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Préoccupés du désir de voir se vulgariser de plus en plus les découvertes et les principes de la grammaire historique, nous avons traité avec d’assez amples développements certaines questions ordinairement omises dans les dictionnaires. Ainsi, nous avons parlé de l’origine et de la vraie nature de chacune des dix parties du discours ; nous avons montré l’influence que l’accent tonique a exercée sur la formation des mots de notre langue et quel rôle considérable il remplissait dans notre versification. Tous les doublets et les diminutifs ont été signalés avec soin. Nous avons consacré des articles spéciaux à nos préfixes et à nos suffixes, comme s’ils avaient constitué des mots indépendants. Enfin nous avons essayé de formuler les principales règles de la phonétique française. On les trouvera en tête de chacune des vingt-cinq lettres du Dictionnaire et dans les articles relatifs aux familles de consonnes. Nous avons jugé qu’il ne déplairait point aux personnes chargées de l’enseignement de notre langue maternelle dans les écoles de trouver à la fin de chaque mot primitif, ou considéré comme tel, la liste des dérivés et des composés qui en sont provenus, ainsi que celle des homonymes lorsqu’il en existe. A l’égard des synonymes, nous avons usé d’une certaine sobriété, ayant constaté qu’en cette matière on se laissait souvent entraîner à des rapprochements erronés.

Telles sont les observations succinctes concernant la partie lexicographique que nous avons tenu à présenter au lecteur. Il nous reste à dire ce que nous avons ajouté partout à la simple définition pour donner à notre œuvre un caractère encyclopédique, qui en fasse un répertoire utile à consulter chaque fois que l’on a besoin de se remémorer un fait, une date, d'avoir l’explication d’un phénomène naturel, de connaître l’origine, la nature, les propriétés, les usages d’une substance, de remédier à un accident, en un mot d’être renseigné sur tout ce qui peut se présenter dans les mille circonstances de la vie.

En géographie, nous avons esquissé à grands traits la configuration de chaque région du globe, de chaque pays, en prenant pour base sa constitution géologique ; car nul n’ignore que le relief du sol, que ses productions, que le caractère même des habitants sont, comme disent les mathématiciens, fonction de cette constitution géologique. On pourra s’assurer que les cartes des cinq parties du monde, des principales contrées du globe, de chacun des départements français et de nos colonies ont été mises au courant des plus récents progrès de l’orographie et de l’hydrographie.

Dans la rédaction des articles d’histoire et de biographie, nous avons puisé aux sources les plus récentes, notamment en ce qui concerne les peuples anciens et les migrations indo-européennes. La mythologie comparée nous a fourni l’explication des principaux mythes.

L’archéologie, cette branche de l’histoire, a été de notre part l’objet d’une attention toute particulière : nous nous sommes efforcés de donner des règles très simples à l’aide desquelles chacun pourra déterminer immédiatement la date de nos admirables monuments du moyen âge.

Il ne faut pas s’attendre à trouver dans ce Dictionnaire un cours complet de mathématiques ; mais nous n’avons négligé aucune des applications de cette science. Ainsi la mesure des surfaces et des volumes, le tracé des cadrans solaires, du canevas des cartes géographiques, des principaux membres de l’architecture, des organes des machines, les notions de la perspective, les constructions géométriques auxquelles on a recours dans le dessin linéaire et dans le dessin industriel, y occupent une place proportionnée à leur importance pratique. La physique, la chimie, les différentes parties de l’histoire naturelle (minéralogie, zoologie, botanique, géologie) ont été traitées surtout au point de vue de leurs applications aux besoins ordinaires de la vie. Ce sont les sciences qui, indépendamment de leur haute valeur philosophique, contribuent le plus au bien-être du genre humain. Elles servent de base à la médecine, à l’hygiène, à l’art vétérinaire, à l’agriculture, au jardinage. Elles nous font connaître toutes les matières premières dont s’alimente l’industrie. Elles nous apprennent à nous loger, à nous vêtir, à nous nourrir confortablement, à prévenir les maladies et à nous soigner quand nous sommes malades. Sur chacune de ces questions capitales