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CAFRE — CAILLETTE. 483


CAFIER nommé Chadelly, fut le premier Arabe qui Ûl usajço du calé, dans l’intention de se délivrer d’un assoupissement continuel qui no lui permettait pas de vaquer conve- nablement k ses prières nocturnes. Ses derviches l’imi- tèrent bientôt, et dès le XV» siècle l’usage du café se répandit très rapidement dans tout l’Orient, en Egypte , en Syrie , en Tui-quie. en Perse, dans l’Inde et jusqu’aux îles de Ceylan otde Java. I,a nouvelle boisson no pénétra en Europe que plus tard. On on prit pour la preluièi-e l’ois à Venise en 11)15 et à Marseille on K’i.’ii. Ce ne l’ut qu’en 1007 que le café fut connu à Paris, et ce qu’il y a de plus étonnant, c’est qu’il n’y fut pas apporte de Marseille, mais direcicment de l’Orient par le célèbre voyaifeur Tliévenot. Deux ans plus tard, Soliman-A^’a, ambassadeur de .Mahomet IV à Paris, lit «oùter de cette liqueur à quelques personnes de la cour, qui la trouvèrent excellente. Un Arménien nommé l’askal, de la suite de l’ambassadeur, ouvrit vers cette époque le premier café public dans noire capit ;de ; mais cet établissement n’ayant point prospéré, l’Arménien se transporta à Londres, où il eut un tel succès qu’en 1088 cette ville comptait autant de cafés que le Caire. Cependant en France l’usage du café restait confiné dans les maisons de quelques grands seijtneurs. Tout à coup les médecins s’avisèrent de i)r()scrire cette boisson, la déclarant pernicieuse pour la santé et la qualifiant même de poison lent. A dater do cette proscription , les Parisiens , bravant les menaces de la médecine, s’adonnèrent si bien à l’usage de la nouvelle liqueur qu’en peu d’années il y eut à Paris autant de cafi’s publics qu’.à Constantinople. Les Hollandais, qui s’étaient mis de bonne heure à cultiver le calé dans leur colonie de Uatavia, eu envoyèrent en 1090 des pieds vivants au jardin botiinique d’Amslerdani. Kn ni4j un de ces pieds fut offert à Louis XIV et placé dans le Jardin du Koi (Jardiu des PlantesJ à Paris. On l’ut assez heureux pour l’y multiplier en serres chaudes et en 1720 l’dlustre botaniste Antoine-Laurent de Jussicu confia trois des caficrs du Jarilin des Plantes au capitaine de vaisseau De (’lieux, qui se chargea de les transporter à la Martmique. La traversée fut longue et périlleuse ; l’équipage souffrit cruellement par suite du manque d’eau douce, et les marins n’en recureut plus bientôt qu’une deuiiralion par jour. Dans cette extrémité, le capitaine Do Clicux, pour conserver les plants de café, se priva d’une partie de l’eau qui lui revenait chaque jour. Son sacrifice fut couronné de succès, cai’ il sauva l’un dos trois pieds qu’il avait reçus du Jardin des Plantes. Ce pied unique, conservé comme par miracle, fut planté dans noire colonie. H y réussit si bien qu’il devint la souche des immenses plantations qui ne tardèrent pas à couvrir toutes les Antilles. D’un autre côté, dès 1718, la Compagnie française des Indes avait transporté des plants dé café Moka à l’ile Bourbon lile de la Réunion). Aujourd’hui les principaux centres de culture du café sont l’IIindoustan, Ceylan, les des de la Sonde, les Antilles, le Br<’sil, sans compter l’Egvpte et le pays de Sanna. qui donne le café dit de Moka. ïl est facile d’éieiidre cette culture dans les pays inli’rtropicaux, car le calier s’accommode des terrains en pente et assez arides où d’autres récoltes ne réussissent point. C’est pour les pays tropicaux un équivalent. do la Tigne en Europe et du thé en Cliine. CAFRE.s-ni. Habitant de laCafrerio, formant une race distincte de la race nègre. Les (îafres sont fétichistes et polygames, adonnés à l’iigricullure et à l’élève du bétail, guerriers et pillards ; ils Hiivent travailler le fer. Il Langue des Cafre». CAFKKHIE, vaste contrée du S.-E . do l’Afrique habitée par les Cafres. i V . Afrique.) CAFTAN, sm. (V. Cafetan. ) GAUE (1. cavea), »f. Petite loge à claire-voie, faite de nls de fer cl de brins de bois et où l’on garde des oiseaux vivants. Il Logo garnie do barreaux où Von renferme des aninijinx et cafre même des hommes. || Mettre un homme en rage, en prison. || Assemblage de murs, do charpentes : La <’a ;/e d’une mni.mn . ses quatre murs. |j La cai/e d’un escalier, l’esp.ace limité par des murs dans lequel est construit un escalier. — D^v. (’a<)ée, cagetle, cagerutte, cajoler, cajolerie, cajoleur. — Otllip. Kncager. tl’.XiiV.K, .if. L’ensemble des oiseaux renfermés dans une mémo cage.

