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de Rouen, qui atteint parfois en Normandie la grosseur du bras; le poireau jaune du Poitou, remarquable par son feuillage d'un vert très blond et par sa grosseur presque égale il celle du poireau de Rouen. Le poi- reau se sème en tevrier, mars et juillet dans uue terre fumée l'automne précédent avec du fumier de cheval ou de mouton, du marc de raisin, de la charrée. Lorsqu'il a acquis la grosseur d'un tuyau de plume, on le transplante en mettant les sujets à Om,l6 de distance les uns des autres, et après avoir eu soin de couper l'extrémité des feuilles et des racines. En été on sarcle et on arrose fréquemment. Au printemps, lorsque les poireaux sont disposés à monter, on les enfouit dans des tranchées profondes afin d'en retarder la croissance. La graine du poireau, bonne pendant deux ans, se con- serve de préférence dans les têtes. Il Verrue, c'est-à-dire excroissance de la peau engen- drée par un développement excessif des pa- pilles en un point de la couche muqueuse de cette membrane. (V. Verrue.) ])ér. Poirée. POIR1ÎI3 (vx fr. porée du l.porrum, poi- reau), .sf. Nom de deux variétés du genre belle. Ce sont des plantes dicotylédones de la lhmille des Chénopodées, à racine un peu épaisseet assez tendue. Les Henrs, verdàtres dispo- sées en gloméru- les, sont compo- sées d'un calice cinq sépales adhé- rents en partie l'ovaire; de cinq étamines et d'un ovaire surmonté le plus souvent de deux styles courts et soudés à la base. Le fruit est ren- fermé dans le tube du calice devenu ligneux. La graine est horizontale et son enveloppe est un peu coriace. Les feuilles sont alternes, et leur nervure médiane, or- dinairement blanche est quelquefois très épaisse, charnue et comestible. Les feuilles de la poirée ordinaire (bela vulgarh) se mangent mêlées à l'oseille pour corriger l'acidité de cette dernière plante. On se sert aussi de ces feuilles pour panser les vésica- toires et faire des cataplasmes émollients. La seconde variété est la carde poirée, dont on -mange les côtes des feuilles à la sauce blanche. C'est la variété hlànche que l'on emploie le plus souvent, bien que les variétés à cotes rouges, roses ou jaunes soient de qualités à peine inférieures. On coupe sou- vent les feuillets des poirées afin d'en obtenir de plus tendres. La. poirée ordinaire se sème en bordure ou en planche, de mai en août, et n'exige d'autres soins que des arrosages. Les plants qui doivent passer l'hiver et être mangés au printemps doivent être cou- verts pendant les grandes gelées. La poirée ne donne dc graines que la deuxième année, et ces graines conservent leurs propriétés germinatives pendant cinq :a neuf ans. Il existe aussi une variété de poirée feuilles POIRIER (poire + sfx. ier), sm. Genre d'arbres dicotylédones de la famille des Amygdalées et du grand groupe des Rosa- cées. Il constitue le genre pyrus des bota- nistes dans lequel plusieurs savants font entrer le pommier. Les poiriers, à l'état spontané, portent souvent de petits rameaux stériles convertis en épines. Ils ont des feuilles indivises et déntées accompagnées de stipules caduques; une rosette de ces feuilles termine les ramuscnles, et au centre de cette rosette sont disposées en fascicules ombelliformes. les fleurs, assez grandes et longuement pédicellées. Ces fleurs, penta- mères, hermaphrodites, présentent une coupe réceptaculaire très concave; des bords de cette coupe s'élève un limbe calicinal cinq divisions, et une corolle de cinq pétales blancs. Viennent ensuite quatre verticilles de cinq étamines. Le pistil consiste en un ovaire infère, ordinairement à cinq loges, et POIRÉE situé au fond de la coupe réceptaculaire cinq styles libres surmontent l'ovaire, dont chaque loge renferme deux graines. Le fruit est une drupe à endocarpe cartilagineux. Les deux principales espèces de poirier sont 1° Le poirier sauger, ainsi nommé en France parce que ses feuilles ont en dessous un duvet blanc qui les fait ressembler à la sauge. Ce poirier s'appelle en latin punis zaivalis, à cause du nom allemand Schneebirn, motivé par l'usage des paysans autrichiens d'en consommer les fruits quand la neige couvre les montagnes. Cette espèce est cul- tivée en Autriche, dans le N. de l'Italie, ainsi que dans plusieurs départements de l'E. et du centre de la France. Elle constitue la masse des poiriers dils à cidre, qui se dis- tinguent par la saveur acerbe de leurs fruits. 2o Le poirier commun (pyrus communis), grand arbre indigène de 1 Europe centrale et occidentale et de toute l'Asie antérieure. Il porte des feuilles ovales, oblongues, den- tées ou crénelées, glabres à l'état adulte, un peu velues en dessous dans la jeunesse. Aux grandes et belles fleurs blanches du poirier succèdent des fruits très sucrés, suc- culents, de saveur fort agréable, mais dont la chair contient presque toujours des con- crétions ligneuses. Ces fruits, nommés poire.s, se mangent crus ou cuits et servent à la pré- paration d'une boisson alcoolique, le poiré. Avant la maturité, ils sont très acerbes et riches en tanin. Les habitants des cités la- custres de la Suisse recueillaient déjà les fruits, probablement encore sauvages, du poirier commun, et ce fait bien constaté est la plus forte preuve de l'indigénat européen de l'espèce. Suivant la plupart des bota- nistes, nos différentes poires à couteau ne seraient que de simples variétés du poirier commun. Le poirier est un bel arbre dont la hauteur peut atteindre jusqu'à 10 ou 12 