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DICTIONNAIRE D’ARGOT


N.-B. Tous les mots dits « vieux mots » ne sont pas postérieurs au xvie siècle ; ils ont été relevés par nous dans les glossaires de Du Cange, de Roquefort et de Lacombe. — Tenir toujours compte des renvois (V) qui complètent nos explications par d’autres exemples. — Pour les expressions composées de deux mots, chercher le second, si on ne trouve pas le premier. — Pour les dates placées à la suite des exemples, nous avons supprimées deux premiers chiffres du millésime en ce qui concerne le xixe siècle. Ainsi 75 veut dire 1875, 33 veut dire 1833, etc. — Tous les mots suivis des noms de Grandval, Halbert, Vidocq, Colombey, Moreau Christophe, Rabasse, appartiennent à l’argot ancien ou nouveau des classes dangereuses. Tous les mots suivis du nom de Dhautel étaient connus en 1808. Tous les mots suivis des noms d’Alyge et Cavaillé viennent de l’argot des grecs.


A


ABADIS : Foule, rassemblement. — « Pastiquant sur la placarde, j’ai rembroqué un abadis du raboin. » (Vidocq.)

ABATIS, ABATTIS : Pieds, mains. — Allusion aux abatis d’animaux. — « Des pieds qu’on nomme abatis. » ( Balzac.) — « C’est plus des pieds ; c’est de la marmelade… Ils me coûtent joliment cher, ces abattis-là. » (Commentaires de Loriot, Auxerre, 69.) — « À bas les pattes ! Les as-tu propres, seulement, tes abattis, pour lacer ce corsage rose ? » (E. Villars.)

ABATTAGE (vente à l’) : Vente sur la voie publique que les objets exposés couvrent comme si on les y avait abattus.

ABATTIS. V. Abatis.

ABATTRE : Faire des dettes. (Almanach des débiteurs.)

ABBAYE : Four. (Vidocq.) — Un four est voûté comme un cloître d’abbaye.

ABBAYE RUFFANTE : Four chaud. (Idem.) — Mot à mot : four rouge de feu. Ruffant semble dériver du latin rufus : rouge. ()

ABBAYE DE MONTE À REGRET : Échafaud. (Idem.) — Comme une abbaye, l’échafaud