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984 HOMME. qui se préoccupe uniquement do gagner de 1 argent, n'importe par quel moyen. — Fig. Homme de paille, celui qui ne présente au- cune garantie au j)0int de vue du car.ictère, de la capacité ou de la fortune, et par exten- sion, individu qui, ne possédant rien, con- tr.acte pour le compte d'un autre, par délé- gation de celui-ci, dans le l)ut de le soustraire a toute responsabilité. || Homme de sac cl de corde, un mauvais garnement, un filou, un scélérat capable de commettre tous les cri- mes. Il Homme de pied, un soldat d'infante- rie. Il Homme de cheval, un soldat de cava- lerie. Il C'est un bon homme de cheval, un bel homme de cheval, un homme qui monte bien à clieval, qui dirige son cheval habile- ment et avec grâce. || Autrefois, homme d'armes, guerrier à cheval et armé de toutes pièces. Il Autrefois, homme de chambre, do- mestique que l'on appelle aujourd'hui un va- let de chambre. | 1 Homme de Dieu, homme inspiré par Dieu, qui a des révélations; pro- phète. Il Homme de péché, pécheur. || Homme suivi de la préposition de et d'un nom pré- cédé de l'article signifie : homme qui est à la disposition de, dévoué à, propre à, qui fait partie de : // est l'homme de celte coterie. Le f/arde champiire est l'homme du maire. (P.-L. Courier.) || Homme du jour, homme à la modo. || Homme du temps passé, homme qui a gardé et qui pratique les manières et les mœurs anciennes. || Homme du monde, homme qui vit dans le grand monde, qui est très répandu dans la belle société, le monde élégant. — Homme du monde s'oppose quelquefois à savant, à artiste, etc., parce que ces professions imposent une vie d'iso- lement et de travail. || Homme suivi de la préposition à et d'un infinitif signifie : qui est capable de faire l'action exprimée par cet infinitif : C'est un hoinme à prendre les résolutions les plus extrêmes, un homme à ne rien ménager. Homme suivi de la pré- position à et d'un nom a le sens de : qui con- sent à, qui s'accommode de : C'est un homme à transactions.

C'est un homme à tout, c'est 

un homme qui peut exécuter toutes sortes de travaux, rendre des services de toute na- ture. Il Homme précédé d'un adjectif posses- sif signifie : un homme propre et convenable à ce que l'on veut, un homme dont on a be- soin, un homme tel qu'il en faut un : Si vous pensez ainsi, vous êtes mon homme. Je suis votre homme, ia me mets à votre disposition, vous pouvez compter sur moi. || T";* as trouvé ton homme, tu as trouvé quelqu'un qui t'é- tait supérieur, qui est venu à bout de toi. || Homme également précédé d'un adjectif pos- sessif désigne quelquefois l'homme dont il est question dans la conversation : Je lâchai de retrouver ce donneur d'avis, mais mon homme s'était éclipse. Homme précédé de l'adjectif possessif s'emploie encore pour désigner celui qui est traité d'une certaine façon par quelqu'un ou qui subit l'effet d'une certaine cause : Ce duelliste tue infaillible- ment son homme. Le choléra emporte son homme en quelques heures. || Un homme à, qui est digne d'être traité de telle ou telle sorte : C'est un homme à pendre. C'est un homme à couronner. || Homme qui, celui qui a l'aptitude pour : On le vit ar/ir en homme qui savait son métier. |j Homme des bois, nom par lequel on désigne l'orang-outan ou quelque autre des grands singes anthro- pomorphes. Il L'homme rouge, être surnatu- rel qui, suivant les croyances superstitieuses des habitants de la Bretagne, hante le litto- ral et précipite dans la mer les individus qu'il y rencontre. || Le petit homme rouge, être surnaturel qui, suivant une tradition des Parisiens, apparaissait aux Tuileries pour annoncer aux habitants de ce palais l'approche d'une catastrophe dont ils étaient menacés. — Prov. Il y a grande différence d'homme à ho.vi.ie. Face d'homme porte VERTU, en toute affaire la présence de l'inté- ressé est fort utile. |i Jamais cheval ni méchant HOMME n'amenda POUR ALLER À RoME, OU Ue Se corrige pas de ses défauts en voyageant. || Il DOIT À Dieu et aux hommes, il a "beaucoup de dettes et de créanciers. || L'homme propose "f.t Dieu dispose, on fait beaucoup de projets, mais l'accomplissement