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PIQUET — PISCINE. 1003


de la persévérance. || Se piquer au jeu, s’opiniâtrer à jouer, à faire une chose difficile. || Être attaqué par les insectes, les moisissures : Cette étoffe se pique. || Devenir aigre : Ce vin se pique. Dér. Pique, piqué, piquant, piquante, picage, piquette, piqueur, piqueuse, piqûre, picoter. Même famille : piquet 1, piqueté, piquier. Comp. Pique-assiette, dépiquer 1, dépiquage, pique-bœuf, repiquer, repiquage.

1. PIQUET (dm. de paique), sm. Petit pieu. || Fort pieu auquel ou attache les chevaux. || Détachement de cavaliers ou de fantassins prêts à marcher au premier signal. || Punition qu’on infligeait aux militaires et qui consistait à rester debout un pied sur un piquet. || Punition analogue infligée aux écoliers.

2. PIQUET (dm. de pique), sm. Jeu très usité qui se joue avec trente-deux cartes.

PIQUETÉ, ÉE (piquer) adj. Marque de petites piqûres, de petites taches.

PIQUETTE (piquer), sf. Boisson faite de marc de raisin et d’eau. || Mauvais vin.

PIQUEUR (piquer), sm. Valet de chasse à cheval que direige une meute. || Sorte de courrier précedant la voiture d’un grand seigneur. || Surveillant des ouvriers en bâtiment. || Employé des ponts et chaussêes que est l’auxiliaire des conducteurs.

PIQUEUR, EUSE (piquer), s. Ouvrier, ouvrière que fait les coutures des chaussures en cuir.

PIQUIER (pique), sm. Soldat armé d’une pique.

PIQÛRE (piquer), sf. Petite blessure causée par l’introduction d’un corps aigu dans les chairs. (V. Abeille, Guêpe, Vipère.) || Trou fait dans le bois, les fruits, les étoffes, etc., par certains insectes. || Rangée de points et d’arrière-points de couture faits symétriquement pour maintenir en contact deux étoiles superposées ou pour servir d’ornement : La piqûre d’un couvre-pied.

PIRATE (1. pirata du g. iteipâv, entreprendre), snz. Brigand qui, contre le droit des gens, court les mers pour piller les navires. Il Corsaire barbaresque. Fig. Celui qui s’enrichit en dépouillant autrui. Dér. Pirater, piraterie. PIRATER (piraté), vi. Exercer la piraterie. ° PIRATERIE (pirate), sf. Métier, action de pirate. Fig. Exaction commise par un fonctionnaire. PIRE (1. pejo,’), adj. comp. 2 g. Plus mauvais, plus nuisible Le remède est pire que le mat. il Le pire, la pire, les pires, superlatif le plus mauvais, le plus nuisible dros défauts sont nos pires ezzuemis. Le pire, sm. Ce qu’il y a de plus mauvais, de plus nuisible Voici le pire de l’affaire. Gr. C’est une faute grossière de dire plus pire, pire étant à lui seul un comparatif. Même famille Pis, péjoratif. Conip. PIRÉE(LE), port d’Athènes, il 8 kilomètres au S. de cette ville, à laquelle il était réuni dans l’antiquité par deux longs murs.

  • PIRIFORME (1. pirum, poire-f forme),

Qui a la forme d’une poire PllUTlIOiiS, fils d’Ixion et roi des Lapithes, ami de Thésée, avec lequel il descendit aux enfers pour enlever Proserpinc. PIRKA, 11GS0 liai) !, ville du royaume de Saxe, sur l’Elbe. PIROGUE (m. caraïbe), Canot fait d’un tronc d’arbre creusé ou d’écorces cousucs, souvent recouvertes d’une peau d’animal. PIROV (Alexis) (1689-n73), poète dramatique français, né i Dijon, auteur de la PIROUETTE(x), sf. Toton. Il Tour entier qu’une personne fait faire à son corps en se tenant sur la pointe d’un seul pied. Dér. Pirouetter. PIROUETTER (pirouette), vi. Faire une ou plusieurs pirouettes. PIS (1. pejus), adv. comp. Plus mal Gaire pis que de coutume. Adj. Qui pis est, ce qu’il y a de plus fâcheux. Sm. Ce qu’il y a de pire Le pis que nous puissions craindre. — Le pis aller, sm. Le pis qui puisse arriver. Il Le parti le moins avantageux. DE mal en pis, de PIS EN PIS, loc. adu. De plus mal en plus mal.-Gr. Même famille : Pire, etc. PINS (1. peclus, poitrine), sm. La mamelle d’une vache, d’une brebis, etc.

