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GUEULE : Bouche. — « Il faudrait avoir une gueule de fer-blanc pour prononcer ce mot. » — P. Borel, 1833. — Gueule fine : Palais délicat. — « Un régime diététique tellement en horreur avec sa gueule fine. » — Balzac. — Fort en gueule : Insulteur. — Sur sa gueule : Friand. — « L’on est beaucoup sur sa gueule. » — Ricard. — Faire sa gueule : Faire le dédaigneux. — Casser, crever la gueule : Frapper à la tête. — « Tu me fais aller, je te vas crever la gueule. » — Alph. Karr. — Gueuler : Crier. « Leurs femmes laborieuses, De vieux chapeaux fières crieuses, En gueulant arpentent Paris. » — Vadé, 1788.

GUEULETON : Repas plantureux, dont on a plein la gueule. — Gueuletonner : Faire un gueuleton. — « Je ne vous parle pas des bons gueuletons qu’elle se permet, car elle n’est pas grasse à lécher les murs. » — Vidal, 1833. — « Chacun d’eux suivi de sa femme, À l’Image de Notre-Dame, firent un ample gueuleton. » — Vadé, 1788.

GUEUSARD : Petit gueux, amicalement parlant. — « Appelle-moi gueusard, scélérat, lui dis-je. » Amours de Mathieu, chanson, 1832. — « Et vous flânez souvent, gueusard » — E. Sue. — Pris aussi en mauvaise part : « Les gueusards ! ils n’ont pas seulement le courage de faire leurs mauvais coups. » — E. Sue.

Gueux : « Que j’en ai gagné de c’te gueuse d’argent ! » — H. Monnier. — Pris en bonne part.

GUEUX : « Les dames des halles se servent toutes de chaufferettes et de ces horribles petits pots en grès qu’on nomme des gueux. Elles les posent sur leurs genoux pour se réchauffer les doigts. » — P. d Anglemont.