sans une médaille, que la photographie et la gravure avaient popularisé…
Très grand, d’une maigreur d’ascète et légèrement voûté, son visage était de la pâleur mortuaire des cires.
Il approchait de la soixantaine, mais il était difficile de lui assigner un âge précis, et on pouvait penser que dans son extrême vieillesse il ressemblerait au maréchal de Moltke tel que le montraient les anciens livres d’histoire qui contaient la guerre de 1870.
Il portait un monocle et vivait dans son cabinet de travail du ministère de la guerre, couchant à côté de l’immense pièce, sur un lit de camp qu’on avait dressé là, contre le mur nu, et qu’on traînait dans le bureau ministériel quand il était malade, ce qui arrivait souvent.
Jamais il n’acceptait d’invitation, se faisant toujours représenter par un chef d’état-major, un officier d’ordonnance,