  • C/«iEU«)TTK idm. de cage), .if. Forme

on osi(>r où l’on fait égoutter les fromages. CAGETTE (hn. de cn.^e), sf Petite cage. CA<iIKE, forêt domaniale de la Hautefiaronne, peuplée de hêtres et de sapins. 700 hectares. CACMARI (l’anc. Calaris). 34269 liab., capit. et port au S. de l’ile de Sardaigno. CAGI.IOSTItO iJosKPii Bai.samo, comtk DKi (1743-179") , très habile charlalan italien. CAGNAKD, AHDE (ital. car/na, chienne , adj. et s. Fainéant comme un chien. || Poltron. I l Abri en toile que l’on établit sur un pont de navire pour préserver de la pluie. (Mar.) CAGNARDER, vi. ’Vivre en fainéant. CA(JN’AliniSE, sf Fainéantise. CAtiXEl’X, Et !SE ital. cagna, chienne adj. tjui marche comme un cnien basset. || Qui a les genoux en dedans et les pieds écartés en dehors. — Di’r. Cagnard, cagnarder , cagnardise. — <’.omp. Aca gnarder. CAGNOTTE {x), sf. Somme provenant de gain au jeu, que plusieurs amis amassent en vue d’une dépense commune qu’ils feront plus tard. CAGOT, OTE [x’. s. et adj. Qui a une dévotion de mauvais aloi et agressive. || Crétin des Pyrénées. — Gr. On a proposé l’étymologic Canes Gothi, chiens de Goths. — Dév.Cagoterie , cagotisme.— S yn. Bigot, qui s’astreint aux pratiques les plus minulicuses de la dévotion et se fait un cas de conscience de les observer ; Cagot, bigot par hypocrisie ou par méchanceté. C.(iOTEKIE, sf. . Manière d’être du c.agol. CAGOTIS.ME, sm. Tournure d’esprit du cagot. Il Ses opinions. CAGOll.E il. cuculla), sf Vêtement de moine, ample et sans manches. CAGUE ihoUand. kag^, sf Petit bâtiment en usage sur les canaux de Hollande. CAHIER vx l’r. quaierii. quaier : I. quaternum, cahier do quatre feuilles , .sm. -as- semblage de feuilles de papier cousues ensemble. Il Autrof. nK’inoire adressé au souverain par un des corps de l’Etat : Cahiers du tiers état. Cahier des charges, acte contenant les conditions auxquelles sont astreints les entrepreneurs. || Cahier d’un pro- {’esseur, le coure qu’il dicte à ses élèves. — )<>r. Ce mot est de la famille de quatre. CAHIN-CAll.V I. qua hinc qua hac, par-ci par-lài, adv. Tant bien que mal. CAIIORS lUcona. Ciritas ( adurcorum l.’i.’)24 hab. Préf iLot . auc. capit. du Quorcy, fondée par les t’adurques, sur lo Lot ; ch. de fer d’Orl., à t).18 kiloin. de Paris ; - j-. Nombreux monuments historiques du moyen dgc. Vins. Lieu de naissance de Uambctta.

