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CONDITIONNÉ — CONDUIRE


Un homme de condition est un homme qui fait actuellement partie de la noblesse ; un homme de qualité est un homme dont les aïeux ont possédé un titre nobiliaire.

conditionné, ée, adj. Fait dune certaine façon : Machine mal conditionnée. ‖ Pourvu des qualités nécessaires : Bien conditionné.Sottise, étourderie bien conditionnée, grosse sottise, grande étourderie.

conditionnel, elle, adj. Soumis à une condition. — Sm. l.e conditionnel, mode du verbe exprimant une action soumise à une condition. ‖ Qui marque une condition : Conjonction conditionnelle. Mode conditionnel, Gr. et Logique.)— Gr. En français, le présent du conditionnel est formé de l’infinitif par l’addition des terminaisons de l’imparfait de l’indicatif du verbe avoir, ces terminaisons étant considérées comme équivalentes respectivement il chaque personne de cet imparfait. (V. Futur et Temps.)

conditionnellement (conditionnelle + sfx. ment), adv.) A certaines conditions.

conditionner (condition), vt. Fabriquer en donnant les qualités requises : Conditionner un meuble.

condoléance (l. cum, avec + dolere, s’affliger), sf. Témoignage de sympathie à la peine d’autrui : Compliments de condoléance.

condom, 8535 hab. S.-préf. (Gers), à 651 kilom. de Paris ; ch. de fer au M. Grand commerce de blé, de vins et de vinaigre ; entrepôt des eaux-de-vie d’Armagnac. Siège d’un ancien évéché dont Bossuet fut titulaire.

condor (ancien péruvien, cuntur), sm. Grand vautour de l’Amérique méridionale qui habite particulièrement le versant occidental des Andes et est surtout commun en Bolivie, au Pérou et au Chili. Il s’aventure même jusqu’en Patagonie. La longueur totale de son corps dépasse souvent 1 mètre et l’envergure de ses ailes déployées peut atteindre 4 mètres: aussi son vol est-il d’une puissance extraordinaire. Il passe la nuit au niveau des neiges éternelles en s’abritant dans quelque anfractuosité de rocher ; mais, le jour, il quitte cette aire et descend souvent jusqu’au rivage du Pacifique. Le plumage du condor est d’un noir bleu; le mâle a sur la partie postérieure et sur les côtés du cou une sorte de collier formé d’un épais duvet blanc comme la neige. Sa tète est surmontée d’une crête bleuâtre qui se prolonge à droite et à gauche en deux cordons charnus et pendants. La tête, et le cou de la femelle sont entièrement charnus et de couleur brune. Le condor vit principalement de charognes : il n’attaque les animaux vivants que lorsque ceux-ci sont tout jeunes ou affaiblis par la maladie. On a vu quelquefois des condors déchirer en lambeaux des voyageurs exténués de fatigue. Le condor n’enlève ni les enfants, ni les lamas, ni les agneaux, comme on l’a souvent affirmé. L’homme le met facilement en fuite. Quand le condor est bien repu, il se trouve tellement engourdi qu’il ne peut plus s’envoler. Les Indiens mettent cette particularité à profit pour lui faire la chasse : ils attirent les condors dans quelque lieu solitaire en y déposant une charogne et quand ces oiseaux se sont gorgés de cette viande corrompue, ils les poursuivent à cheval, les capturent avec le lasso et les assomment à coups de bâton.

condor (Poulo (mot malais poulo = ile), ou ile Con non, la plus grande d’un groupe de 12 petites iles situées à 30 lieues marines au S.-O. de la rivière de Saigon et à 15 lieues des bouches du Mékong. Elle sert de pénitencier à la Cochinchine française.

condorcet Caritat, marquis de) (1743–1794), célèbre philosophe et savant français, l’un des écrivains de l’Encyclopédie. Il fut secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences et et membre de l’Académie française. Député de Paris à l’Assemblée législative en 1791 et nommé à la Convention par sept départements, il fut, dans cette assemblée, du parti des Girondins et proscrit avec eux. Pendant huit mois il parvint à se soustraire à toutes les recherches ; mais il fut à la fin découvert à Clamart et transporté à Bourg-la-Reine, où il s’empoisonna dans sa prison. Outre divers ouvrages de mathématiques, on a de Condorcet les Éloges des académiciens morts avant 1699 et une Esquisse des progrès de l’esprit humain, qu’il composa pendant sa proscription et dans laquelle il soutient l’opinion de la perfectibilité indéfinie de l’espèce humaine. Pendant la Révolution, il avait été l’un des rédacteurs de la Feuille villageoise.