mè- tres. Il jouit d'une très grande longévité. Son bois, l'un de nos meilleurs bois indigènes,est lourd, d'un grain fin et uni et susceptible du plus beau poli. On en confectionnedes équer- res, des règles et d'autres instruments analo- gues qui exigent beaucoup de précision. On emploie fréquemment le bois de poirier pour des ouvrages de tour, de menuiserie, d'ébé- nisterie et de marqueterie. Autrefois, on s'en servait pour la fabrication d'instruments à vent. Le bois du poirier est d'une couleur rougeâtre; il prend aisément la teinture en noir, et quand il a subi cette préparation, il ressemble tellement à l'ébène, qu'il est fort difficile de l'en distinguer. Le bois du poirier constitue un excellent bois de chauffage, qui dégage en brûlant beaucoup de chaleur et de flamme. Enfin, il fournit un charbon de bonne qualité. Le poirier est peu délicat sur le choix du sol; il se plaît de préférence dans les terres sèches et un peu pierreuses. Il redoute les grandes chaleurs et l'excès d'humidité. On se procure les nombreuses variétés de poiriers qui existent en les gref- fant, soit sur franc, soit sur cognassier, soit même sur sorbier. POIS (1. pisum), sm. Genre de plantes di- cotylédones de la famille des Légumiueuses- Papilionacées et qui est le genre pisum des botanistes. Les pois sont des plantes an- nuelles, il tiges grimpan- paripinnées, à deux ou trois paires de folioles, et dont l'extrémité libre de la nervure médiane est terminée par une lon- gue vrille, habituellement rameuse. Des stipules très amples, presque or- biculaires, entourent la base du pétiole. Les fleurs des pois, blanches ou rougeâtres, sont dispo- sées en grappes axillai- res, dont chacune ne se compose, en général, que d'un petit nombre de Heurs.Ces fleurs sont hermaphrodites, irrégu- lières, et présentent superficiellementl'appa- rence d'un papillon prêt à prendre son vol. Cette Heur se composed'un calice campanulé à cinq divisions,dont les deux supérieures sont POIS CULTIVÉ (Fleur.) plus amples; d'une corolle fort irréeulièrede cinq pétales, qui ont reçu des noms parti- culiers. Le jrflale supérieur, dressé comme un voile au-dessus de la fleur, porte le nom (^étendard. Les deux pétales latéraux se nomment les ailes, et les deux pétales in fé- rieurs, un peu soudés ensemble,constituent la caî-ène. A l'inté- rieur de cette corolle irrégulière, ou, comme on dit encore, zygo- morphe, se voient dix étammes diadelphes. A l'exception de la su- périeure, les autres sont soudées ensem- ble par la pnrtie in- férieure de lcur filet et constituent une sortedegouttière dans laquelle est logé le pistil. Celui-ci se POIS l'RINCE, ALBERT compose d'un ovaire qui deviendra plus tard une cosse de pois, d'un style triangu- laire, canaliculé en dessous et terminé par un stigmate velu. Le fruit a une seule loge qui porte les noms de gousse ou de légume. Il est oblong, aplati, et contient plusieurs graines plus ou moins globuleuses désignées sous le nom de pois et qui servent pour la nourriture de l'homme et des animaux do- mestiques. Les deux espèces de pois qui intéressent surtout les cultivateurs sont 1° Le pois cultivé (pisum sativum), dit en- core petite pois, pois vertu. C'est une plaute annuelle produisant des tiges glabres et glauques de 8 à décimètres de hauteur. Les stipules qui garnissent les feuilles sont plus grandes que les folioles de ces der- nières. Cette espèce a des fleurs blanches et des graines globuleuses non tachées. On POIS PRINCE ALBERT (Fruit.) mange ces graines à l'état traits sous le nom de pois verts; on les consomme aussi à l'état sec. Elles sont éminemment nourrissantes, étant riches en amidon et en légumine mais, lorsqu'elles sont sèches, il est bon de ne les manger qu'en purée, parce que leurs enveloppes sont dures, épaisses et mdi- gestes. On rend aux pois secs les qualités que possé- daient les graines fraîches en les humectant et en leur faisant subir un commence- ment de germination. Dans cet état, ils sont beaucoup plus sucrés et plus tendres. Les gousses vertes des pois constituent un bon aliment pour les lapins et les vaches. Les tiges de la plante, vertes ou sèches, avec leurs feuilles, sont un bon fourrage, particulière- ment recherché des moutons. On cultive le pois dans tous les jardins potagers. Il en existe plusieurs variétés que l'on peut rap- porter à deux sections celle des pois il écosser, dont on ne mange que les graines, et celle des pois-manr/e-tout, dont on mange la cosse et les graines. A la première de ces sections appartiennent le pois de Marhj, tardif, à cosses très grosses et à grains ronds; le pois de Clama1't ou pois carré; le pois gros vert ou normand, qui a des tiges très élevées et qui est facilement reconnaissable à lacouleur vert foncé de ses graines; le pois ridé ou de Knight, introduit eu France par Vilmorin, et qui l'emporte sur toutes les autres variétés par la qualité sucrée et moelleuse de ses grains, qui sont gros, ridés, carrés et en grand nombre dans une même cosse; le pois Michaux ou hâtif de Hollande, dont les tiges sont peu élevées et les grains très pe- tits. On croit que le pois cultivée est origi- naire de l'Asie occidentale. 2o Le pois des champs (pisum arvense), appelé encore pois gris, pois de pigeon, pois-agneau, pisaille ou bisaille. Il est beaucoupplus petit dans toutes ses parties que le pois cultivé. On le recon- naît à ses fleurs d'un rose violacé, ainsi qu'à ses graines moins rondes et tachetées de brun. Il est spécialement consacré à la nour-