Page:Larchey - Dictionnaire historique d’argot - 9e édition.djvu/511

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gaud.) — C’est Mornifle (V. p. 247) avec changement de finale.

MORNE : Manuscrit à imprimer. Argot d’ancienne librairie. (Michel.)

MORVIAU : Nez, morve (Delvau), petit morveux. (Rigaud.)

MOU ENFLÉ : Grossesse. (Id.)

MOUCHARD : Portrait peint. (Delvau.)

MOUCHARD À BECS : Réverbère. (Michel.) — V. Moucharde, p. 248.

MOUCHE : Espion de police. — En 1455, les gueux ou coquillards de Dijon disaient déjà mouschier à la marine, pour dénoncer à la justice. On connaît l’indiscrétion des mouches ; elles se fourrent partout. — Dans une brochure de circonstance, qui parut en 1625 (le Marchand arrivé sur les affaires du temps), on enjoint aux cabaretiers de frauder les droits de perception en ayant du vin chez leur voisin et n’allant en chercher que la nuit « pour n’estre pas veuz des mouches de ce pais icy qui valent pire que des guespes d’Orléans. »

MOUCHE (la) : L’administration de la police. (Rigaud.)

MOUCHIQUE À LA SECTION : Mal noté dans son quartier. (Michel.) — Le mot de section semble être ici contemporain de notre première révolution. En ce cas, mouchique serait mouchardé avec changement de finale. Plus tard, par extension, il aurait signifié laid, mauvais. Voyez mouchique et mouche, pages 248 et 249.

MOUCHOIR : Pistolet. (Michel.) — On le cache dans la poche comme un mouchoir et on s’en sert pour moucher… les autres, c’est-à-dire pour les tuer.

MOUCHOIR À BŒUFS : Pré. — Les bœufs ont toujours le nez dans l’herbe.

MOUCHOIR D’ADAM : Les doigts des gens qui n’ont pas autre chose pour se moucher. (Delvau.) — Allusion biblique.

MOUDRE UN AIR : Jouer de l’orgue. (Rigaud.) — Allusion à la rotation de la manivelle.

MOUFFLAUTÉ : Chaudement habillé. (A. Pierre.) — Semble la forme primitive de merriflauté qui ne s’explique pas, tandis que moufflauté peut venir de mouffle : gant fourré, gant chaud.

MOUFFLET : Enfant. (Delvau.) Mot à mot moufflé : tenu au chaud, emmaillotté : Voir ci-dessus.

MOUILLER (se) : Se griser un peu. Même ordre d’images que dans s’humecter. Comparaison de l’ivrogne à une éponge. — « Si les autres sont là, on se mouille un peu. » (Le Sublime, 72.)

MOUISE : Soupe. (Michel.)

MOULE À BOUTONS : Louis d’or. (Delvau.) — Allusion au rond de métal qui est le corps du bouton.