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GARÇONNET - GARD.

Il

(larçon de recette, employé qui fait les recouvremoiUs d’une maison de banque, de comiiieiTe.

Dér, Garçonnet, garçonnière.

Même famille que Gars.

(iAHÇONNKT (dm.de ( ;«)j ;on),«m.Petit gaiTon : (e .’<l un joli garçonnet. (JAUgONMÈIlK {(jurçun), sf. Petite fille qui fait société avec les garçons : Celte pelite fille est une vraie ijarçônniére.

AdJ.

Voire fille e.il Irnp r/arçonniére. GAltU ou (JAIIDON (1. Vardo), 137 kilom., rivière torrentielle de France qui est un allluent de droite du Rhône et qui a donné son nom à un département français. Elle so forme auS. - O . de Vézenobres par la réunion de deux autres torrents qui ont leur source dans la Lozère et que l’on nomme le Gardon d’Aitduze et le Cardon d’Alais, d’ajirès les deux villes qu’ils arrosent. Un peu en aval du confluent de ces deux cours d’eau, le Gard traverse la belle plaine do la Gardonnenque, passe à Dions, à Sainte-Anastasie, puis s’engage dans des défilés où il perd souvent une grande partie de ses eaux, pénètre ensuite une seconde fois dans de nouvelles gorges, celles de CoUias, aussi sauvages que les premières, reçoit l’Alzon. passe sous le fameux pont dii Gard, à Remoulins, à Montfrin et se jette dans le Rbône à Comps, en amont de Beaucaire. Le Gard ou Gardon est sujet à des crues subites qui couvrent de cailloux les alluvions de ses rives.

GARD (pont du), magnifique

aqueduc construit au-dessus du Ga rd par les Romains pour amener à Nimes l’eau de la source d’Eure située au bas de la ville d’Uzès. Ce monument se com-

pose de deux étages de grands

arcs et d’un troisième étage

formé d’arcs beaucoup plus petits qui supportent le canal.

Le premier étage, long de 166

mètres et haut de 20TM, 60, compte six arcs sous l’avant-dernier desquels coule ordinairement la

rivière. Le second étage est

formé de onze arcades et est

long de 266m,60

le troisième et

dernier étage n’a que 8 mètres de hauteur sur ime lonfjueur de 273’niètres. Il est percé de trente-cinq arcades beaucoup plus petites que celles des étages inférieurs. Lecanalqui le surmonte est revêtu inférieuroment d’une couche de ciment, et il a pour fond un blocage consistant en un mélange de petites pierres, de chaux et de gravier. Le pont du Gard a été construit en grand appareil : toutes les pierres sont à joints secs. Elles offrent un bossage sur leur parement et une ciselure au joint ; elles sont alternativement disposées en carreaux et en boutisses. L’aqueduc n’est pas tout à fait rectiligne : il décrit une légère courbe qui ajoute encore à sa grâce m.ajestueuse. GARD (défaut, du), 5836 kilom. carrés, 413629 hab. ^V. carte p. 787 .) Département du S. de la France, traversé par le 44= degré de latitude et 2" de longitude E., formé en 1790 de la portion du bas Languedoc, qui comprenait les diocèses d’Uzès, d’Alais et de Nimes. Il est resserré entre les Cévennes àl’O.et auN., leRhôneàl’E. etlaMéditerranée au S. Ses limites sont : au N., les départements de la Lozère et de l’Ardèche ; à l’E., le Rhône qui le sépare des déiiartcments du Vaucluse et des Bouchesdii-Rhône ; au S., la Méditerranée et le département de l’Hérault ; à l’O., celui de

