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LES EXCENTRICITÉS

tes où doivent s’arrêter la raillerie et ce monde de choses françaises désigné sous le mot soldatesque de blague. — Balzac.
Blague : Plaisanterie. — « Je te trouve du talent, là sans blague ! » — De Goncourt. — « Pas de bêtises, mon vieux, blague dans le coin ! » — Monselet.
Pousser une blague : Conter une histoire faite à plaisir. — « Bien vite, j’pousse une blague, histoire de rigoler. » — F. Georges, Chansons.
Ne faire que des blagues : Faire des œuvres de peu de valeur.
L’étymologie du mot est incertaine. Dhautel (1808) admet les mots blaguer et blagueur avec le triple sens de railler, mentir, tenir des discours dénués de sens commun. — Cet exemple, des plus anciens que nous ayions trouvés, ne prend blague qu’en mauvaise part. On en trouverait peut-être la racine dans le mot blaque qui désignait, du temps de Ménage, les hommes de mauvaise foi (V. son dictionnaire). — M. Littré, qui relègue Blague et Blaguer parmi les termes du plus bas langage, donne une étymologie gaëlique beaucoup plus ancienne Blagh : souffler, se vanter.

blaguer : Causer. — « Nous venons blaguer. » — Balzac.

Blaguer : Posséder cette verve familière, pittoresque et railleuse qui est l’humour des conversations parisiennes. — « Enfin elle blague aujourd’hui, elle qui ne connaissait rien de rien, pas même ce mot-là ! » — Balzac.
Blaguer : Plaisanter. — « Ne blaguons plus. » — Balzac. — Un homme blagué : un homme raillé, berné.