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d’après une recette de Chateaubriand. (Delvau.)

CHATTE : Pièce de cinq francs. Argot de filles. (Id.) — Nom d’amitié.

CHEMIN DE FER : Baccarat où chaque joueur tient à son tour les cartes. Cela va plus vite. (Rigaud.)

CHENILLON : Avorton. Diminutif de chenille. — « Veux-tu décaniller de là, bougre de chenillon ! » (Zola.)

CHER : Beaucoup. (Rigaud.) — On dit de même il est richement laid pour très laid. La richesse devient un superlatif général.

CHÉTIF : Enfant de Limousin, apprenti maçon. (Rigaud.)

CHEULARD : Licheur. — « Ah ! les cheulards ! dit-il… J’ai senti ça. Hein ? Qu’est-ce qu’on mange. » (Zola.)

CHEVAL DE TROMPETTE (bon) : Aguerri. — « Moi, d’abord, je suis bon cheval de trompette. Le bruit ne m’effraie point. » (H. Monnier.)

CHEVALIER DE LA GRIPPE : Filou. (Rigaud.) — Lisez de l’agrippe (d’agripper : prendre).

CHEVANCE : Ivresse. (Id.) — Vieux mot qui signifiait gros bien, richesse. L’ivrogne a toutes les richesses de la terre en imagination.

CHEVEU : Caprice amoureux. On dit avoir un cheveu pour un homme. (Delvau.) — Ce doit être une variante de Coiffé, car sans cheveu, on ne saurait être coiffé, c’est-à-dire : être tout à fait épris.

CHEVEU : « Travail difficile, ennuyeux et peu lucratif. » (Boutmy.)

CHEVEUX (trouver des) : Trouver à reprendre tout. (Rigaud.) — Allusion aux vétilleux qui cherchent des cheveux dans le potage.

* CHÈVRE (gober sa) : En 1660, Molière dit déjà :

D’un mari sur ce point j’approuve le souci,
Mais c’est prendre la chèvre un peu bien vite aussi.

CHEVROTIN : Irascible, mécontent. (Boutmy.) — Mot à mot : qui a souvent sa chèvre. V. page 99.

CHIADE : Bousculade. — Argot des écoles.

CHIASSE : Chose sans valeur, marchandise avariée, maîtresse. Argot du peuple. (Delvau.)

CHIBIS (faire), voir M. Chibis : S’évader. — Argot des voleurs de province. V. l’Introd. p. 13 et 14.

* CHIC (V. p. 100) : Je dois tenir note de l’étymologie qui en fait une forme du schick allemand (tournure, talent), qui est lui-même une abréviation du mot ancien geschick (même sens). Comme nous usions déjà du mot chic sous le premier empire, dans l’armée, ce serait, en ce cas, un mot qui aurait repassé le Rhin avec les armées républicaines.