  • PISAILLE (1. pisum + sfx. péjoratif

aillé) sf. Le pois des champs (pisum aroense), appelé encore pois de pigeon, pois carré. Cette plante, dont la tige flexueuse et grimpante porte des feuilles à vrilles rameuses et a une ou deux paires de folioles, produit des fleurs dont la corolle est bleuâtre avec des ailes d’un pourpre foncé. La gousse, comprimée, renferme des graines presque cubiques, d’un gris verdâtre et marbrées de brun clair. C’est une plante de grande culture que l’on sème en lignes ou à la volée, et qui s’accommode de champs assez médiocres. Fauchée vers l’époque de la maturité des graines, elle constitue un fourrage vert excellent pour toute espèce de bétail, principalement pour les chevaux. Les graines sont trop âcres au goût pour que les hommes puissent s’en nourrir.

  • PISAN, ANNE (Pise 2), adj. et s. Qui est

de Pise. il Qui habite cette ville. PISCICULTURE(1. piscis, poisson + cullitre ; mot créé par le baron de Rivière), sf. L’art de faire naîtra des poissons et d’en peupler les eaux douces. Cet art est pratiqué en Chine depuis une très haute antiquité mais il n’en a point été de même en Europe, où les premiers essais de pisciculture ne datent que du xvme siècle, de l’année 1763. Ils sont dus au lieutenant Jacobi, de Lippe-Detmold, qui le premier réussit à opérer la fécondation artificielle du saumon et de la truite dans une exploitation établie aux environs de Noterlem, dans le Hanovre. En 1844 deux paysans de la Bresse, commune de l’arrondissement de Remiremont (Vosges), Joseph Rémy et Antoine Géhin, pratiquèrent la fécondation artificielle de la truite, et en 1848 M. de Quatrefages signalait au monde savant le procédé qui, dans sa pensée, devait assurer le repeuplement de nos cours d’eau et de nos étangs. Dès 1853 un professeur du Collège de France, 1.Coste, publiait un petit ouvrage intitulé Instructions pratiques sur la pisciculture, et dès lors il fut possible à tout le monde de faire éclore des cents de truite et de saumon en recourant au procédé de la fécondationartificielle. Au moment où les truites s’apprêtent à frayer, dans un grand vase cylindrique à fond plat, on verse quelques litres d’eau bien claire ; puis, saisissant de la main gauche une femelle de truite, on la tient verticalement et la tête en haut au-dessus du vase. On lui frotte doucement le ventre de haut en bas avec la main droite, et si le moment de la ponte est arrivé, cette légère pression suffit à faire sortir de son corps les œufs qui viennent former une mince couche sur le fond du vase. Aussitôton prend un mâle sur lequel on opère de même pour faire sortir la laitance. Celle-ci se mêle à l’eau du vase, qui devient légèrement trouble. Alors on agite le mélange, et après un quart d’heure environ de repos, la fécondation du frai est accomplie. Il reste produire l’éclosion des œufs. A cet effet on les dépose en couches minces et uniformes dans l’appareil incubateur inventé par M. Coste. Cet appareil consiste en une série d’auges disposées en gradins comme les marches d’un escalier, et dans lesquelles des robinets amènent un courant d’eau continu. Au bout d’un certain temps on voit à travers la coque de chaque œuf apparaitre les yeux de l’embryon sous la forme de deux points noirs. Bientôt le jeune poisson sort de la pellicule de l’œuf, et tant qu’il conserve sa vésicule ombilicale on peut le laisser dans l’eau des auges d’incubation sans lui donner-de nourriture. Ensuite on porte l’alevin dans le cours d’eau qu’il s’agit d’empoissonner. S’il y trouve une nourriture suffisante, et que l’eau soit à une température convenable, il y aura chance pour que le jeune animal s’y développe, Malheureusement la plupart de nos cours d’eau, curés avec soin, débarrassés de toutes les plantes aquatiques, privés des petits mollusques et des crustacés dont les poissons s’alimentent, ne peuvent fournir à la nourriture des poissons. Ensuite l’infection d’un grand nombre de nos cours d’eau par les résidus des fabriques empêche toute vie animale de s’y développer. La difficulté n’est point de multiplier les poissons dans nos eaux, mais de les y faire vivre. C’est là un problème qui est loin d’étre complètement résolu. Quelquefois, au lieu de pratiquer la fécondation artificielle, on établit dans des endroits convenables de nos étangs et de nos rivières’ce que l’on nomme des frayères artificielles. Ce sont des cadres en bois que l’on a eu soin de recouvrir de plantes aquatiques, de brins de bruyères, et que l’on enfonce dans l’eau quelques semaines avant l’époque du frai. Les poissons viennent y déposer leurs œufs. Après la ponte, on en détache les herbes et la bruyère avec précaution, et on les porte ; couverts d’œufs fécondés, dans une eau où ils pourront éclore.

