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SAINT-GEORGES : Cavalier et tireur d’épée aussi accompli que l’était le chevalier du même nom au xviiie siècle. « Tu passes dans le monde pour un Saint-Georges. » (Ricard.)

SAINT-JEAN (Être de la) : Être bête et crédule. « Oh ! je ne suis pas de la Saint-Jean ! je ne prends pas des crapauds pour des grenouilles. » (P. de Kock.)

SAINT-JEAN (n’être que de la) : Être de qualité inférieure.

SAINT-JEAN (faire le) : Ôter son chapeau pour donner un signal à ses complices. (Colombey.)

SAINT-LAZ (confrérie de) : Monde de la prostitution. — On sait que la prison de Saint-Lazare lui est spécialement affectée. Abréviation. — « De Saint-Laz je connais toute la confrérie. » (L. de Neuville.)

SAINTE N’Y TOUCHE : Jeune fille qui fait la sainte et qui n’a pas l’air d’y toucher, qui se tient avec affectation en dehors de tout ce qui est mondain. « Je serais désolé de ne trouver parmi les jeunes personnes que des saintes n’y touche ou de petites grues. » (E. Villars.)

SAIS (tu) : Locution fréquemment employée et précédant toujours une menace ou un avertissement peu agréable. « Ah ! tu sais, baise cadet… (baise mon c-l). Garçon ! deux litres de vieille ! » (Zola.)

SALADE : Fouet. (Colombey.) Il vous sale.

SALAMALEC : Salutation cérémonieuse. Importation arabe. — Une caricature de Grandville (1830) représente le fusilier Dumanet dans le harem du dey d’Alger, avec cette légende : « Assez de salamaleck comme ça… qu’on m’apporte de suite vingt sultanes, avec le brûle-gueule du dey. »

SALADE : Réponse. — Jeu de mots. Il y a une espèce de salade qu’on nomme raiponce. — « Voilà notre dernier mot. Nous attendrons ta salade. » (Vidocq.)

SALBIN : Serment. (Halbert.)

SALBINER : Prêter serment. (Halbert.)

SALÉ (morceau de) : Enfant nouveau né. (Rabasse.)

SALER : Faire payer trop cher. — Même allusion que dans épicier. — « Les Chamouillez ont paré une de leurs chambres dans l’espoir de la louer à un prix salé. » (E. d’Hervilly.)

SALER : Critiquer, gronder vivement. — Allusion à l’action mordicante du sel. — « N’oubliez pas que vous m’avez promis d’oublier votre douce bonté, et salez-moi bien cet article. » (Geoffroy, Journal des Débats. — Lettre à Mme  de Valory, 10.)

SALIÈRES : Cavités pectorales. (Dhautel.) Mot à mot : cavités aussi prononcées que celles d’une salière. — On dit d’une femme maigre décolletée qu’elle montre ses salières. — « Je me vois refuser un quadrille par la petite G… qui a un million dans chacune de ses salières. » (Vie parisienne, 66.)