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mandibules et la lèvre inférieure, restent rudimentaires. La base de la spiritrompe est garnie de palpes maxillaires, et de plus, à l'état de repos, cette spiritrompe est cachée par des palpes lahiaux velus et développés. Les lépidoptères subissent des métamor- phoses complètes. A l'état parfait, ils sont souvent parés de couleurs multiples d'une vive intensité qui sont celles des écailles dont leurs ailes sont revêtues. La forme de ces écailles varie beaucoup dans les diffé- rentes espèes de papillons elles s'iusérent ordinairement par un pédicule dans chaque face des ailes et elles ne sont pas très adhé- rentes. Aussi, lorsque l'on saisit un lépido- ptère par les ailes, a-t -on les doigts colorés d'une poussière fournie par les écailles. La tête des lépidoptères, généralement arron- die, porte deux antennes composées d'un grand nombre d'articles. Ces antennes, de forme très variable, sont placées vers le bord interne de chaque œil à facettes. De plus, un grand nombre de lépidoptères sont pourvus d'yeux simples ou stemmates. Le thorax ou corselet des lépidoptères est con- stitué par la réunion de trois anneaux dont le premier ou prothorax a la forme d'un collier. C'est le thorax qui, sur sa face supé- rieure ou dorsale, porte les quatre ailes de l'insecte; sa face ventrale est le lieu d'in- sertion 'des six membres qui existent dans toute la classe des insectes. Chaque aile est formée de deux lames soudées l'une à l'autre par leur face interne et divisées en compar- timents par des filets cornés qui sont autant de tubes dans lesquels l'air peut circuler. Ces filets sont ce que l'on appelle les ner- vures des ailes, et ils fournissent souvent de bons caractères pour la distinction des espèces. Les pattes des lépidoptères parfaits sont composées comme celle des autres in- sectes de cinq parties principales, savoir la hanche le trochanter, la cuisse, la jambe et le tarse. Cette dernière partie est un assemblage de cinq articles distincts que terminent des crochets parfois très déve- loppés. Les deux sexes sont séparés dans l'ordre des lépidoptères, et ce n'est que très rarement que l'on peut rencontrer des lépi- doptères hermaphrodites. D'ordinaire, la femelle est plus grande que le mâle. Des œufs pondus par cette femelle, il éclôt des larves désignées vulgairement sous le nom de chenilles. Ces chenilles, souvent revêtues de bril- lantes couleurs, sont dépourvues d'yeux et d'antennes, ont le corps développé dans le sens de la longueur et pourvu de 10 à 16 pattes, dont 6 sont toujours des pattes vraies et les autres des pattes fausses. En outre, elles ont le corps tantôt nu, tantôt poilu, tantôt hérissé d'épines ou de poils en brosse. Elles subissent jusqu'à quatre mues avant de changer foncièrement de forme. Après qu'elles ont atteint toute leur crois- sance, elles cessent de manger, se raccour- cissent, se décolorent, se filent une coque soyeuse, ou bien s'entourentde feuilles unies par des fils de soie, ou encore s'enfoncent dans le sol pour se métamorphoser en nymphes ou chrysalides. Lorsqu'elles pro- duisent des fils de soie, ceux-ci sont excré- tés par un appareil situé à leur lèvre infé- rieure et d'où distille par une ouverture spéciale la matière qui doit constituer ces fils. Les chrysalides présentent à la surface de leur corps des reflets dorés auxquels elles doivent leur nom (g. -/P'Jffô;, or). Elles sont généralement d'un rouge brunâtre assez sombre; leur forme est celle d'un cylindre ou d'un cône; quelquefois elles présentent à la surface des éminences allongées en épines. Au moment de se transformer en chrysalide, la chenille cesse de manger et les phénomènes vitaux semblent suspendus en elle. Après un temps plus ou moins long, lorsqu'elle doit se transformer en insecte parfait, on voit sa peau se fendre à la face postérieuredu corselet, e., après s'être agité, l'insecte sort de son enveloppe sous la forme d'un papillon. C'est surtout à l'état de che- nilles