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jusqu’ici obscurci le sens : Voyez Orgue.

* MANGEUR DE BLANC (page 230) : le terme est long et cependant ce n’est qu’un abrégé. On disait d’abord mangeur de blanc à la cuiller. Cette forme primitive en révèle plus long que nous ne pourrions le faire sur l’allusion contenue dans les six mots. — Allusion qui va droit aux moyens d’existence du souteneur de filles.

MANICLE (frère de la) : Filou. (Michel.) — Pour manique.

MANIQUE : Pratique du métier. — Terme de compagnonnage. — « Il parle manique du matin au soir. » (Le Sublime.) — La manique fut d’abord une pièce de cuir destinée à protéger la main où le poignet de certains ouvriers. Ainsi, en terme de compagnonnage, les cordonniers en vieux s’appelaient-ils compagnons de la petite manique.

MANNEQUIN DE MACHABÉE : Corbillard. (Rigaud.) — MANNEQUIN DE TRIMBALLEUR DE REFROIDIS : Corbillard. (Delvau.) — Mot à mot : panier de morts, panier de croque-morts.

MANNEZINGUEUR : Habitué de cabaret. (Delvau.)

MANNSTRINGUE, MANSTRINQUE : Voyez Manestringue ci-avant et page 23.

* MANQUE (à la) : À gauche (Colombey.) ; mauvais, laid. (Rigaud.)

MANUSCRIT BELGE : Texte imprimé donné à une imprimerie comme réimpression. — Allusion au grand commerce de contrefaçons que faisait jadis la Belgique. (Boutmy.)

MAQUA, MAQUÈCÉE : Maquerelle. (Michel.) — Maquècée est une abréviation de marque de cé. Voyez ce mot page 235. Maqua date du dernier siècle.

* MAQUILLER : Farder. — On a cité comme ancienne forme de ce mot un passage de la chanson d’Antioche (xiiie s.) : « barbe sanglante et vis masquilliés. » — Mais masquillié me semble signifier plutôt ici coupé, tailladé que rouge. Ne disait-on pas masquélier pour boucher au moyen âge. On a cherché encore avec assez de vraisemblance la racine de maquiller dans le latin maculare : barbouiller. Mais il ne faut pas oublier que maculare faisait en langue d’oil maculer et en langue d’oc macular. Mieux vaut donc se résigner à considérer maquiller comme une acception du vieux mot Maquiller : faire, tripoter, maquignonner, qui se disait maquilloner. — De maquilloner à maquiller, la distance est trop courte et le sens offre trop d’analogie pour qu’on aille chercher plus loin. À titre de renseignements, rappelons que le dialecte bas-limousin a le verbe maquilhar (brouiller) et le substantif maquilhage (tripotage).

* MAQUILLEUR : Tricheur.