* condottière (kon-dot-tièr) mot ital., sm. Autref. en Italie, capitaine de soldats mercenaires. ‖ Auj. soldat d’aventure. — Pl. des condottieri.

condouloir (se) (l. cum, avec + dolere, s’affliger, ve. Prendre part à la douleur de quelqu’un. ‖ Lui témoigner qu’on partage sa douleur. — Gr. Usité seulement a l’infinitif (vx).

condrieu, 2185 hab. Ch.-l. de c., arr. de Lyon Rhône ; ch. de fer de P.-L.-M.

conducteur, trice (l. conductorem : de conducere, conduire), s. Celui, celle qui conduit : Le conducteur d’une barque, d’un troupeau. ‖ Le conducteur d’une diligence, d’un omnibus, employé que ordinairement ne mène pas les chevaux, mais est chargé de faire arrêter la voiture quand il en est besoin et de recevoir l’argent que payent les voyageurs pour leur place. ‖ Conducteur d’un train de chemin de fer, employé que se tient dans une sorte de guérite établie au-dessus du dernier wagon, et que est chargé de la surveillance et de la police du train, de nommer les stations où l’on s’arrête, d’ouvrir et de fermer les portières, etc. ‖ Conducteur du requin ou pilote, petit poisson de mer qui se tient souvent au-dessus du requin et nage de conserve avec lui. ‖ Livre que sert de guide aux voyageurs : Acheter un conducteur de chemins de fer. Ce sens a vieilli ; on dit aujourd’hui un indicateur ou un guide. ‖ Celui, celle que veille à l’exécution d’un projet, qui dirige une affaire, surveille un travail  : Conducteur des ponts et chaussées, fonctionnaire inférieur à l’ingénieur, mais placé au-dessus du piqueur, qui surveille les travaux des routes, des canaux, etc., et constate les contraventions en matière de voirie. ‖ Conducteur embrigadé, celui que est attaché d’une manière permanente à l’administration des ponts et chaussées. ‖ Conducteur de la chaleur, tout corps que laisse passer la chaleur dans sa masse, de façon qu’elle s’y propage successivement de molécule à molécule, en échauffant à des intervalles de temps différents les points du corps situés à des distances inégales de la source de chaleur. Parmi les corps solides, les métaux sont les meilleurs conducteurs de la chaleur. On sait que, quand on plonge une cuiller d’argent dans le potage ou dans un liquide chaud, la chaleur se transmet presque aussitôt à l’extrémité par laquelle on la tient, et que si l’on prenait avec la main le bout d’une barre de fer dont l’autre bout est chauffé au rouge, on se brûlerait infailliblement. Au contraire, les métalloïdes solides sont mauvais conducteurs de la chaleur : on peut tenir par un bout un morceau de charbon de bois dont l’autre bout est incandescent. Les corps liquides et les gaz sont très mauvais conducteurs de la chaleur quand on les chauffe par leur partie supérieure ; mais ils en sont très bon conducteurs quand on les chauffe par en bas, parce qu’alors les molécules voisines de la source de chaleur, devenues plus légères par la dilatation, s’élèvent dans la masse et échauffent au contact les molécules qu’elles rencontrent sur leur passage. Ces déplacements de molécules constituent des courants que portent rapidement la chaleur dans touts les points du fluide : aussi a-t-on coutume de dire que les liquides et les gaz sont bons conducteurs de la chaleur par la voie des courants. En gênant l’établissement de ces courants, on empêche un liquide ou un gaz de s’échauffer. Les vêtements de laine nous tiennent chaud, non point en raison de leur masse, mais parce que l’air emprisonné entre les mailles de leur tissu ne peut point se déplacer aisément. C’est, à proprement parler, cet air qui empêche la chaleur de notre corps de se perdre dans l’espace, et non le vêtement lui-même. ‖ Corps conducteur de l’électricité, tout corps qui laisse le fluide électrique se propager rapidement à sa surface et qui peut le transmettre aux autres corps avec lesquels il se trouve en contact. Les métaux, et en première ligne l’argent et le cuivre, sont de bons conducteurs de l’électricité. Il en est de même, à un degré plus ou moins intense, de l’eau liquide, de la vapeur d’eau, du corps humain, du bois surtout quand il est humide, des fils de lin, de la paille. Par contre, le verre, le soufre, la résine, la soie, le caoutchouc, la gutta-percha, l’air sec, sont mauvais conducteurs de l’électricité. Quand le verre, la cire à cacheter, le soufre, la soie, la résine, etc., servent de manche ou de support à un corps bon conducteur, ils maintiennent à la surface de ce dernier l’électricité qui peut s’y trouver développée. Pour ce motif, on leur donne souvent la qualification de corps isolants. ‖ Conducteur d’une machine électrique, le cylindre de laiton ou l’ensemble des cylindres de laiton supporté par des pieds de verre implantés dans la table d’une machine électrique. Ces cylindres sont arrondis en boule à leurs extrémités et ils sont munis en avant de deux pièces de laiton en forme de fer à cheval, garnies de points et entre les branches desquelles tourne la roue de la machine. C’est à la surface du conducteur d’une machine électrique que réside la source permanente de l’électricité que fournit la machine quand on la fait fonctionner. ‖ Conducteur d’un paratonnerre, chaîne de fils métalliques ou verge en métal attachée au bas de la tige du paratonnerre et que met cette tige en communication avec le sol. Il est bon que le conducteur s’enfonce assez profondément dans la terre et que son extrémité inférieure plonge dans l’eau d’un puits ou dans un amas de braise de boulanger. — Adj. Qui sert à conduire, à diriger : Fil conducteur. ‖ Qui laisse cheminer dans sa masse ou à sa surface : Substance conductrice de la chaleur, de l’électricité. ‖ En termes d’imprimerie : Points conducteurs. (V. Point.) — Sm. Ouvrier que dirige une presse mécanique.