de ces projets' dé- pend de la volonté de Dieu. || 'Tant vaut l'hom.me, tant vaut la terre, une terre rap- porte en proportion de la capacité de celui qui la fait valoir, et, en général, chacun réus- sit dans son état en proportion de sa capa- cité personnelle. || Bonhomme, garde ta vache, prends garde que l'on ne te trompe. L'homme, uniquement envisagé au point de vue de l'histoire naturelle, .appartient à l'ordre des Primates dont il forme la pre- mière famille, celle des Hominiens. Un ca- ractère bien tranché sépare cette famille de la suivante, la famille des Simiens. Ce ca- r.'ictère, c'est l'adaptation de l'organisme à l'attitude verticale et à la marche bipède. Tous les autres caractères sont subordonnés à celui-là. Dans ce nombre sont les ditïé- rences que l'on signale entre le squelette de la tête de l'homme et celui de la tète des animaux. Les plus essentielles sont : I» le grand volume du crâne humain qui est en moyenne de 1 .ïOO centimètres cubes et ne des- cend jamais, dans l'état normal , au-dessous de 1 100 centimètres cubes; 20 la situation des condyles occipitaux, très rapprochés du mi- lieu de la base du crâne; 3° la grande ou- verture de l'angle facial compris entre un maximum de 72» et un minimum de 56"; 4» la valeur presque toujours négative de l'angle orbito-occipital qui est positif chez les animaux ; 5° l'absence des crêtes s.agit- tales et occipitales. Les caractères de diffé- renciation se poursuivent dans l'agencement de la colonne vertébrale.iCelle-ci se compose, chez l'homme, de 7 vertèbres cervicales, 12 vertèbres dorsales, 5 vertèbres lombaires, 5 ou 6 vertèbres sacrées et 4 ou 5 vertèbres coccygiennes. Elle présente dans sa direc- tion trois courbures qui ne se succèdent point comme chez les mammifères quadru- pèdes. Ce sont : 1" une courbure cervicale ou du cou ayant sa convexité tournée en avant; 2° une concavité dorsale opposée à la convexité correspondante des quadru- pèdes et tournée en avant ; 3» une convexité lombaire tournée aussi en avant. Ces trois courbures ont pour effet de ramener la ver- ticale passant par le centre de gravité de tout le corps dans l'intérieur de la base de sustentation dessinée par le bassin. Les apo- physes épineuses qu'on remarque à la partie fostérieure des vertèbres ont aussi chez homme une direction spéciale commandée par son attitude verticale : au cou, elles ne sont que faiblement inclinées vers le bas ; dans la région du dos, cette inclinaison de- vient très forte ; mais dans la région des reins, les apophyses s'écartent latéralement jusqu'à devenir perpendiculaires à l'axe de la colonne vertébrale. Celle-ci se ter- mine par le sacrum, généralement com- posé de cinq vertèbres dont les trois supé- rieures constituent ce que Broca a appelé le sacrum nécessaire. Le coccyx comprend ordinairement quatre pièces ensevelies sous les téguments du tronc par une exi- gence de l'attitude bipède qui fait qu'il ne peut y avoir chez l'homme de queue appa- rente ; mais il y a un rudiment de queue constitué par deux segments dont le pre- mier consiste en deux ou trois vraies vertè- bres soudées avec le sacrum et dont le se- cond se compose uniquement de fausses ver- tèbres atrophiées. Le sternum est en rap- port avec le développement considérable que présente la poitrine dans le sens de la largeur. C'est un os large, épais et aplati, composé de cinq pièces primitivement indé- pendantes, mais dont les quatre intérieures se fusionnent plus tard pour former le corps de l'os. Par une conséquence nécessaire delà station verticale, le bassin est, chez l'homme, plus développé en largeur qu'en longueur. Mais où les conséquences de l'adaptation de l'organisme à l'altitude bipède éclatent d'une manière remarquable, c'est dans l'opposi- tion, dans la ditiéreneiation qui existe entre les membres pectoraux ou antérieurs et les membres abdominaux ou inférieurs, l'extré- mité de ces derniers ou pied devant uni- quement servir à la station et à la marche, tandis que l'extrémité des premiers ou main doit être l'instrument du toucher, de la préhension et du travail et ne jamais servir a la marche comme chez les mammifères quadrupèdes. Aussi, voyons-nous le membre inférieur présenter l'organisation suivante : 1° A partir du point de jonction du tarse avec la jambe, le segment terminal du sque- lette, c'est-à -dire le pied, se détache de laxe de celle-ci pour devenir horizontal et se diriger d'arrière en avant. 