  • CAIIORSIN, INE, adj. et ». Do Cahora.

Il Qui habite cette ville. CAHOT, srm. de cahoter. Saut que fait une voitureenroulant sur un terrain inégal. || L’objet qui produit un c^hot ; Chemin plein de cahots.— Fig. Obstacle, difficulté. — Dér. Cahoter, cahotnge, cahotant, cahotement. — Hnm. Chaos. CAHOTAGE, stn. L’allure fatigante que des cahots répétés iinprinieut à une voitur« !. CAHOTANT, ANTE, adj. Qui fait faire des cahots. CAHOTEMENT, fm. Action de cahoter. CAHOTER x), vt. Faire faire des cahots : Cette voiture nous cahote. — Fig. Hallotter, tourmenter : Être cahote par la fortune. — Vi. Kprouver dos cahots : Sotre voiture cahote. CAHUTE (holland. *rtyM(7, cabine),//’. Cabine do navire. || Misérable bulle, — Syn. (V. CaiMne.) CAÏI) far. ktUd, chef), sm. Chez les Aralies, gouverneur de province ou de ville. || Titre d’un chef militaire en Barbarie. CAÏEII ou CAÏEUX (x), sm. Jeune bulbe née à l’aisselle des écailles d'une bullj<> de l’année précédente. CAÏL-CÈDRA, sm. Bel arbre du Sén^ gai dont l’écDrce très amère gtiérit le» fièvres intermittentes, «t dont le liois, semblable à l’acajou, sert il fabriquer de très lieaux meubles.

  • CAILI..SSE (co//, racine de caillou), «^

Variété de pieiTO meulière, d’un gris blanchâtre, qui se trouve soit en blocs dont on fait des meules de moulin, soit en morceaux plus petits que l’on casse pour empierrer les chemins. || La couche désagrégée d’une carrière de calcaire grossier et que l’on rencontre immédiatement au-dessous du sol arable. CAILLE (vx fr. quaille. VHA. uahtala, sf. Oiseau do la famille dos Gallinacés, voisin do la perdrix, mais plus petit, solitaire, émigi’ant, d’un plumage gris «t blanc. La caille quitte nos climats à l’automue pour aller passer l’hiver en Afrique et re- vient chez nous au printemps. caille Sa chair est un mets délicat. — Dér. Caillette i, cniUeteau, cailleter. cailletage. C.II.I .É, spm. de cailler. La partie du lait convertie en une sorte de gelée et qui, égouttée, constitue le fromage. C’est la caséine des. chimistes. || Le lait où le caillé s’est formé. CAILI.EHOTTE [caillé + iMtte , pour liotil), sf. Morceau de caillé. CAII.I.EHOTTER [caillehotle . vt. Transformer en caiUol. — Se caillebotter, vr. Se prendre en caillot. CAII.I .E -I .AIT ou GAII.I.ET, .on. Le gratoi-on, auquel on attribuait à tort la propriété de fau-e cailler le lait. — PL det caille-lait.

  • CAII,LEMENT, .tm. Action de cailler.

|| Elat d’util’ matière caillée. CAILLER vx fr. coailler : 1. rongiilare ; db. de coaguler), vt. Faire prendre en gelée une portion d’un liquide. — Vi. Se prendre en gelée : Le lait caille. ~ Se cainer, n : Se nii’ndre partiellement en gelée : Le sang, le lait .l e caillent. — Dér. Caille, caillement, caillette 1, caillot. — (k)in|l. Cailleliolte, caillelmiter, caille-lait. CAILLETAGE {caillette 2), tm. Bavardagtî de caillette. | | Babillage. CAILLETEAII (dm. de caille), rm. Jeune caille.

CAILLETER (caillette 2), vi. Babiller.

1. CAILLETTE (cailler), sf. Le quatrième estomac des ruminants dont la membrane interne fait cailler le lait grâce au liquide acide qui humecte sa surface interne. (V. Présure.)

2. CAILLETTE (dm. de caille), sf. Personne qui babille à tort et à travers.