Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rante, le président du Conseil a donc trente ans. Il est fort jeune, en effet…

M. Duthiers-Boislin qui allumait d’autres bougies le regarda.

— Robert, grogna-t-il, tu es incorrigible. Tu me fais songer à un personnage d’Édouard Pailleron, un auteur mort il y a cent ans. Dans une de ses pièces, à l’heure du café, une femme demande à un monsieur combien de morceaux de sucre elle doit mettre dans sa tasse, et ce vieux roquentin auquel tu ressembles, répond :

« — Deux, si c’est avec une pince, cent si c’est avec vos jolis doigts !… » Tu es peut-être le seul représentant d’une philosophie galante qui remontait à la Chevalerie, tu es le dernier troubadour.

— Retire le mot roquentin, dit M. d’Elantes. Tu as beau être l’un des quarante, selon l’expression du dix-septième siècle, tu en ignores l’étymo-