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JUSTIFICATION (1. juslificationem), sf. Action de justifier quelqu'un ou de se justi- fier Ma justification sera facile. Il Toute preuve qui sert à justifier La justification d'un Action de la grâce qui rend les hommes justes: La justification des pécheurs. Il Terme d'imprimerie, opération du compo- siteur typographie qui consiste à ajuster sa ligne dans le composteur sur une longueur déterminée. il Longueur d'une ligne. . J USTIFIER (1. justificare), vt. Rendre juste Le sang de Jésus-Christ nous ce jusli- liés. Rendre légitime Sa saos accusations. jf Prouver que quelqu un est innocent, qu'une chose n'est pas réprohen- sihle Il a Justifié sa manière d'agir. Prou- ver qu'une chose n'était point fausse, hasar- dée Il a justifié nos espérances. Il Montrer la vérité des choses qu'on allègue Voos ne pouves justifier ce gue vous dites. Terme d'imprimerie, ajuster une liâne dans le com- posteur sur une longueur déterminée Les composileurs doivent justifier avec soin leur composition. Se justifier, vr. Etre justifié Votre opinion ne peut se jus- tifier. Il Prouver son inno- cence Je me suis aisément justifié de ses accusations. Dér. Justifiant,justifiable, jus- tificateur, justificatif, justifi- cation. JUSTIN (saint) (H4- vers! 50), philosophe stoïcien qui em- brassa le christianisme à l'âge de trente ans et écrivit plusieurs Apoloqies dans lesquclles il défend la doctrine chrétienne en la représentant comme le complément et l'achèvement de la philosophie. Il subit le martyre et l'Église l'honore le 12 juin. JUSTIN (ne siècle), historien latin, abréviateur de Trogue Pompée, dont l'Ilistoire uni- verselle est perdue, et dont il a extrait les passages qui lui ont paru les plus intéressants. JUSTIN 1er (vers empereur d'Orient en 518. D'a- bord berger, puis soldat dans la garde de l'empereur Léon, il ne savait ni lire ni écrire et confia l'administration de l'em- pire au sage ministre Proclus. JUSTIN Il, neveu et succes- seur de Justinien 1er, empereur d'Orient de 565 à Il perdit une partie de l'Italie envahie par les Lombards, et se montra avide et crucl. JUSTINE (Fi.avia Justina Aucusta), impératrice romaine. Elle épousa Valentinien le et protégera l'arianisme. M. en 388. JUSTINE, (sainte), vierge d'Antioche martyrisée sous Dioclétien en 30i. Une autre sainte Justinu partage avec saint Marc le patro- nage de Venise. . IUS'l'INII:N I« (485-565), fils d'un culti- vateur, élevé et adopté par son oncle Jus- tin Ier. Il devint empereur d'Orient en527 et mit à la tète de ses troupes Bélisaire, qui anéantit en Afrique la domination des Van- dales, et Narsès, qui reconquit l'Italie sur les Ostrogoths. Il eut à soutenir, en outre, des guerres difficiles contre les Perses, et, grâce à un tribut, obtint la sécurité des pro- vinces orientales de son empire. Il chercha à contenir au N. du Danube les barbares les uns par les autres, fut actif et intelligent, mais se laissa gouverner par l'impératrice Théodora, ancienne courtisane qm montra néanmoins sur le trône une certaine fermeté. Il bâtit de nombreuses églises, entre autres Sainte-Sophie, à Constantinople, et c'est sous son règne que l'industrie de la soie fut introduite en Europe par deux moines qui rapportèrent de Chine des œufs de vers à soie; mais son nom a mérité de passer à la postérité surtout par les soins qu'il donna à la législation il chargea le questeur Tribo- uicn et d'autres savants jurisconsultes de publier le Code, le Digeste, les Institutes et les Novelles. ces dernières pour améliorer et compléter la législation romaine. Les lois de Justinien ont exerce en Occident une in- Huence immense et ont été admirées malgré leurs graves imperfections, comme étant la raison écrile. On doit dire qu'elles manquent de méthode, qu'elles sont remplies de la- cunes et qu'elles sacrifient trop souvent le droit à la toute-puissance de l'empereur. JUSTINIEN If (661-711), empereur d'O- rient. Il succéda à son père Constantin Po- gonat en fut exilé par Léonce en 694, reprit le pouvoir en 705 et mourut assassiné. Il s'était montré, durant son règne, intolé- rant, cruel et débuché.