* conductibilité (conductible), sf. Propriété que possèdent les corps de laisser passer la chaleur, l’électricité, et de les transmettre aux corps voisins. La conductibilité, presque nulle pour certains corps, acquiert son maximum d’intensité chez les métaux.

* conductible, adj. 2g. Qui a la propriété de se laisser traverser par la chaleur ou l’électricité.

conduction (l. conductionem : de conducere, louer), sf. Action de prendre à loyer. (Dr. romain.)

conduire (l. cum, avec + ducere, mener), vt. Faire aller en accompagnant : Conduire des enfants à la promenade. ‖ Faire avancer devant soi : Conduire des bestiaux à l’abreuvoir. Accompagner par honneur, par politesse : Le maître des cérémonies conduisit l’ambassadeur. ‖ Conduire une femme à l’autel, l’épouser. ‖ Faire qu’un objet matériel se déplace pour atteindre un but : Conduire une barque. — Fig. Conduire bien sa barque, gérer habilement ses affaires. ‖ Effectuer le transport d’une chose : Conduire des marchandises. ‖ Faire avancer une voiture : Conduire une charrette. — Absol. Ce cocher conduit bien. ‖ Conduire l’eau, faire qu’elle coule d’un point à un autre dans des rigoles, des tuyaux, des canaux. ‖ Conduire une ligne, la tracer de façon qu’elle passe par des points donnés. ‖ Conduire la main de quelqu’un, lui tenir la main pour la guider pendant qu’il écrit, qu’il dessine. ‖ Prolonger : Dans la Cornouailles anglaise, les galeries de mine sont conduites jusque sous la mer. ‖ Contraindre quelqu’un à aller quelque part : Conduire un voleur en prison. Indiquer la direction vers : Ce chemin vous con-