que les lépidoptères sont nuisibles à nos récoltes. Ils rongent alors toutes les parties des végétaux depuis les racines jus- qu'aux graines. Mais ils sont surtout fu- nestes en dévorant les jeunes feuilles leurs dégâts surpassent ceux de tous les coléo- ptères réunis, principalement dans les forêts de bois résineux. Il n'y a que les chenilles appelées teignes, qui vivent aux dépens des substances animales, dévorant .les pellete- ries, les étoffes de laine, le cuir et même les graisses animales. Mais ce sont surtout les végétaux auxquels les chenilles sont funes- tes elles rongent les racines, l'intérieur des tiges, les fruits et surtout les feuilles, Il existe de profondes différences dans le mode d'alimentationdes chenilles. Certaines espèces ne s'attaquent qu'à un végétal dé- terminé d'autres, aux plantes d'un mème genre ou d'une même famille. Il n'en existe qu'un petit nombre qui rongent indistincte- ment toutes les plantes d'un groupe naturel de végétaux. Cette circonstance explique pourquoi les végétaux exotiques acclimatés dans notre pays ne sont point détruits par nos chenilles indigènes tel est le cas des robiniers, des tulipiers, des plataues et des mûriers. Au contraire, les espèces de peu- pliers, de chênes, de bouleaux, de saules, de pins et de sapins qui ont été importées chez nous de l'Amérique du Nord sont sujettes aux ravages de nos lépidoptères, parce qu'il existe dans notre pays des genres de ces insectes analogues à ceux qui vivent dans les pays dont ces végétaux sont originaires. Nous ne possédons aucun moyen sérieux de délivrer nos forêts des atteintes des chenilles, qui s'attaquent sur- tout aux organes les plus essentiels de la végétation, c'est-à -dire aux feuilles.. Rien de plns varié que les moyens usités par les chenilles pour se transformer en nymphes ou chrysalides les unes, avec les fils qui sécrètent de leur lèvre inférieure, se filent une coque purement soyeuse dans laquelle elles subissent leur métamorphose; les autres intercalent entre les mailles de ce tissu des grains de sable qui en augmentent la consistance; d'autres encore s'enfoncent dans le sol et se fabriquent une enveloppe uniquement composée d'éléments terreux. Elles dégorgent une espèce de salive qui donne à ces éléments la consistance d'une pâte, et celle-ci, en se durcissant, donne naissance à une enveloppe protectrice très résistante. On partageait autrefois l'ordre des lépi- doptères .en trois grandes familles celle des diurnes, qui vaquaient à leurs besoins de nutrition pendantle jour; celle des crépus- culaires, qui ne développaient leur activité vitale qu'entre le jour et la nuit, et celle des nocturnes qui, immobiles tant que le soleil était au-dessus de l'horizon, ne pourvoyaient à leur nourriture que dans les ténèbres. Actuelfement, on n'admet plus dans l'ordre des lépidoptères que deux grandes familles la première comprend tous les insectes de ce groupe dont les ailes sont relevées pen- dant le repos et dont les antennes filiformes sont terminées par un renflement en forme de bouton ou de massue. Cette section em- brasse en général les lépidoptères qui dé- ploient leur activité pendant le jour, c'est- à-dire les diurnes. La seconde section se compose des lépidoptères dont les quatre ailes, rabattues pendant le repos, sont tout à fait horizontales ou disposées à la façon des deux pentes d'un toit. Parmi cette caté- gorie d'insectes, ceux qui ont les antennes en forme de fuseau ou allongées de manière à se terminer en massue ou en prisme sont les crépusculaires. Les autres, qui ont les antennes en forme d'alêne, c'est-à -dire di- minuant en épaisseur de la base à l'extré- mité libre, sont les lépidoptères nocturnes. Chez eux, les antennes sont souvent garnies d'appendices en dents de scie ou en dents de peigne: Les lépidoptères de la seconde section, les crépusculaires et les nocturnes, présentent une particularité curieuse dans l'organisation de leurs ailes inférieures celles-ci sont munies d'un crochet qui pen- dant