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RUP, RUPART, RUPIN, RUPINÉ : Élégant, homme riche. — Du vieux mot drup, drupe : homme distingué. V. le Dict. de Lacombe (1760). — « Madame, en v’là un rup ! il m’a dit de garder la monnaie pour moi. » (Jaime.) — « Pour enfoncer un rupiné je sers d’exemple. Malheur à qui contemple mon petit minois chiffonné. » (Mouret.) — Se prend adjectivement. — « Tu étais dans une société assez rup. » (Montépin.) — « Faisons un bout de toilette ! que chacun soit rupin. » (Chenu.)

RURAUX : Les agitateurs de la Commune donnaient ce nom aux membres de l’Assemblée nationale à Versailles. — « Hier, 30 mars, les ruraux n’ont point tenu de séance. Sont-ils retournés à la messe, sont-ils allés à vêpres, nous l’ignorons. » (Le Vengeur, 31 mars 71.)

RUSTIQUE : Greffier. (Halbert.)

RUSTIQUE (n’être pas) : N’être pas vigoureux. Du vieux mot ruste : fort.

RUSTU : Greffe. (Halbert.)

RUTIÈRE : Raccrocheuse volant dans la rue. (Colombey.)


S


SABLE : Estomac. (Halbert.) — Vieux mot, d’où notre verbe sabler : boire.

SABLER : Assommer avec une peau d’anguille bourrée de sable. (Vidocq.)

SABOCHE : Homme qui déplaît. (Halbert.)

SABOT : Voiture, navire. — Triple allusion de forme.

SABOT : Violon. — « Jeune homme ! emparez-vous de ce sabot. » (Dumersan.)

SABOULER : Battre, cogner. — Vieux mot. — « Vous me saboulez la tête avec vos mains pesantes. » (Molière, Comtesse d’Escarbagnas.) — « Je te tanne le casaquin, je te saboule. » (Paillet.)

SABOULER : Crier. (Halbert.) Décrotter. (Vidocq.)

SABOULEUR : Décrotteur. (Vidocq.)

SABOULEUX : Faux épileptique. (Vidocq.)

SABRE : Bâton. (Grandval.)

SABRENOT : Savetier. (Halbert.)

SABRER : Auner. (Id.) De sabre : bâton et par extension aune.

SABREUR, TRAINEUR DE SABRE : Militaire bruyant et fanfaron. — « Vous me faites pitié, tout sabreur que vous êtes. » (P. Borel, 33.)

SABRI : Forêt. (Halbert.) On s’abrite à son ombre. V. Rebâtir.