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LES EXCENTRICITÉS


du grand monde, et qui, se trouvant quelquefois obligées de descendre dans de certains détails avec les gens du peuple ne comprennent rien à ce qu’ils leur disent ! — Zacharie Chastelain, 1750 (Critique du Dictionnaire comique de Leroux)

═ Dans une séance particulière de l’académie, Voltaire se plaignit de la pauvreté de la langue ; il parla encore de quelques mots usités, et dit qu’il serait à désirer qu’on adoptât celui de tragédien par exemple. Notre langue, disait-il, est une gueuse fière ; il faut lui faire l’aumône malgré elle — '; Voltériana.

═ Qu’on me permette d’ajouter à ce propos que si la manie du néologisme est extrêmement déplorable pour les lettres et tend insensiblement à dénaturer les idiomes dans lesquels elle se glisse, il n’en serait pas moins injuste de repousser sous ce prétexte un grand nombre de ces expressions vives, caractéristiques, indispensables, dont le génie fait de temps en temps présent aux langues. Il n’appartient a personne d’arrêter irrévocablement les limites d’une langue et de marquer le point où il devient impossible de rien ajouter à ses richesses. — Ch. Nodier, 1808 (Dict. des Onomatopées)

═ Quelque ennemi que je sois du néologisme, il faut bien créer ou adopter des mots nouveaux quand on n’en trouve pas dans la langue qui puissent, à moins d’une longue périphrase, rendre l’équivalent de votre idée. — De Jouy, 1815

═ Il s’opère depuis quelque temps une révolution sensible de mœurs et de langage… Le langage surtout a subi d’heureuses altérations, des gallicismes raffinés