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tement. — Le mot date du temps où notre bannière était blanche.

BANQUE : Réunion de saltimbanques.

BANQUE : Opération dont la valeur réelle est déguisée dans le but d’exploiter le public. — De banc : tréteau de charlatan. — « Ah ! c’est une bonne banque. » (Labiche.)

BANQUE : Payement des ouvriers imprimeurs. V. Salé.

BANQUE (être de la) : Être d’accord pour escroquer. (Rabasse.)

BANQUE (faire la) : Allécher le client. Terme employé par les camelots vendant sur la voie publique.

BANQUE (faire une) : Imaginer une ruse pour duper. (Colombey.)

BANQUETTE : Menton. (Vidocq.) — La saillie du menton forme en effet banquette au bas du visage.

BANQUISTE : Faiseur de banques, saltimbanque. — « Adieu, z’agréables banquistes, je n’ peux plus frayer avec vous. » (Festeau.)

BANQUO. V. Banco.

BAPTEME (se mettre sur les fonts du) : Se mettre dans l’embarras. — « Nous ne voulons enquiller chez aucun tapissier, c’est se mettre sur les fonts du baptême. » (Vidocq.) — En argot, parrain veut dire témoin à charge. On s’expose donc au parrain en se mettant sur les fonts du baptême. V. Parrain.

BAQUET DE SCIENCE : Baquet de cordonnier. — « Elle a été débarbouillée dans le baquet de science, où trempent le cuir et la poix. » (H. Lierre.)

BAQUET INSOLENT : Blanchisseuse. (Halbert.) Allusion au baquet professionnel. Les blanchisseuses passent pour avoir le verbe haut. Colombey donne baquet insolpé, (c’est insolent avec changement de finale).

BARANT : Ruisseau. (Colombey.) Il barre.

BARAQUE : Mauvaise maison, établissement mal administré. — « J’suis dans une mauvaise baraque, chez des avaricieux qui me coupent le pain pour mon dîner. » (Marco-Saint-Hilaire, 1841.) — « Il y a longtemps que vous êtes au service de Madame ? — Un mois. — Est-ce une bonne maison ? — C’est z’une vraie baraque. » (M. Perrin, 1847.)

BARBAUDIER : Guichetier. (Vidocq.) — Pour barbotier. V. ce mot.

BARBE (avoir de la barbe) : Vieillir. V. Pipe (casser sa). — On dit d’une histoire déjà connue : elle a de la barbe.

BARBE (prendre la), AVOIR SON EXTRAIT DE BARBE : S’enivrer. — « La Saint-Jean d’hiver, la Saint-Jean d’été, la Saint-Jean-Porte-Latine, le moment qui commence les veillées, celui qui les voit finir, sont autant d’époques où (pour les compositeurs d’imprimerie) il est indispensable de prendre la barbe. » (Ladimir.) — « L’un d’entre eux, qui avait déjà son extrait de barbe, chancelle. » (Moisand, 1841.)

BARBEROT : Barbier. (Vidocq.) — Dimin. de barbier.