  • JUTE [ju-t'] (a:), s»?. Nom sous lequel

on désigne en Europe une filasse extraite de l'écorce intérieure de plusieurs végétaux de la famille des Tiliacées, Ces végétaux appar- tiennent tous au genre corchorus dont les principales espèces sont le corchorus cop- JUSTINIEN MOSAÏQUE DU Vlc SIÈCLE, A RAVENNE sularis, le corchorus olilorius, le corchorus le corchorus etle corchorus tridens.. On les cultive dans l'Ilin- doustan et notamment au Bengale, dans l'ile de Ceylan, dans toute l'Indo-Chine, et dans le sud de la Chine. On obt.ient le jute par un rouissage analogue à celui du chan- vre mais comme on a de la sorte une filasse très sèche, pour la rendre plus facile tra- vailler, on l'arrose avec un mélange d'eau et d'huile de poisson, et on la laisse fcrmenter pendant 24 ou 4S heures. Ce procédé la rend beaucoup plus souple. En Asie, la popu- lation pauvre ne porte que des habits de jute. En Europe, où elle a été introduite depuis une trentaine d'années par les An- glais, cette matière employée pure sert sur- tout pour la confection de toiles d'emballage et de sacs à blé; mais depuis quelque temps on mêle ses fils à ceux du chanvre, du lin, du coton et méme parfois à la laine et à la soie pour tisser des étoffes qui reviennent à meilleur marché. Il existe maintenant, en Angleterre et en France, de nombreuses filatures et des fabriques de tissage pour le jute. Mais les toilesque l'on confectionneavec cette substance sont loin d'avoir la solidité des toiles de chanvre et de lin. Elles se dété- riorent promptement lorsqu'elles sont sou- mises à des lavages répétés et surtout à l'ac- tion des lessives alcalines. Un inconvénient grave que présentent les fils de jute, c'est qu'ils prennent difficilement la teinture. JUTES, nom d'un peuple goth qui habi- tait la Chersouèse Cimbrique et qui a donné son nom au Jutland. JUTEUX, EUSE (jus), adj. Qui a beau- coup de jus Poire juteuse. JUTLAND des Jutes), en danois JYLLAND,25 kilom. carrés, 868 510 hab., presqu'ile clu Danemark, entre la mer du Nord et la Baltique, séparée au S. d'avec le Schleswig par une ligne brisée qui, partant de la mer du Nord en face de l'île Manœ, finit sur le Petit Belt en face de l'ile Brandtœ. Le point le plus septentrional du Jutland est la pointe de Skagen qui s'avance dans Ja mer entre le Skager-Rak il l'O. et le Cat- fégat à l'E. Depuis cette pointe de Skagen jusqu'au l'etit Belt, la côte du Jutland offre une grande ana- logie avec les côtes scandina- ves comme ces dernières, elle est découpée de fjords, mais ces fjords ne sont ni si profonds ni si étendus. Les prmcipaux d'entre eux sont le Mariager- Fjord, le Randers- Fjord, le et le Kolding-Fjord. Sur ce même rivage occidental on n'a guère à signaler que la baie comprise entre la pointé de Skagen et le port de Frederiks- havn, et la baie de Kaloé qui sépare de la masse du Jutland les deux petites presqu'iles qui sont à l'E, d'Aarhus. Le long de cette côte, à une distance tantôt très faible, tantôt assez considérable de la mer, sont échelonnées de petites collines qui ne se relient point les unes aux autres. Ce sont là les seules montagnes du Jutland, monta- gnes bien humbies puisque la plus élevée, VEijershavn-ehcej, n'atteint que 171 mètres. Au N. -O. de cette colline, il s'en trouve une autre, (montagne du ciel), dont l'alti- tude est de 147 mètres. L'en- semble de toutes ces hauteurs forme la ligne de faîte de la presqu'île. Le reste du pays n'est plus qu'une plaine sablon- neuse doucement inclinée vers l'O., plaine parsemée d'étangs et de tourbières, cultivée en partie mais offrant d'immenses étendues couvertes de bruyères. Elle a une très grande ressem- blance avec nos landes de Gas- cogne. Elle n'est sillonnée de l'E. à l'0. que de petits fleuves sans importance le Stor, le Skjern, le Va?-de, le Konr/e, etc. Elle aboutit au ri- vage occidental de la presqu'île qui res- semble étonnamment à notre côte landaise; seulement elle est moins rectiligne et se compose d'une succession de plages, de flèches de sable et de dunes qui sépa- rcnt de la mer du Nord de grandes la- gunes intérieures que l'on a baptisées du nom de fjords, quoiqu'elles ne commuui- quent avec l'Océan que par d'étroits et dan- gereux goulets. Les principales de ces la- gunes sont le Rinkjœbing-Fjord, le Stadil- l'jord et le Nissum-Fjord. Plus au N. ce n'est plus une de ces lagunes qui découpe le Jutland c'est une petite mer intérieure, amas de lacs communiquant bizarrement entre eux et se succédant dans toutes les directions. Cet ensemble est le Lim-Fjord, qui s'étend sans interruption de la mer du Nord au Cattégat, enlace une grande île intérieure, le Mors, et en outre sépare du Jutland toute la partie septentrionale de cette presqu'île et en fait une île véritable. Le rivage occidental du Jutland, battu par les flots de la mer du Nord et balayé par le vent marin, n'a pas un seul port où