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DU LANGAGE

Empoigner : Séduire, émouvoir. — « Me parlerez-vous de la fille aux yeux bleus ? Il parait que vous avez été solidement empoigné. » — About. — On dit d’un drame à effet qu’il empoigne son public.

Empoivrer (S’) : S’enivrer. — Mot à mot : s’empourprer. V. Poivre. — « Les fêtes tu t’empoiveras avec ta largue au tapis franc. » — Vidocq.

Emporter : V. Bachotteur. — Emporteur à la côtelette : Grec exerçant son art dans les cafés et dans les restaurants, à la suite d’un déjeuner offert à sa dupe (Vidocq). — Il emporte l’argent de son invité à la côtelette, comme des troupiers emportent à la baïonnette une position. — « Les emporteurs sont des malfaiteurs qui, sous prétexte de payer leurs achats à domicile, font emporter leurs acquisitions par des commis du magasin. Le grand point, c’est de séparer le commis de sa marchandise. Tantôt on le renvoie au magasin pour faire rectifier un prix de la facture, tantôt on le fait entrer par une porte dans un hôtel garni, et l’on en ressort par une autre. » — Al. Monnier.

Empousteur : « Escroc faisant métier de vendre à des détaillants des produits dont le premier dépôt a été acheté par des compères. » — Vidocq.

Ému : Troublé par les fumées du vin. V. Paff. — Le buveur ému est sur le point de s’attendrir. — « Tu me crois ému, vieux… Allons donc ! je boirais dix fois autant. » — Frémy. — « Girard et Maret-Boistrop rentrèrent au quartier légèrement émus, et on ne put les réveiller à l’appel du soir. » — Vidal, 1833.

Encarrade : Entrée. — Encarrer : Entrer. V. Décarer.