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de l’Église sont le déshonneur de la gendarmerie.

SOLEIL (avoir un coup de) : S’enivrer. (Dhautel.) V. Coup.

Piquer un ou son soleil : Rougir.

Recevoir un coup de soleil : Tomber amoureux. — « Mesdemoiselles, nous avons reçu un coup de soleil soigné. » (Villars.)

SOLIR. — Vendre : « J’ai rencontré marcandière qui du pivois solisait. » (Vidocq.)

SOLITAIRE : Spectateur qui, pour payer moins cher sa place, entre au théâtre dans les rangs de la claque. Son nom indique qu’il ne se croit pas obligé de faire chorus avec ses bruyants compagnons. — « Grâce à une pièce de cinquante centimes, j’entrai en qualité de solitaire. » (A. Second.)

SOLLICEUR : Marchand. (Vidocq.) — De Solir.

SOLLICEUR DE LACETS : Gendarme, mot à mot : marchand de menottes.

SOLLICEUR DE ZIF : Escroc vendant sur faux échantillons. (Idem.)

SOLLICEUR À LA POGNE : Marchand ambulant. (Colombey.) — Il lui faut de la pogne pour pousser sa petite voiture.

SOLLISAGE : Vente. (Colombey.) V. Solir.

SOMMEIL (marchand de) : Logeur à la nuit. (Rabasse.)

SONDE : Médecin. (Vidocq.)

SONDER : Espionner, chercher à savoir.

SONDEUR : Commis d’octroi. (Rabasse.) — Il sonde les voitures.

SONDEUR : Espion. (Vidocq.)

SONDEUR : Observateur, chercheur.

SONNETTE : Pièce d’argent. Elle sonne dans la poche. — « J’accours à l’Opéra et les sonnet’s en poche. » (Désaugiers.)

SONNETTE DE BOIS (déménager à la) : Emporter ses effets sans avoir payé sa chambre, en tamponnant la sonnette d’éveil qui signale la sortie d’un hôtel garni, — « Car il était réduit à déménager à la sonnette de bois. » (Chenu.)

SON NIAIRE : Moi, lui, eux. (Rabasse.) C’est à son niaire : c’est à moi, c’est à lui. (Idem.)

SOPHIE (faire sa) : Se donner des airs de sagesse. Jeu de mots sur le nom propre et le mot grec. — « À quoi ça m’aurait avancé de faire ma Sophie ? » (Monselet.)

SORBONNE : Cerveau. — « La sorbonne est la tête de l’homme vivant, son conseil, sa pensée. » (Balzac.) — Date du temps où les décisions de la Sorbonne pesaient d’un grand poids.

SORBONNER : Penser. (Halbert.) Raisonner. (Rabasse.)

SORGE, SORGUE : Soirée, nuit. (Vidocq, Halbert.) — Au moyen âge, on disait sorne. V. Baïte, Sorne.

SORGUER : Passer la nuit. — Content de sorguer sur la dure, va, de la bride (chaîne) je n’ai pas peur. » (Vidocq.)