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patois provinciaux. — On dit de même : il a reçu un coup de marteau. C’est-à-dire : son cerveau est bien près de se fêler. « Ma chère, les hommes, c’est farce ! toujours la même chanson : une femme à soi seul ! Toqués ! Toqués !! » (Gavarni.) — « Les collectionneurs sont toqués, disent leurs voisins. » (Balzac.)

TOQUER : Sonner. (Colombey.)

TOQUER (se), ÊTRE TOQUÉ : S’éprendre. — « Par exemple, il n’est pas toujours toqué de Lanrose. » (About.) — « Un homme si respectable qui se toquait d’une petite coureuse. » (Zola.)

TOQUET (en avoir dans le) : Être ivre. V. Casquette, qui a la même étymologie. — « Chez Dénoyer j’entre, un peu dans le toquet. » (Decourcelle, 39.)

TORCHÉ (bien) : Vigoureusement peint, bien fait. — « À ce couplet bien torché on crie dans la salle : Bis ! bis ! » (Marquet.)

TORCHER (se) : Se battre. Pour se donner un coup de torchon.

TORCHER LE NEZ (se) : Se passer. On dit de même qu’une chose passe devant le nez. — « Tout cela vient de Pitt envoyé par les alliés, mais ils s’en sont torchez le nez. » (Mauricault, Ch., 1793.)

Se torcher le cul : Faire peu de cas.

Torcher la gueule : Frapper au visage. — « Si j’ prends mon sabot, je vous en torcherai la gueule. » (1744, Vadé.)

TORCHETTE (net comme) : Aussi net que si la torchette (torchon) y avait passé.

TORCHON : Fille aussi sale qu’un torchon de cuisine.

TORCHON (se donner un coup de) : Se battre — « Allons jusqu’aux chouans leur donner un coup de torchon. » (Henry, 36).

TORCHON BRÛLE À LA MAISON (le) : Se dit pour annoncer une querelle domestique.

Je ne suis plus son Jupule,
Son chou, son rat, son trognon ;
L’ torchon brûle à la maison.
(Dalès.)

TORD-BOYAUX : Mauvaise eau-de-vie. — Elle donne la colique. — « Avaler un verre de tord-boyaux, comme l’appelait notre amphitryon. » (Vidal, 33.)

TORNIQUET : Moulin. (Vidocq.) — Allusion au tournoiement de sa roue.

TORSE : Estomac. — « Un verre de fil en quatre… Histoire de se velouter le torse. » — (Th. Gautier.) — « Il s’était, outre mesure, bourré le torse ; langage d’atelier. » (P. Borel, 33.)

TORSE (avoir du) : Avoir un beau corps.

TORSE (poser pour le) : Exhiber avec complaisance ses avantages physiques.

TORSEUR : Poseur. « Le torseur emprunte tous ses effets à son torse, toujours bardé d’une