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BONNE (être à la) : Être aimé, être au mieux. (Rabasse.)

BONNE (être de la) : Avoir bonne chance.

BONNES (être en ses) : Être bien disposé. Mot à mot : être en ses bonnes heures. — « Vous ne poviez à heure venir plus oportune… Nostre maistre est en ses bonnes. Nous ferons tantost bonne chère. » (Rabelais, Pantagruel, liv. IV, ch. 12.) — On voit que le mot est ancien.

BONNE (prendre ou avoir à la) : Prendre en bonne amitié. — « Je ne rembroque que tezigue, et si tu me prends à la bonne, tu m’allumeras bientôt caner. » (Vidocq.)

BONNE AMIE : Maîtresse. — « J’appris dernièrement, vers trois heures de l’après-midi, que ma bonne amie me trompait avec un officier de cavalerie. » (Marx.)

BONNE-GRÂCE : Toile dans laquelle les tailleurs enveloppent les habits. — « Le concierge de l’hôtel a vu Crozard traverser la cour avec une bonne-grâce sous son bras. » (La Correctionnelle.)

BONNET DE COTON : Arriéré, mesquin. — La gent porte flanelle et bonnet de coton. — (A. Barthet.)

BONNET DE NUIT : Homme triste et silencieux.

BONNETEUR : « Industriel tenant aux foires de campagne un de ces jeux de cartes auxquels on ne gagne jamais. » (Vidocq.)

BONNIR : Dire. V. Moustique.

BONSHOMMES : Croquis d’écolier, dessin. — « Il couvre ses cahiers de bonshommes. » (Rolland.)

BOOKMAKER : Industriel recevant les paris sur les champs de courses, mot à mot : teneur d’un livre de paris de course, (en anglais book.) — « Aux dernières courses on a arrêté plusieurs bookmakers. » (P. Moniteur, 1875.)

BORDEAUX (Petit) : Cigare de la manufacture de Bordeaux.

Avec un sou, tous sont égaux
Devant le petit bordeaux. (Liorat.)

BORDÉE, absence illégale. — Terme de marine qui fit d’abord allusion aux conditions dans lesquelles les équipages vont à terre par bordées. — « C’est un brave garçon qui ne boit jamais et qui n’est pas homme à tirer une bordée de trois jours. » (Vidal, 1833.) — « Les joies et tribulations de la bordée qu’ils ont courue. » — (Phys. du Matelot 1843.)

« Quant au troisième c’est un remplaçant, il est pratique, mais vaillant et lorsqu’on l’a mis à la salle de police pour une bordée, on l’en fait sortir car il se bat si bien. » (Billet du duc d’Aumale à M. Odier 1860, Figaro du 30 janvier 76.)

BORGNE : Derrière. — La comparaison n’a pas besoin d’être expliquée. — « V’là moi que je me retourne et que j’ li fais baiser, sauf votre respect… mon gros visage… Ce qui a fait dire aux mauvaises langues qu’il a vu mon borgne. » (Rétif, 1783.)

BOSCO, BOSCOT, BOSCOTTE : « Petit homme, pe-