l’Aveyron. La partie la plus élevée du dé- ])artement du Gard appartient à, la chaîne des Cévennes, et ses points culminants sont constitués par des roches granitiques. Les principaux sont : à l’O. les monts de Lent/las (1440 mètres), les monts de l’Espérou (1422 mètres) entre les sources de la Dourbie et l’Hérault, les monls de Souquet entre la Dourbie et son affluent le Trévezel, VAiqoual dont un sommet, l’Ilort-Dieu (Jardin de Dieu), s’élève à 1567 mètres. Sur la r. g . de l’Hérault naissant, les Cévennes se continuent par le Liron. déjà un peu plus bas, puisque ses hauteurs dominantes n’ont environ que 1 000 mètres d’altitude. Puis vient la région des Cévennes comprise entre les deux Gardons (monts de Saint-Jean, d’Anduze, d’Alais), généralement moins élevée que le Liron ; mais la chaîne se relève plus au N., vers Genolhac, pour atteindre 1 508 mètres a.ipuy de Costelades.

Depuis les cau.sses de l’Aveyron et de la Lozère jusqu’à la pointe N. du département du Gara,cette série de montagnes cevennaises forme la limite S. et S.- E. du cap avancé que projette de ce côté le Plateau central. A partir de cette crête, le sol s’abaisse de plus en Fins vers le Rhône et la Méditerranée ; mais inclinaison est graduelle et les Cévennes émettent de nombreux contreforts entre les cours d’eau torrentielsauxquels elles donnent naissance. Peu à peu ces contreforts perdent le caractère de montagnes pour devenir de simples collines, et le dernier sommet le plus considérable, le Guidon du lloutjttet, entre les bassins de la Cèze et du (iard, n’a plus que l’altitude de 681 mètres. 11 est déjà en pays de plateau et dans la seconde zone agricole du département. La première de ces zones, en plein dans les Cévennes, est la région des châtaigniers, des prairies et des mûriers. La seconde zone, celle des collines, voit finir les châtaigniers, dominer les miiricrs et commencer la vi’.'ne. Elle se termine PONT DU SARD

au S. par les collines calcaires connues sous le nom de Garrigues qui s’étendent du N.-E . au S. - O . au-dessus de Nîmes et se relient avec la Vaunage, située entre le Vistre et le Vidourle, naguère riche vignoble habité surtout par des protestants. La troisième zone est celle de la plaine et des marais ; elle est comprise entre le Rhône et la ligne du chemin de fer de Remoulins à Montpellier par Nîmes et Lunel : c’est la région ae la vigne et des céréales qui se sont substituées en grande partie aux ceps depuis l’invasion du phylloxéra.

Ainsi que nous l’avons déjà dit, la ligne de faîte des Cévennes est constituée par des roches granitiques ; mais sitôt qu’on la quitte pour descendre vers le Rhône et la Méditerranée, on rencontre le terrain houillcr des environs de Bessèges, de la Grand’Combe et d’Alais, ceint d’une bande jurassique dont la limite orientale est marquée par une ligne qui passerait par Saint-Ambroix, Alais, Anduze et Saint-Hippolyte. Au-dessous de cette ligne, le reste du département, jusqu’à la plaine, ne présente à la surface que des lamoeaux de craie inférieure et de terrain miocène, enchevêtrés les uns dans les autres d’une façon fort irrégulière. La plaine et les marais sont des alluvions analogues au delta du Rhône, quoique se trouvant à l’O. de ce delta.

