaire plus que la seconde moitié de la . nuit et n’arrive au méridien que vers 6 heures du matin, environ 18 heures après le passage du Soleil. Les jours suivants, la Lune n’apparaît plus que comme un croissant de plus en plus délié. On ne peut voir ce croissant que le matin du côté de l’orient et un peu avant le lever du Soleil. Le point

LUNE PHASES DE LA LUNE Fig. 1.

du ciel où elle est visible chaque matin est de plus en plus près de l’horizon. Enfin, il arrive un instant où la Lune, qui a disparu à l’orient, devient tout à fait invisible. Mais au bout de deux jours on commence à l’apercevoir de nouveau dans le voisinage de l’occident sous la forme d’un faible croissant. On est revenu au moment d’une nouvelle conjonction ou d’une nouvelle Lune, et à partir de là la Lune parcourt de nouveau la même carrière en présentant les mêmes phases. 11 en est ainsi à peu près 12 fois chaque année, le temps que la Lune met pour revenir en conjonction étant de 27 jours 7 heures 43 minutes il secondes 5 dixièmes de seconde. La succession des différents aspects que présente la Lune entre deux conjonctions constitue ce que l’on appelle les phases de ce satellite les quatre phases principales sont la nouvelle et la pleine Lune, désignées sous le nom commun de syzygies ; le premier et le dernier quartier, que l’on nomme les quadratures. La durée d’une période complète des phases de la Lune forme une lunaison, et l’on nomme âge de la Lune le nombre des jours écoulés depuis la dernière nouvelle Lune. Il importe de remarquer que quand la Lune a la forme d’un croissant, les cornes de ce croissant sont à chaque instant dirigées à l’opposé du Soleil ; la partie du disque lunaire qui est tournée du côté du Soleil a toujours l’apparence d’une demi-circonférence l’autre partie du croissant offre l’aspect d’une demi-ellipse dont le grand axe serait le diamètre des cornes. Il est aisé de se rendre compte des phases ou aspects divers de la Lune, en admettant, pour simplifier l’explication, quelques hypothèses qu’autorisent nos connaissances astronomiques. En effet :1° La Lune exécutant un tour complet autour de la Terre dans l’espace de moins d’un mois, on peut supposer que pendant cette révolution de notre satellite, la Terre reste toujours au même point de l’espace, son déplacement réel,pendant cet intervalle, ne modifiant que peu l’aspect du ciel durant ce laps de temps. 2° La Lune n’étant qu’à une distance moyenne de 9G 157 lieues de la Terre, et le Soleil se trouvant à une distance moyenne de 38 millions de lieues, on peut, sans erreur notable, admettre que pendant que la Lune effectue autour de la Terre une révolution complète, en raison du faible déplacement de la Terre, les rayons du Soleil arrivent toujours sur la Lune sensiblement parallèles à la même direction. Cela admis, soit T (fig. 1) la position de la Terre ; S celle du Soleil ; L L’ L", etc :, l’orbite de la Lune. Supposons d’abord que le centre de la Lune se trouve en L sur la ligne droite qui joint le point T au point S, auquel cas on dit que la Lune est en conjonction. Dans cette position de notre satellite, les rayons émanés du Soleil que l’on suppose situé à une distance infiniment grande, éclaireront une partie du globe de la Lune limitée par la circonférence d’un cercle perpendiculaire à LS et se projetant sur la figure suivant la droite AB tangente à l’orbite lunaire. Cette même droite AB sera également la projection du cercle qui, à la surface de la Lune, séparera la portion de ce satellite visible de la Terre, de celle qui sera invisible. 11 résulte de là qu’au moment de la conjonction, l’hémisphère de la Lune qui est tourné vers la ’l'erre ne pourra recevoir aucun rayon du Soleil, tandis que l’hémisphère opposé, à gauche de AB, sera complètement éclairé. Alors la Lune ne pourra point être vue de la Terre. Lorsqu’en se déplaçant de la Lune sera parvenue en L’, comme nous supposons que les rayons solaires lui arrivent toujours parallèlement à la direction qu’ils avaient au moment de la conjonction,la ligne de séparation entre la partie éclairée et la partie obscure du globe de la Lune sera encore la ligne AB transportée parallèlement à elle-même ; mais, pour un habitant de la Terre, la ligne qui sur le contour de la Lune séparera la partie de ce globe, visible à notre vue, de la partie invisible, sera la droite CD menée par le point L’ tangentiellement a l’orbite de la Lune. Comme la partie ACB ne reçoit aucun rayon solaire, de la Terre on ne pourra voir que le fuseau qui se projette sur BL’D, fuseau qui ne comprend qu’un angle dièdre de 45°. Quand la Lune est en L’, on dit qu’elle est dans son premier octant. Lorsque la Lune est venue en L", sa moitié ACB ne reçoit aucun rayon du Soleil, tandis que toute sa moitié CBD est accessible nos regards mais, comme dans cette moitié accessible, la portion qui correspond à CL"B est plongée dans l’obscurité, nous ne pouvons voir de l’astre lunaire que la partie qui correspond à l’espace BL"1), projection d’un fuseau dont les deux plans limites font entre eux un angle de 90o. Il résulte de là qu’alors la moitié du disque de la Lune brille à nos regards on est dans le premier quartier. En L la Lune est parvenue à son second octant : tout le fuseau qui correspond à BL"’D est devenu visible, et on voit plus de la moitié du disque de la Lune. Quand ce satellite se trouve en Lw ou en opposition,