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LES EXCENTRICITÉS


des planchers parisiens relègue en province ce terme, qui désigne un individu de grande stature.

anglais : Créancier. — Le mot est ancien, et nous sommes d’autant plus porté à y voir, selon Pasquier, une allusion ironique aux Anglais (nos créanciers après la captivité du roi Jean) que les Français se moquaient volontiers autrefois de leur redoutable ennemi. C’est ainsi que milord est employé ironiquement aussi. Nous en trouvons trace dans Rabelais. — « Assure-toi que ce n’est point un anglais. » — Montépin. — « Et aujourd’hui je faictz solliciter tous mes angloys, pour les restes parfaire et le payement entier leur satisfaire. » — Crétin.

Les anglais sont débarqués. — Dans une bouche féminine, ces mots sont un équivalent de : J’ai mes affaires V. ce mot. — L’allusion est sanglante pour ceux qui connaissent la couleur favorite de l’uniforme britannique. — « Il est aussi brave Que sensible amant, Des Anglais il brave Le débarquement.» — Chansons, impr. Chastaignon, Paris, 1851.

anguille : Ceinture (Vidocq). — Une ceinture de cuir noir gonflée d’argent ressemble assez à une anguille.

Anses (Panier à deux) : Homme qui se promène avec une femme à chaque bras. — De ce terme imagé découle l’expression offrir son anse : offrir son bras.

Antifler, Entifler : Marier (Vidocq). Vient du mot entifle : église. — Là se fait la célébration du mariage. Entifler est donc mot à mot : mener à l’église. — « Ah ! si j’en défouraille, ma largue j’entiflerai.» — Vidocq.