Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prendre ce que l’on sait d’instinct, parce que l’on a, au sortir de l’école, polissonné sur un petit chemin tout frisé d’aubépine, parce que l’on a respiré l’automne dans un bois du Poitou qui sent l’humus, le cèpe et la pluie, que l’on a mangé des escargots en Bourgogne, du pâté d’alouettes à Chartres, que l’on a eu la coqueluche à Alençon, chipé des prunes dans un verger d’Agen ou de Tours, bref, parce que l’on est un vieux Français de France…

Il l’écoutait, étonné d’entendre parler de la sorte une jeune fille, mais elle reprit sa copie et se tut.

L’homme énergique qu’était le Président du Conseil n’avait pas coutume d’hésiter.

— Je ne sais pas votre nom, dit-il, lorsque, debout devant sa table, elle lui tendit les feuillets.

— Hélène Danglars… quatrième bureau…