2° Dans le troi- sième segment du membre inférieur désigné sous le nom vulgaire de jambe, le .squelette se compose de deux os, le tibia et le péroné, qui sont solidement fixés ensemble par leurs extrémités et ne peuvent tourner l'un autour de l'autre comme le font les os correspon- dants du membre supérieur. 3» Enfin, à l'endroit oii le membre inférieur s'attache au tronc, l'articulation de la hanche permet des mouvements très étendus d'avant en .arrière et d'arrière en avant, c'est-à -dire dans le sens de la marche, et cette même articulation ne laisse exécuter que des mouvements presque nuls dans tous les autres sens. Le membre thoracique de l'homme n'est pas moins merveilleusement adapté à ses fins que le membre abdominal, un sait que ce mem- bre se compose de l'épaule, du bras, de l'avant-bras, du poignet et de la main. Or il suffira de remarquer : i» qu'il se termine par la main, qui se prête si bien à tous les travaux ; 2° que l'articulation su- périeure ou de l'épaule est très mobile dans tous les sens et qu'elle favorise les mouve- ments les plus variés du bras, tels que ceux d'abduction, de rotation et de circumduc- tion ; 30 qu'à l'avant-bras le segment du squelette présente deux os disposes parallè- lement, le radius et le cubitus, et que le radius peut exécuter autour du cubitus des mouvements de rotation dont l'amplitude atteint 180°. C'est grâce à eux que l'homme peut porter la paume de la main en avant dans la supination ou la porter en arrière dans la. pronation ; 4" qu'enfin, dans l'attitude naturelle, l'axe de la main forme le prolon- gement de l'axe de l'avant-bras. En résumé, mobilité extrême de tous les segments du membre supérieur, tel est le caractère domi- nant de ce membre, caractère éminemment approprié aux fonctions qu'il doit remphr. Ajoutons quelques remarques sur le sque- lette des membres. Le fémur est plus épais d'avant en arrière que de droite à gauche; en cela il diffère de celui des singes anthro- poïdes et se rapproche du fémur des singes inférieurs. Une particularité de cet os qui mérite d'être signalée, c'est qu'il offre en arrière, de haut en bas, dans une notable partie de sa longueur, une crête saillante, la ligne âpre, qui manque chez tous les animaux supérieurs, y compris les singes anthro- poïdes. Les fibres de la capsule qui relient l'extrémité supérieure du fémur à l'os de la hanche ont un faisceau dirigé d'avant en dedans, c'est-à-dire de manière à assurer presque sans fatigue l'équilibre dans l'atti- tude verticale. Chez l'homme d'Europe, le tibia a la forme d'un prisme triangulaire présentant en avant et dans toute sa longueur une arête saillante. Il résulte de là que si l'on pratique dans cet os une coupe horizontale, c'est-à -dire perpen- diculaire à sa longueur, la figure que l'on obtiendra sera un triangle ayant un de ses sommets dirigé en avant et faisant face à un côté situé en arrière et contre lequel s'ap- pliquent les muscles du mollet. Le tibia est donc ainsi aplati et comme écrasé en arrière. Cette forme est celle qu'il possède chez toutes les races d'hommes supérieures ; elle est une conséquence du grand développement qu'ont pris chez ces races les muscles de la partie postérieure de la jambe. Il n'en est point ainsi dans les races d'hommes inférieures : chez celles-ci le tibia, aplati latér;ilement, ressemble à une lame de sabre dont le tran- chant serait dirigé en avant; c'est ce que l'on appelle un tibia platycnémique. (V. Ti- bia.) Un fait aujourd'hui pai>faitement dé- montré, c'est que le pieci de l'homme se compose exactement des mêmes os et des mêmes muscles que ceux qui existent dans le pied des singes. Cependant, chez ces der- niers, le gros orteil, le pouce comme on l'appelle par abus, est opposable aux autres doigts, tandis qu'il ne l'est point chez l'homme. Mais cette disposition, qui donne tant de mobilité au gros orteil, ne tient qu'à un dé-