Page:Larchey - Dictionnaire historique d’argot - 9e édition.djvu/343

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

POUSSE-CAFÉ : Petit verre de cognac pris après le café. — « Ensuite nous avons pris le café, le pousse-café, le repousse-café. » (Voizo.)

POUSSE-CAILLOUX : Fantassin. Mot à mot : piéton poussant les cailloux du pied. — « Votre frère était dans les dragons, moi, j’étais dans les pousse-cailloux. » (Balzac.)

POUSSÉ : Ivre. — Abréviation de poussé de boisson. — « Quand il y en a un qui est poussé de boisson jusqu’à la troisième capucine, il lui met une adresse sur le dos, et l’emballe dans un sapin. » (La Correctionnelle, 40.)

POUSSÉE : Action de battre, de faire reculer. — « Nous leur avons f—u une belle poussée, » se dit après une attaque victorieuse.

POUSSÉE : Réprimande. (Dhautel.)

POUSSÉE (Belle) : Se dit ironiquement d’un avantage illusoire. On dit le plus souvent : « Voilà une belle poussée, » d’un acte qui ne mène à rien.

POUSSER DANS LE BATTANT (Se) : Boire. V, Pivois, Battant.

POUSSIER : Mauvais lit. — « Je lui paye son garni de la rue Ménilmontant, un poussier de quinze balles par mois. » (Monselet.)

POUSSIER : Monnaie. (Vidocq.) — Synonyme exact de ce qui se pousse. V. plus haut.

PRATIQUE : Homme débauché. Mot à mot : pratique de mauvais lieux. — « Pour ouvrir les portes du ciel, pourquoi choisir cette pratique ? » (Rienzi, 26.) — « C’était une pratique qui se démenait comme un enragé entre les mains de la garde. » (Vidal, 33.) — « Tout cela n’est que de la pratique ; ils t’ont fait voir le tour comme des gueux. » (Monselet.) V. Carotteur, Bordée.

PRATIQUE : Instrument servant à imiter les cris de Polichinelle. — « Polichinelle doit renfermer sa pratique. » (Complainte sur les jours gras, Paris, 26.)

PRE : Premier. — V. Preu.

PRÉ, GRAND PRÉ : Travaux forcés. — Voir l’étymologie ci-dessous. — « Ne crains pas le pré que je brave. » (Vidocq.) — « Du grand pré tu te cramperas, pour rabattre à Pantin lestement. » (Idem.)

Aller faucher au pré quinze ans : Avoir quinze ans de galères. Le grand pré est ici la mer dont les galériens coupaient jadis de leurs avirons les ondes verdâtres, comme des faucheurs rangés dans une prairie. On sait que les condamnés ramaient sur les galères du roi,

PRÉ AU DAB COURT TOUJOURS : Prison de Mazas. Allusion à la surveillance qu’on y exerce. V. Marguet.

PRÉ SALÉ : La mer. (Rabasse.) Ce mot imagé, qui est en même temps un jeu de mots, confirme notre précédente étymologie de faucher au pré. V. Igo.

PRÉDESTINÉ : Mari prédestiné à être trompé. — « Prédestiné signifie destiné par avance