Page:Larchey - Dictionnaire historique d’argot - 9e édition.djvu/527

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cisé « poudings ») ajouté à « plum » désignait cette sorte de baba dont les Anglais ont tant raison de raffoler, — baba, dont on présente à Paris la contrefaçon sous l’horrible dénomination de « plomb[1]. »

PLOMB (manger du) : Être tué d’un coup de feu. — « C’est peut-être moi qui vas manger du plomb. » (A. Bouvier, 69.)

PLONGEUR : Laveur de vaisselle. (Rigaud.) — Ses bras plongent dans l’eau grasse.

PLOTTE : Bourse. (Halbert.) — Pour pelote. V. Pelot.

PLOUSE : Paille. (Halbert.)

PLUC : Butin. (Michel.)

PLUMARDE : Paillasse. (A. Pierre.) — Doit être la forme primitive de Plumade.

PLURE : Manteau. (Halbert-) — Pour Pelure.

PLUS ! (il n’en faut) : En voilà assez. Locution mise à toutes sauces. (Rigaud.)

PLUS FINE : V. Fine, p. 175.

* PLUS SOUVENT ! « Vous n’iriez point, disait-il en ajoutant un mot patois qui équivaut à notre inimitable plus souvent ! Vous le dites, mais vous ne le feriez point. » (George Sand, Lettres d’un Voyageur, Lettre iiie, 1834.)

POCHETÉ : Niais. (Rigaud.)

* POIGNON : « Ce n’est pas trop tôt ! On va donc toucher son poignon. » (Huysmans, 79.)

POIGRE : Poète. (Michel.) — Changement de finale.

* POINT : Pièce d’un franc. (Id.)

* POINT DE COTÉ : Agent des mœurs. (Rigaud.)

POINT DE JUDAS : Treize. (Michel.)

POINTE (être) : Avoir sa pointe. (Rigaud.) V. p. 288.

POIQUE : Littérateur. Jargon des voleurs. (Id.) — Ce doit être le Poigre de M. Fr. Michel.

POIREAU : Sergent de ville en station. — Faire le poireau : attendre. (Id.)

* POISSE : Voyoucratie. — Poisseux : Voyou. (Id.) — Ce qui est sale poisse.

* POITOU : Public. (Id.)

POIVRE : Poisson (Michel) ; poison. (Colombey.) — Le second sens paraît être le seul admissible, car il se complète par le verbe poivrer (empoisonner), V. p. 289. Il y a dans poisson un s de trop.

POIVRE : Eau-de-vie. — Allusion au poivre qu’on y met pour lui donner plus de force apparente. « Avec vingt centimes de poivre d’assommoir, il est gris. » (Le Sublime, 72.) — De là peuvent venir les mots poivreau, poivrier (ivre d’eau-de-vie). Mais alors il faudrait supposer que poivre est une

  1. L’Anglomanie dans le français. Paris, Baudry. In-12 (1 fr. 20 cent.)