Le Rhône excepté, tous les cours d’eau du département du Gard n’ont aucune importance et ne deviennent navigables qu’à quelques kilomètres au-dessus de leur confluent ou de leur embouchure. Dans l’étendue du département, le Rhône arrose Pont-Saint-Esprit, côtoie les gracieuses collines de la Dent de Marcoule, passe à Roquemaure, à Villeneuve-lès-Avignon, à Aramon, à Beaucaire et, en amont d’Arles, se partage en deux branches : le grand Rhône, à l’E., appartenant au département des Bouches -du-Rbône, et h ; petit lihdne, à 10., servant de limite au Gard. Le lit du fleuve est parsemé d’îles dont quelques-unes sont assez iraportant ( !S. Les principaux aflluents du Rhône dans le département du Gard, sont : 1» ’Ardèclie, qui n’y pénètre point, mais lui sert de limite sur une étendue de 17 kilomètres ; 2° la Cèze, qui a sa source dans la Lozère et passe à Bessèges, Saint-Ambroix, forme la cascade du Sautadet et tombe dans le Rhône en aval de Codolet, en face de l’ile de la Piboulette ; son jirineipal aflluenl est la Tave ; 3» le Gard ou Gardon, dont le cours a été décrit dans un article spécial. On sait qu’il est formé par la réunion du Gardon d’Alais et du Gardon d’Anduze grossi du Gardon de Mialet. L’allluent principal du Gard e.st l’Alzon. qui sort de la fontaine d’Eure (V. Porit-du-Gard) et fait marcher plus de 20 usines. Les principaux fleuves côtiers qui arrosent le (féparteinent sont : 1" le Vistre, qui coule dans la plaine, au pied des Garrigues et des collines de la Vaunage, et a été transformé, dans son cours inférieur, en un canal qui aboutit à Aiguesmortes ; 2" le Virdoule (100 kilom.), qni descend du Liron, baigne Saint-Hippolyte, Sauve, Quissac, .Sommières, puis sépare le département du Gard de celui de l’Hérault et vient finir dans l’étang du Repausset ; 3» l’Hérault, qui a sa source dans l’Aigoual et n’a qu’une trentaine de kilomètres dans le Gard. Il y reçoit l’^ne qui passe au Vigan, et la Vis qui arrose Alzon, suit sensiblement la ligne de démarcation entre les départements

de l’Hérault et du Gard et finit dans l’Hérault près de Ganges. La pointe N.-O . du département du Gard donne naissance à la

Itourhie qui, étant un aflluent du Tarn, va verser ses eaux dans l’océan Atlantique. La Dourbie reçoit le Trévezel grossi du

torrent du Bramahiau célèbre

par les cavernes de ses rives, et passe à Trêves avant de sortir du département.

Le département du Gard n’a

que 20 kilom. de côtes sur la

Méditerranée. Le littoral a la forme d’un S dont la concavité appartient au golfe d’Aiguesmortes, et dont la convexité est marquée par la pointe de VEspiguelte ou Terre-Neuve que surmonte un phare. Un bourrelet de dunes entoure le rivage et le sépare des étangs du Repausset et du Repau. Au N. de ces étangs, nouveau cordon de dunes, puis encore des étangs : l’étang de la Ville touchant à Aiguesmortes, l’étang du Roi contigu au précédent, et enfin l’étang de Caïtives. Une troisième rangée de dunes sépare ce dernier de l’étang de Leyran ; plus avant dans la plaine on trouve les dunes qui portent la forêt de pins dite laSylve Godesque, et au delà, en avançant vers Saint-Gilles, sont les grands marais du Crey et de la Fosse entre lesquels est enclavé l’étang de Scamandre. De nombreux marais salants bordent ces étangs. Tout ce terrain aqueux est sillonné de canaux qui sont : le grand canal de Beaucaireà Aiguesmortes, le canal maritime d’Aiguesmortes à la Méditerranée, ou canal de la Roubine, le canal de Sylvcréal, le canal du Bourgidou qui, par le précédent, fait communiquer le petit Rhône avec Aiguesmortes, le canal de la Radelle joignant le Vistre canalisé avec le canal de Lunel qui aboutit au canal des Étangs. Le département du Gard est l’un des plus riches de la France au point de vue mineralogique. Par ses mines de houille du bassin d’Alais exploitées principalement aux environs de Bessèges et de la Grand’Combe, il occupe en France le troisième rang et n’est dépassé que par les bassins de Valenciennes et de la Loire. Il renferme vingt concessions exploitées et s’étend sur une surface de près de 700 kilom. carrés. Les gites de ligniie sont aussi très imiwrtants et on commence à tirer parti de ceux de bitume. Dans l’arrondissement d’Alais, on n’exploite pas moins de onze gisements de minerais de fer, oxydes ou sulfures,g ue l’on convertit en acier.