  • PISCIFORME (1. piscis, poisson +

forme), adj. 2’g. Qui a la forme d’un poisson. PISCINE (1. piscina de piscis, poisson) ; sf. Vivier où les Romains nourrissaient du poisson. Il Piscine probatique, bassin plein d’eau, contigu au parvis du temple de Jérusalem, et dans lequel on lavait les animaux destinés au sacrifice. Il Dans les thermes romains, grand bassin rempli d’eau froide et dans lequel on pouvait nager. Fig. Moyen de purification. Il La piscine sacrée, les fonts baptismaux d’une église. Il Dans les églises du moyen âge, sorte de petit évier où l’on jetait l’eau avec laquelle le prêtre s’était lavé les mainsaprès la communion. Dans le chœur des églises paroissiales, ainsi que dans les chapelles des églises cathédrales1 et conventuelles, la piscine était placée auprès de l’autel, [du côté de l’épître. Vers la fin du xii° siècle, elle PISCINE DE I..V CATHÉDRALH DE SÉES FIN DU Xllia SIECLE consistait en une cuvette de pierre accolée à l’un des piliers du sanctuaire ou supportée par un faisceau de colonnettesdont l’axe vertical était creusé en un tube par lequel les eaux se perdaient dans les fondations de l’édifice. Plus tard, les piscines furent munies de gargouilles destinées à rejeter à l’extérieur les eaux des ablutions. Au xm » siècle, les piscines prirent plus d’importance, et furent faites en forme de niches pratiquées dans. les parois des chœurs ou des chapelles.En mêmetemps, la cuvette simple primitive fut remplacée par deux cuvettes jumelles installées dans une niche double, dont les deux moitiés étaient séparées par un’petit pilier. Les niches étaient souvent abritées sous les arcatures garnissant le rez-de-chausséedu sanctuaire. On voit de belles piscines ainsi composées dans les chapelles de la cathédrale d’Amiens élevées en 1240. A la SainteClmpellc du Palais, à Paris, il existe également, la gauche du maître-autel, une fort belle piscine à double cuvette, avec crédence au-dessus, divisée en quatre compartiments. Dans les chapelles des smc et xive siècles de la cathédrale de— Paris, les piscines sont d’une grande simplicité, et consistent en une petite niche lobée portée sur deux colonnettes engagées. Le xrv° siècle construisit des piscines très délicates et riches de sculptures, contenant deux cuvettes séparées par une pilette centrale et surmontées de dais refouillés. Les piscines devinrent rares au xv° siècle, probablement depuis que le prêtre buvait les ablutions. Mais on ne les munit alors que d’une seule cuvette. On voit une jolie piscine de cette époque dans l’une des chapelles latérales de l’église de Semur-enAuxois. Elle consiste en une cuvette unique ;