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DU LANGAGE

Manière (1re, 2e, 3e) : Ligne de conduite ou manière de faire son rapport avec l’âge, les progrès, ou les calculs d’un artiste, d’un écrivain, d’un intrigant, etc. — « Faustine en était encore au désintéressement, sa première manière, ainsi qu’elle disait elle-même, en empruntant le langage des artistes, » — dit M. Amédée Achard, dans ses Petits-Fils de Lovelace, d’une fille qui joue le désintéressement afin de mieux enlacer ses victimes.

Manières : Air d’importance. — «Ça fait des manières et ça a dansé dans les chœurs… » — Gavarni.

Mannesingue, Minzinguin : Marchand de vin. — Mot à mot : homme (mann) vendant à boire (zu trinken). On a dit d’abord Mannestringue, puis mannesingue. Minzinguin est un diminutif corrompu. — « Quel est celui-là ? — Un ami, un vrai, un marchand de vin… — Un mannezing ? » — G. Bourdin. — « Le roi est un bon zigue qui protège les minzinguins. » — Cabassol. — V. Licher.

Maquillage : Le maquillage est une des nécessités de l’art du comédien ; il consiste à peindre son visage pour le faire jeune ou vieux, le plus souvent jeune. — « Dans certains théâtres on voit de jeunes aspirantes qui se font des yeux jusqu’aux oreilles et des veines d’azur du corset jusqu’aux tempes ; ce ne sont pas des femmes, ce sont des pastels. Cette première catégorie de grues s’appelle les maquillées. » — Joachim Duflot, Dict. des Coulisses.

Maquiller : Farder. — Même origine que le mot suivant. On sait que les maquignons maquillent à merveille un cheval pour lui donner une meilleure apparence.