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DU LANGAGE

a trouvé : « Parguieu vous serez mis en cage, vous estes un bailleur de canars. » — On trouve « donner des canards : tromper » dans le Dict. de Dhautel, 1808.
Canard, couac : « Ces explosions criardes des instruments à vent si connues sous le nom de canards. » — V. Luchet. — Le second mot est une onomatopée, et la comparaison d’une fausse note au cri du canard (couac) a fait former le premier.
Canard : Sobriquet amical donné aux maris fidèles. Le canard aime à marcher de compagnie. — « Or, le canard de madame Pochard, s’était son mari ! » — Ricard.
Canarder : Faire feu d’une embuscade comme si on était à l’affût des canards sauvages. — Canarder : tromper. — « On a trop canardé les paroissiens… avec la philanthropie. » — Gavarni.
Canardier : Crieur, confectionneur de fausses nouvelles. — « Place au célèbre Édouard, le canardier par excellence, le roi des crieurs publics ! » — Privat d’Anglemont.

Cancan : Danse. — Du vieux mot caquehan : tumulte (Littré). — « Messieurs les étudiants, Montez à la Chaumière, Pour y danser le cancan Et la Robert Macaire. » — Letellier, 1836. — « Nous ne nous sentons pas la force de blâmer le pays latin, car, après tout, le cancan est une danse fort amusante. » — L. Huart, 1840. — M. Littré n’est pas aussi indulgent. — « Cancan : Sorte de danse inconvenante des bals publics avec des sauts exagérés et des gestes impudents, moqueurs et de mauvais ton. Mot très-familier et même de mauvais ton. » — Littré, 1864.