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378 CROMLECH — CROTONIQUE.

jusqu’à l’évidence qu’il n’y avait là qu’une sépulture datant de l’âge de la pierre polie. Du reste, il est parfaitement établi aujourd’hui que les hommes de la période quaternaire n’enterraient point leurs morts. Néanmoins on considère les squelettes de Cro-Magnon comme ayant appartenu à des descendants améliorés de la race magdalénienne dont on ne possède guère d’autres débris que ceux de l’homme écrasé de Laugerie-Basse, même commune de Tayac.

CROMLECH (bas-bret. crorum, courbé + lec’h, pierre), sm. Monument mégalithique consistant en un groupe de pierres brutes fichées dans le sol ou simplement posées à sa surface à une certaine distance les unes des autres. Leur ensemble affecte les formes les plus variées : elles sont disposées tantôt en cercle, tantôt en ovale. D’autres fois elles dessinent le pourtour d’un rectangle, d’un trapèze, etc. Les pierres des cromlechs sont généralement moins hautes et moins volumineuses que les menhirs. Quelquefois elles sont reliées entre elles par un petit mur en pierres sèches. Une erreur qui eut longtemps cours et que l’on trouve encore reproduite aujourd’hui dans des livres classiques, attribuait aux Celtes la construction des cromlechs. On s’imaginait que ces monuments avaient été destinés aux cérémonies du culte druidique. Mais les cromlechs sont bien antérieurs à l’établissement des Celtes dans notre pays. Tous les cromlechs ne sont pas, à beaucoup près, de la même époque. Les plus anciens datent de l’âge de la pierre polie et, dans ce cas il existe ou il a existé un dolmen au milieu. Tel est, par exemple, le cromlech dont on voit les restes à l’une des extrémités du groupe d’alignements du Ménec, en Carnac. D’autres cromlechs, élevés à l’époque morgienne, renferment un tumulus central. Enfin les plus récents de ces monuments doivent être attribués à l’époque hallstattienne. G. de Mortillet cite comme faisant partie de cette catégorie divers cromlechs des Pyrénées qui entourent des sépultures hallstattiennes. L’existence presque constante de sépultures à l’intérieur des cromlechs donne lieu de penser que ces monuments étaient des enceintes funéraires. (V. Stone-Henge.)

CROMORNE (allera. krumm, courbe —|horn, corne), sm. Sorte de trompette : Le CTomorne donne la rjuinte au-dessous de la trompette. || Jeu d’orgue imitant la trompette. ÇROMWELL (Olivier) (1599-1658), chef de la révolution anglaise, qui envoya Charles I" à l’échafaud. 11 gouverna la république d’Angleterre avec le titre de protecteur. — Son fils, Richard (1626-1712), lui succéda, mais abdiqua en 16.59.

  • CRÔNE (x), sm. Espèce de grue qui sert

à charger et décharger les navires. (Mar.) ij Endroit plein d’herbage et de racines d’arbres oii se retire le poisson. CRONSTADT, 48 000 hab., ville forte dans l’ile Kotline (Russie d’Europe) ; port sur la mer Baltique. V. Kromtadt.)

  • CROQUADE {croquis), sf. Tableau peint

à la hâte : C’est une croquade. 1. CROQUANT ^du bourg de Crocq), sm. Homme méprisable : Passe un certain croquant. (La FoNTAiNi :.)— Pt. Paysans du Limousin et de la Guyenne qui se révoltèrent sous le règne de Henri IV. 2. CROQUANT, ANTE [croquer 1), adj. Qui croque sous la dent : lliscuil croquant. — Absol. Sf. Une croquante, tourte croquante. Au pi. Gâteaux d’amandes sérhées au four. — Sm. Cartilage, en terme de boucherie. CROQUE-AU-SEL (A l,), loc. arft’. Sans autre assaisonnement que du sel : Poulet à la croque-au-sel. — ¥^. Je le mangerais à la croquc-au-sel, je suis plus fort que lui, je le battrais aisément.

  • CROQUEMBOUCHE (croquer { —h en +

l>ouche stn. La pâtisserie croquante, en général. Il Particulièrement, les petits bonbons glacés mis comme ornement sur certaines pâtisseries. CROQUE-MITAINE (a ;), « » î. Monstre imaginaire avec le nom duquel on effraye les enfants. — Dans un sens général, épouvantail : C’est son croque-mitaine. — PI. des croque-mitaines. CROQUE-MORT, sm. Celui qui transporte les morts au cimetière : /lroï> un air de croque-mort, l’air triste, comme il sied à un croque-mort. — P I. des croque-morts, (l’op.)

  • CROQUE-NOISETTE {croquer i 4— noisette),

sm. Espèce de loir, le muscardin. — PI. des croque-noisettes. CROQUE-NOTE, sm. Mauvais musicien. — PI. des croque-note ou croque-notes. 1. CROQUER {croc 2), vi. Faire un bruit sec : Ce pain est trop cuit, il croque sous la dent. — Vt. Manger des choses croquantes : Croquer des dragées. || Manger avec avidité : Croquer un poulet. — Fig’. N’en croquer que d’une dent, n’obtenir qu’une petite partie de ce que l’on désirait. || Jolie à croquer, très jofie. || Peindre à la hâte : Croquer un paysage. || Esquisser une œuvre littéraire : Croquer un discours. — Fig. Croquer le marmot, attendre. — Dér. Croquant 1 et 2, croquade, croquet, croquette, croqueur, croquignole, croquis. — Coinp. Croque-au-sel, croquem bouche, croque-mitaine, croque-mort, croque-noisette, croque-note, croque-sol. 2. *CROQUER {croc), vt. Passer le croc de palan dans l’arganeau de l’ancre, afin de la remettre au bossoir : Croquer le croc de palan. (Mar.) CROQUE-SOL, sm. {. Croque-note.) CROQUET {croquer 1),.nn. Biscuit très dur. Il Pâtisserie mince et sèche. || Personne irritable : Ét7-e connue un croquet. CROQUETTE {croquer i), s f. Boulette de riz ou de pommes de terre que l’on mange frite.

