Page:Larchey - Dictionnaire historique d’argot - 9e édition.djvu/338

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(Contes d’Eutrapel, xvie siècle.) — « Ce scélérat de vin de Champagne avait joliment tapé ces messieurs ; quant à nous autres, en vérité, je crois que nous étions un peu pompettes aussi. » (Festeau.)

POMPIER : Ivrogne ayant l’habitude de pomper. — « Le pochard aperçoit un ami, et le dialogue s’engage entre les deux pompiers. » (Ladimir.)

POMPIER : Ouvrier tailleur travaillant à la journée. — « Les pompiers réunis forment la pompe. Il y a la grande et la petite pompe : la grande, pour les habits et redingotes ; la petite, pour les pantalons et gilets. » (Roger de Beauvoir.)

POMPON : Tête. — « Il vous y envoie des pavés que ça brise les pompons. » (H. Monnier.)

POMPON : Premier rang. — Allusion au pompon qui distinguait avant 1869 les compagnies d’élite. — « A moi le pompon de la fidélité. » (Marco Saint-Hilaire.) — « A vous le pompon ! Aussi c’t’ air-là est fièrement bien faite. » (Carmouche, 26.)

PONANTE : Fille publique. (Vidocq, 37.) — Mot à mot : couchante. Du vieux mot ponant : couchant.

PONCIF : Se dit de ce qui est banal et ne justifie aucune prétention à l’originalité. — S’emploie substantivement et adjectivement. — Vient du mot Poncis : dessin piqué à jour et poncé d’une façon particulière pour faire un calque. — « Si chacun de nous racontait ses bonnes fortunes ? — Allons donc poncif ! Pompadour ! À bas la motion ! » (Th. Gautier, 33.) — « Le poncif, c’est la formule de style, de sentiment, d’idée ou d’image qui, fanée par l’abus, court les rues avec un faux air hardi et coquet. Exemples : C’est plus qu’un bon livre, c’est une bonne action. — On ne remplace pas une mère. — L’horizon politique se rembrunit, etc. » (Aubryet.)

PONIFFE, PONISSE : Fille publique. — C’est ponante avec changement de finale.

Et si la petite poniff’ triche
Sus le compte des rouleaux,
Gare au bataillon de la guiche,
C’est nous qu’est les dos.
(Richepin, 77.)

PONT : « Le pont consistant à remettre les cartes après la coupe dans la position où le grec les a préparées, il va de soi que, lorsque le pigeon aura coupé dans le pont, le tour sera joué. » (Cavaillé.)

On dit faire le pont, couper dans le pont. V. Couper.

PONT À FAUCHER : Piège tendu. (Rabasse.)

PONTE : Réunion de ponteurs. « Le jeu tombe en longueur et la ponte glapit sans force. » (Alyge.)

PONTER : Payer.

PONTES POUR L’AF : Assemblée de fripons. (Colombey.)

PONTEUR : Bailleur de fonds. V. Miché.

PONTEUR : Joueur. — « J’aime mieux un ponteur qui, orné de son carton, lentement le pro-