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etc.[1], mots que ses confrères de l’Académie n’avaient pas acceptés encore ?

Nous en passons, et des plus connus, mais les exemples que nous venons de donner suffiront pour montrer qu’il ne faut pas se presser de proscrire une locution nouvelle. Toutefois, redisons-le bien, les élus ont été et seront toujours en petit nombre dans la foule croissante des néologismes. Sans nous en exagérer la valeur, bornons-nous donc à la considérer comme une réserve d’enfants perdus qu’on peut utiliser à l’occasion, et que, dans tous les cas, il importe de connaître, — ne fût-ce que pour savoir ce qu’il faut éviter.


II. — L’argot et ses éléments de formation.


Autant que notre travail nous a permis de le voir, nos divers argots ne constituent pas ce qu’on appelle une langue, mais un langage de convention, dans la formation duquel n’entrent pas moins de sept éléments. Nous les désignons ainsi : 1° vieux mots ; 2° substitutions de mots ; 3° modifications de mots ; 4° harmonies imitatives ; 5° jeux de mots ; 6° souvenirs ; 7° importations.

Cette nomenclature, aussi peu scientifique que possible, paraîtra plus claire, si on veut bien examiner les courts aperçus que nous allons consacrer à chaque classe.


vieux mots.


Cette première classe constitue le noyau de l’argot. Elle se compose des vieux mots de langue d’oil ou de langue d’oc, dont nous avons retrouvé trace dans les trois dictionnaires spéciaux de Du Cange, de Lacombe et de Roquefort. Ce dernier est le plagiat d’un glossaire manuscrit de Barbazan.

Ces vétérans sont plus nombreux qu’on ne le croit. — Ainsi, déjà l’ancienne Provence donnait à certaines vieilles

  1. Voyez sa Néologie.