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DU LANGAGE

… Des jeux de mots :

Auber, bisard, botte de neuf jours, castus, dix-huit, lait chrétien, cœur sur carreau, cuirassier, culbute, fidibus, flanelle, cloporte, sanglier, thomas, homelette, manette, monseigneur, mort, numéro cent, billet de parterre, salade, pendu glacé, large des épaules, passer au 10e, tangente au point Q.

Des souvenirs historiques ou littéraires :

Philistin, balthazar, laïus, putipharder, joseph, pallas, cupidon, cerbère, sophie, romain, monaco, garibaldi, jésuite, sorbonne, bolivar, polichinelle, arlequin, pierrot, carline, chauvin, mayeux, bertrand, macaire, antony, quasimodo, demi-monde, camelia, robinson, calino, etc.

Les divisions que nous venons d’indiquer prouvent surabondamment qu’autour d’un noyau d’anciens mots, dont les glossaires de Du Cange et de Roquefort nous conservent la suite, se sont groupés non des mots nouveaux, mais des interprétations nouvelles de mots déjà connus. Ce langage de convention, essentiellement imagé, particulièrement pittoresque, s’est enrichi d’autant plus que l’exigeaient les besoins de ses auteurs. Sous ce dernier rapport, il est même arrivé a un degré de précision peu croyable.

S’agit-il de suivre tous les degrés de l’ébriété, remarquez la progression parfaite qu’indiquent être bien, avoir sa pointe, être gai, être en train, parti, lancé. Aucune de ces qualifications ne rentre dans l’autre. Chacune indique, dans l’état, une nuance. De même pour l’homme légèrement ému, il sera tout à l’heure attendri, il verra en dedans, et se