  • CROQUEUR, EUSE (croquer l), s.Mangeur :

Grand croqueur de poulets. CROQUIGNOUE {croquer 1), sf. Pâtisserie sèche et très dure. || Chiquenaude sur le nezoulatête : Recevoir des croquignoles. CROQUIS (croquer), sm. Ébauche sommaire d’un dessin : Croquis plein de verve.

Plan sommaire d’un ouvrage littéraire

Croquis informe d’un poème.

  • CROSSANDRE

(g. xpoa(7Q ;, frange + àvT)p, étamine, mâle), sf. Genre de la famille des Acanthacées, qui n’a que deux espèces, oi’iginaires de l’Indoustan. CROSSE (1. crucea, de croix), sf. Bâton pastoral d’évèque ou d’abbé, recourbé supérieurement : La crosse et la mitre. || Bâton crosse recourbé avec le— es rn-iiKinE doré (xiv « siècle) quel les enfants orfèvrerie française. — fcole poussent une balle limousine. — Mus^e Je Cluny. ou une pierre, i] Ce jeu même : Jouer à la crosse. Crosse d’un fmil, extrémité postérieure de la monture en bois d’un fusil, qui permet d’épauler et facilite la mise en joue : tteltre la crosse en l’air, refuser do combattre. {| Crosse de l’aorte, partie recourbée de cett< ! artère. (Anat.) || Crosse d’affùl, extrémité postérieure de la flèche d’un affût. Elle repose à terre lorsque la pièce est en batu-rie. — Dér. Crossetle, crossillon, rrosser, crosse, cro.t.teur. CROSSE, ÉE ! cro.ne), adj. Qui a droit de porter la crosse : Ahh( crosse. Poussé avec la crosse : Halle crossée. Maltraité : // Hait croisé par son père. CROSSER (crosse), vi. Jouera la crosse : Cet enfant aime à crosser. — )’/. Pousser la pierre, la balle, avec une crosse. — Kig. Malmener : Son patron l’a rudement crosse. Se crosser. vr. Se chamailler. CROSSKTTE (dm. de crosse), sf. Bouture faite d’une branche d’un an au bas de laquelle on laisse un peu de bois de deux ans formant un crochet— : Crossetle de vigne. CROSSEUR (CI-OS ser), sm. Celui qui joue au jeu appelé la crosse. — Adj. Qui aime â se battre : Enfant crosseur crossette

  • CROSSILLON

(cro.Mei..vm.E xtrémité recourbée d’u ne crosse. CROTALE (g. xpÔTa/.ov, sonnette,.f » i. Cliquette dont on se servait dans l’antiquité pour accompagner la danse. || Serpent très venimeux appelé aussi serpent à sonnettes, à cause du bruit qu’il fait en agitant les pièces cornées qui terminent sa queue. De l’ordre des Solénoglvphes, famille des Crotaliens, le crotale est le plus dangereux de tous les serpents ; son venin tue en quelques minutes et conserve longtemps son activité. Ce reptile a la tète aplatie, les yeux étincelants et la gueule très grande. Les deux os de la mâchoire inférieure sont indéjieudants ; au devant de la mâchoire supérieure existent deux crochets enveloppés dans une.sorte de gaine et cannelés dans toute leur longueur ; c’est en redressant ces crochets et en faisant crever la vésicule qui se trouve à leur base, que l’animal imbibe de venin la morsure qu’il a faite. La dernière vertèbre caudale est enveloppée par des étuis cornés, articulés et mobiles, qui produisent un bruit analogue à celui des leuilles sèches froissées. Le crotale habite presque toutes les contrées de l’Amérique, depuis la terre de Magellan jusqu’au lac Champlain. — Remède contre sa morsure : Ligature du membre au-tlessus de la morsure et ivresse pendant vingt-quatre heures. (V. Serpent et Vipère.) CROTOX (g. xpoTwv, ricinl. sm. Genre de plantes de la famille des Euphorbiacées, dont quelques espèces jouissent de propriétés très actives : Les anciens Égyptiens donnaient le }iom de croton au ricin. — Ce genre comrend des arbres, des arbrisseaux, des arluslcs et des plantes herbacées qui ci oisseut dans les régions tropicales, principalement en Amérique. Parmi ces espèces, contentons-nous de nommer le croton eleuteria, qui donne la cascarille, le croton tinctorium, qui est le tournesol ; enfin le crolon iigliunt, qui fournit le bois des Moluques et des giaines duquel on retire par expression l’huile de cro<oji. Celle-ci est employée en médecine comme purgatif drastique ; elle fait naître sur la peau, auand on l’y applique, une grande quantité e ])etits boutons. — Dér. Crotonique. CROTONE, ville de l’Italie anc, réputée four la pui’eté de ses mœurs. Patrie de athlète Slilon. CROTONIQUE (croton), adj. Se dit d’un acide trouvé daus les graines du crolon tiglium (C*H « 0 « ). bi