Page:Larchey - Dictionnaire historique d’argot - 9e édition.djvu/545

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

TUDE : Homme de lettres. (Michel.) — Mot à mot : marchand de sottises. — Solliceur de pognon : Banquier.

SOMBRE (la) : Préfecture de police. (Rigaud.) — Pour les malfaiteurs, l’ancien bâtiment était très sombre, à tous les points de vue.

SONNER (se la) : Bien dîner. (Id.)

SONNER : « Le magistrat demanda ce que voulait dire le mot sonné. — « Ah ! répondit-il sans s’émouvoir, je vas vous dire, monsieur le juge. Chez nous, là-haut à la Villette, on dit comme ça quand on a pris un homme couché par terre par les oreilles et qu’on lui a tapé le derrière de la tête contre les pavés jusqu’à ce qu’il soit achevé ! » (Petit journal, oct. 78.)

SORGUE : Rue. (Halbert.)

SORLOT : Soulier. (Rigaud.)

SORTE : Mystification, scie (v. ce mot) dans le langage des ouvriers imprimeurs. « Conter une sorte, c’est narrer une histoire impossible… Il y a aussi des sortes en action. » (Boutmy, 78.)

SORTI (être) : Être distrait. (Rigaud.) — Quand on est sorti, on n’y est pas (on n’est pas à la question).

SOUCHE (fumer une) : Être enterré. (Id.) — Mot à mot : fumer la terre, faire pousser les souches des arbres qu’on y plante.

SOUDEUR : Commis d’octroi. (Halbert.) — Pour sondeur.

SOUFFLER MAL : Avoir de mauvaises intentions, (Rigaud.) — Jeu de mots sur avoir mauvais air.

SOUFFLER SON COPEAU : Travailler. (Delvau.) — Allusion au sifflement du rabot de menuisier.

SOUFRANTE : Allumette. — Elle est soufrée. (D, Lacroix.)

SOULOTTEUR : Ivrogne. — « C’était peut-être un mauvais sujet, un soulotteur prompt aux disputes. » (Huysmans, 79.)

SOUPAPE (serrer la) : Chercher à étrangler. (Rigaud.) — Mot à mot : mettre obstacle à la respiration.

SOUPAPES (faire cracher ses) : S’enivrer. — Terme de mécanicien. Comparaison de l’ivrogne à une machine bien chauffée. C’est par les soupapes que s’échappe le trop-plein de vapeur. — « Si ses soupapes ont craché le dimanche, le lundi il a mal aux cheveux. » (Le Sublime, 72.)

SOUPE DE TA TRANCHE (j’ai) : Tu m’ennuies. Argot de soldat. (Rigaud.) — Mot à mot : j’en ai mangé assez pour aujourd’hui. Le souper est le dernier repas.

SOUPENTE : Ventre. Jeu de mots sur soupente, grenier et soupe. Le ventre est un grenier à soupe.

SOUPESER (se faire) : Se faire réprimander. (Rigaud.)