le repos s'engage dans une ouverture que présente la face antérieure des ailes de la première paire, et les maintient dans une position horizontale ou inclinée. A l'état parfait, les lépidoptères ou papillons ne vivent que quelquesjours ou même quelques heures; ils ne causent alors aucun dégât et ne font que sucer les liquides plus ou moins sucrés des nectaires des fleurs, la miellée qui s'amasse à la surface des feuilles, ou les substances qui suintent de la tige des végé- taux C'est alors qu'a lieu la reproduction aussitôt cet acte accompli, les mâles pé- rissent et les femelles ne survivent point à la ponte. C'est donc lorsqu'ils sont sous la forme de chenilles que les lépidoptères nous sont préjudiciables, et alors ils le sont pres- que tous. Parmi les lépidoptères qui ont les ailes relevées pendant le repos, c'est-à -dire parmi les lépidoptères diurnes, on peut citer les genres papillon, pierride et vanesse. Au nombre des lépidoptères dont les ailes sont rabattues pendant le repos, on compte les sphinx, crépusculaires, et les lépidoptères nocturnes, notamment les hépiales dont font partie les cossus et les zeuzères,les bombices auxquels appartiennentle ver el soie, et les processionnaires, les arpenteuses, les zzoc- tuelles, les tordeuses qui, à l'état de che- nilles, enroulent ou cousent ensemble les feuilles des végétaux, et parmi lesquelles on distingue les pyrales, et enfin les teiynes qui s'attaquent aux pelleteries, aux fourrures, aux objets d'histoire naturelle, aux semences et aux fruits, et à l'écorce de certains végé- taux tels que le chêne, le fusain, le cerisier à grappes, etc. D'après les naturalistes, partisans du transformisme, les lépidoptères, supérieurs en bien des points à tous les autres ordres d'insectes, seraient issus des uéuroptères. Ce qu'il y a de certain, c'est que leur apparition sur la terre a été pos- térieure à celle des autres insectes, et qu'on n'en retrouve pour la première fois les dé- bris fossiles que dans les terrains tertiaires. Un lépidoptère, sing. Un papillon quel- conque. (V. Papillon.) Dér. Lépidopté-

  • LÉPIDOPTÉmSTE (lépidoptère), sm.

Entomologiste qui s'occupe particulièrement de l'étude des papillons.

  • LÉPIUOSIREN [lé-pi-do-ci-rè-ne] (g.

Xsicî;, génitif >.em8oç, écaille + sirène), snz. Très curieux animal vertébré du sud de l'Amérique tropicale, qui, avec le cératodus de l'Australie et le protoptère des fleuves de l'Afrique tropicale, constitue le groupe des dipneustes (animaux à double respiration). Les zoologistes sont partagés sur la place que l'on doit at- tribuer à ces di- pneustes les uus voient en eux des poissons et les autres des batra- ciens inférieurs et vérilablement amphibies. L'une et l'autre opinion peuvent se sou- tenir, attendu qu'on trouve réu- LÉPIDOSIREN nis chez les dipneustes des caractères pro- pres aux poissons et d'autres particuliers aux amphibies. Le lépidosiren (lepido- siren paradoxa) se rapproche des amphi- bies inférieurs en ce qu'il possède pen- dant toute sa vie des branchies et des pou- mons mais extérieurement il ressemble par sa forme aux poissons. Cet animal vit dans les mares, les fossés, les rivières du bassin de l'Amazone. Durant la saison des pluies, il nage dans l'eau comme les pois- sons et il respire alors par ses branchies. Pendant la saison sèche, il s'enfouit dans la vase et respire l'air par ses poumons. La taille du lépidosiren atteint souvent près de 30 centimètres. Tout son corps est recouvert de petites écailles imbriquées qui lui ont valu le nom qu'on lui a donné. Chez cet animal, les membres sont représentés par des nageoires pectorales et des nageoires ventrales qui ne sont pas empennées comme celles du céra- todus. La tète ne forme qu'un tout avec le tronc, et il y a absence complète de cou. En arrière de la tête, on aperçoit, de chaque côté, une ouverture ovale assez grande don- nant accès dans une chambre branchiale qui contient quatre arcs branchiaux. Le lé- pidosiren est dépourvude branchies externes,